mercredi 1 décembre 2010

Chroniques d'un décembre en révérence

Merci: Mot qui couvre un large panel d'émotions, de la reconnaissance sincère à l'insulte voilée. L'éminent docteur Hughes Puisque, du prestigieux Institut Melun II ( dont la recherche incessante d'un loyer convenable a établi les locaux sur la côte péruvienne) assimile merci à ces mots, forts heureusement rares, qui appartiennent au langage automatique. Selon l'inépuisable théoricien, le langage automatique est:

- Le langage qui traverse le cerveau en grillant tous les feux rouges.

Malgré la limpidité de telle explication, permets-moi, lecteur assidu, d'exemplifier:

- Vous avez des hémorroïdes.
- Merci, docteur.


Il est certains mercis qui tiennent d'avantage du cyanure que de la gratitude. Ainsi:

- Voulez-vous dîner avec moi dans un restaurant exotique?
- Merci, mais non merci.


Ceci étant dit, qu'il soit permis au léxicographe diligent de quitter, une fois n'est pas coutume, son irréprochable objectivité.
Lecteur, toi dont j'ignore jusqu'au prénom exact, toi, qui possèdes davantage d'oestrogènes que de poils au menton ( et que le rédacteur s'entête à nommer lecteur) toi qui fais preuve de patience, de compréhension, d'envol, de silences bienvenus et de commentaires désobligeants, toi qui face à une absconse orthographe te fais violence, toi qui est ici, là-bas, un nom anonyme ou répété quelques centaines de fois, toi qui a assisté aux innombrables défaites d'Higgins, à l'agonie et la gloire posthume de Pierre Melun, aux myriades de derniers mots impromptus, aux irréfutables recherches entreprises par l'infatigable Archibald Trotzdème, toi qui a supporté à mes côtés la vie de bureau, la vie tout court et même le mois de novembre, qu'il me soit permis, en tant que porte-parole des Instituts Melun I (Bumplitz) , Melun II ( Pacasmayo) de te saluer pour ton assiduité envers les chroniques, qui prennent, pour l'instant ( recherches sur le terrain avec phoques, épuisettes et autres basanes obligent) un petit congé sabbatique.
Ainsi, sans autre forme de procès, ô lecteur, merci.

mercredi 17 novembre 2010

Chroniques d'un novembre de mangoustines et tamaris‏

Costume: Déguisement que l'on adopte dans certaines occasions. Il devient alors synonyme d'uniforme. Il en est ainsi de la blouse blanche mais aussi du tailleur, ou du complet cravate pour les hommes. Il est certain que seuls les génies seront pris au sérieux s'ils ne se conforment pas à cette uniformité. Malheureusement, il est difficile de prendre au sérieux quelqu'un qui se promène avec un t-shirt douteux, proclamant que la bière est le fondement de toute civilisation, qui revendique son allérgie à la stupidité ou sa certitude d'être une star du cinéma de charme.
La cohérence est par trop souvent prise au sérieux.
Seul quelqu'un à la confiance d'airain se permettrait un costume de cow-boy texan à une assemblée du Reform Club.
La finesse, l'esprit, l'empathie et l'intelligence sont toutes d'excellentes choses, ô lecteur, hélas bien trop souvent devancées par l'apparence, qui elle, marque un trois points au panier sans d'autres efforts qu'un portemonnaie bien fourni. Lecteur sagace, si tu m'en crois, le choix t'appartient: se plier au règles de goût souvent discutables d'un milieu ou s'efforcer d'en démontrer les absurdités, chacun est libre de combattre les moulins ou de plier sous le vent.
Si l'habit ne fait pas le moine, bien trop souvent il y contribue.

jeudi 11 novembre 2010

Chroniques d'un novembre à la classe américaine‏

Ornithorynque: Si Dieu existe, il est certain qu'il est doué d'un sens de l'humour des plus particuliers. Les ornithorynques, eux, en sont curieusement dépourvus.


Cornemuse: Tous les goûts sont dans la nature. La cornemuse est comme le café. Il faut en consommer une grande quantité pour pouvoir l'apprécier. Et dépasser l'impression déplaisante d'avoir une sonette de porte collée dans la paroi de l'oreille interne. Comme beaucoup d'instruments à vent, elle avait comme première vocation d'avertir des congénères que oui, il y avait des ennemis qui étaient entrain de s'approcher à portée de cailloux et qu'il était temps de se remonter le kilt. Faisant fi de toute prudence, le joueur de cornemuse risquait d'attirer l'attention.
Paradoxalement, elle a toujours gardé cette fonction d'avertissement.
Et les joueurs de cornemuses continuent toujours à risquer leur vie, confrontés à certains mélomanes.

Rose: couleur qu'affectionnent les petites filles enthousiastes, les adolescentes romantiques et les vieilles dames désenchantées.

mardi 9 novembre 2010

Chroniques d'un novembre qui sent la neige‏

Méfier: Verbe qui appartient à la grande famille des assistés, qui ne peuvent faire leur chemin dans le monde sans l'appui inconditionnel d'un garde-malade dévoué, à savoir se. Ils auront beau faire les importants, ô lecteur sagace, ils ne trompent personne: chacun est conscient de leurs mains tremblotantes et l'odeur subtile de leurs couches usagées. Se méfier, donc, appartient aux verbes en phase terminale, ceux qui ont toujours besoin d'aide pour attacher leurs lacets.
L'action de se méfier, elle, est ce que l'on appelle un réflexe de survie. Nombreux sont ceux qui le voient comme un défaut, ou une résurgence génétique du petit rongeur tremblotant que nous comptons tous parmi nos ancêtres, mais malgré tout, ceux qui ignorent les petites sonettes d'alarme ont, dit-on, une plus grande aptitude au bonheur.
Avant que la fusée s'écrase au sol.

lundi 1 novembre 2010

Chroniques d'un novembre de banshees, sabbats et autres citrouilles‏

Oups: Pas plus qu'il n'est de sots métiers, ô lecteur, il n'est de sottes paroles. Toutefois, oups s'emploie souvent pour verbaliser un échec retentissant, ou une maladresse impardonnable:

Ex: - Oups.

Pierre Charles Silvestre de Villeneuve, Trafalgar, 21 octobre 1805.

Pierre Burette, le dymanique directeur du département Recherche! Ha! Ha! Ha! de l'institut Melun II, dont l'emplacement exact est ignoré pour l'instant, ( tout courrier doit être envoyé à l'adresse suivante : Cuid mhór Pub, Malahide Road 32, Dublin North, emprunter le Bus 27 en direction de la ville bucolique de Swords) a établi, suite à des recherches assidues sur le terrain, que oups arrivait en troisième position sur la liste des derniers mots prononcés, juste derrière le célèbre ça fait quoi si on appuie là et l'indéboulonnable argh.
Face à la conspiration diffuse du hasard et la destinée,oups, finalement, c'est s'encombrer d'une responsabilité qui bien souvent est loin d'être méritée.
Toutefois, ô lecteur exempt de tout soupçon, n'oublie pas: la fortune est mesquine. Elle essayera toujours de te faire porter le chapeau.

vendredi 29 octobre 2010

Chroniques d'un octobre vieilli en fût

Plaisanterie: conspiration réalisée afin de pouvoir rire aux dépens d'un tiers. Il est des plaisanteries bon enfant, comme l'indémodable seau de farine sur le coin de la porte, ou d'autres plus létales comme le fameux coup du visage artistiquement peinturluré de cirage noir. Il peut être amusant de voir que dans le mot plaisanterie se dissimule l'adjectif plaisant, même si parfois il semble vraiment très bien caché.
Plaisanterie sert parfois aussi à s'exclamer lors de certaines situations n'ayant qu'un lointain rapport avec celle-ci:

Ex: - Et ça va me coûter encore combien cette plaisanterie?

Charles le téméraire, Grandson, 2 mars 1476

Le département de recherche appliquée en plaisanteries, palindromes, contrepétries et autres charades ( DRPPCC) de l'institut Melun II ( basé désormais dans la charmante bourgade de Tokaimura) a mené une investigation fouillée sur ce qui pouvait faire rire. Le protocle est resté assez abscons mais ses éléments sont les suivants: Un ours dansant et son accompagnateur polonais, quatre tonnes de tartes à la crème, trente comptables andalous placés par interim et déguisés en dodos ( violets), un distributeur de balle de tennis, 5 serpentins, un bassin olympique rempli de matériel électroménager, dix-sept ballons gonflés à l'hélium et quinze dockers suédois pourvus d'avant-bras conséquents.
Les conclusions, livrées par le professeur Burette, sont restées confidentielles. Toutefois, lors de son interview à l'asile de Baden-Baden, il aurait prononcé les paroles suivantes: Il est bon de rire parfois. Déclenchant les fols remous que l'on sait au sein de la communauté scientifique.
Un conseil, ami lecteur, lea meilleures plaisanteries sont celles qui sont courtes et au détriment des autres.

mardi 26 octobre 2010

Chroniques d'un octobre à décorner les boeufs‏

Surprise: évènement inattendu. Selon l'institut Melun I ( Bumplitz), il y a plus de genres de surprises que de parfums de glace dans une gelatteria napolitaine. Certaines collent même un peu aux doigts. Toutefois, on peut aisément les catégoriser en trois genres distincts:

1. Les bonnes: le ciel a conspiré en faveur d'une amélioration notable d'un des aspects de la réalité d'un individu. Il se peut que ce soit votre sympathique voisin, votre concierge rébutant, votre orthodentiste pontifiant ou vous-même, ô appréciable lecteur.

Ex: - Mais c'est la purée de châtaignes!

Sébastien Bédu, gourmand et apoplexique, derniers mots.


2. Les mauvaises surprises. Statistiquement, on en croise plus souvent que ce que l'on est en droit d'en espérer d'un jeu dont les cartes ne son pas biseautées, ni les dés pipés. Oui, parfois le hasard est malveillant et oui, lui aussi a ses mauvais jours.

Ex: - Je suis sûr d'avoir laissé mon épée quelque part...C'est fou, non?

Roi arthur, Bataille de Camlann


Il existe bien évidement un dernier type de surprises, qui est simplement indéterminé et dont seules les circonstances décideront s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise surprise:

Ex: - Qui êtes-vous et que faites vous dans mon lit?

De ce genre de surprises, ô lecteur, tu peux être sûr de tirer bien plus qu'un nez qui fait pouet ou un serpentin qui brille dans le noir. A chacun, le moment venu, la terrible malédiction qu'une myriade d'aventuriers du quotidien subit sans réchigner: Puisses-tu vivre des moments passionants.

vendredi 15 octobre 2010

Chroniques d'un octobre d'émois et d'émeus‏

Voilà: Mot dont l'utilité n'a pas encore était démontrée. Pareil à l'appendice, il occupe de l'espace sans réellement le mériter. Voilà s'apparente à ces gens que l'on rencontre dans toutes les situations où nourriture et boisson sont à la fois abondantes et gratuites. Voilà porterait un costume un peu froissé et serait de ceux que l'on ne peut désincarcérer du buffet que sous la menace d'une bombe H et quatre assistants recrutés dans les bas-fonds des des docks londoniens.
Armés des crochets.
Voilà sert parfois à démontrer l'existence d'un fait quelconque et que chacun constate par soi-même:

Ex: - Et voilà le dragon!

Pierre de Bertin, chevalier indiscret, derniers mots.

Et souvent, Voilà, en duo avec et sont comme deux comédiens de boulevard, de paillettes fatiguées et d'audiences gériatriques. Dans ce cas-là, Voilà n'est plus seulement un constat mais bien une capitulation.

-Et voilà.

Charles Ier d'Albret, Azincourt, 25 octobre 1415


En un mot comme en cent, lecteur prudent, méfie-toi des pique-assiette, qu'il soient de chair et de sang ou de voyelles et consonnes.

mardi 12 octobre 2010

Chroniques d'un octobre de balances et clepsydres

Luxe: mesure du plaisant inutile. Notion extrêmement élastique, qui varie souvent en fonction des nécessités de chacun. Il existe divers lieux en ce vaste monde où être en possession de reins en double est considéré comme un luxe, tandis que dans d'autre , c'est le fait de pouvoir arborer une plastique parfaite qui en est un.
Il est important de noter que le luxe n'est pas seulement le fait de posséder des objets, des lieux ou même des gens. Dans bien des cas, être dépourvu de certaines contingences matérielles peut être considéré comme la forme la plus sage du luxe.
Hélas, lecteur, il en est un que l'on peut rarement se permettre: ne pas côtoyer des imbéciles, car cela inclut souvent d'éviter les surfaces réfléchissantes qui fleurissent dans les salles de bain.

Bêlement: Cri de divers ovidés dont le plus commun est sans doute celui qui porte le nom de foule.

Abordage
: Activité récréative mais toutefois à but lucratif qui connut sa période de gloire lorsque l'on se plaisait à pavaner en tricorne et jambe de bois. Pour ton édification, ô lecteur aventureux, sache qu'il est inutile d'attraper un cordage avec un couteau entre les dents. Cela à sans doute du panache, sauf lorsque l'on atteint par mégarde la coque/ le mât adverse/ son propre mât ( Good Fortune, août 1722, Les Açores. On en rit encore à Ponta Delgada)/ un camarade d'infortune.
La situation devient tout à fait cocasse et souvent concave, en ce qui concerne les malheureux occiputs.
L'humain, dans sa recherche incessante d'efficacité, a depuis lors abandonné les hasardeuses fortunes de l'abordage, pour celles, plus rentables, de l'O.P.A.
Moins de panache et plus de profit: le progrès.

lundi 11 octobre 2010

Chroniques d'un octobre à l'ombre dégrisée

Comprendre: poser une possible conciliation entre ignorance et certitude. Qu'il s'agisse de préférences, d'expériences relatées, de coloris de chaussettes ou d'émotions, comprendre demeure toujours approximatif.
Comme le déclamait haut et fort Paul Melun à l'effarant colloque de Buckskin Joe ( Colorado), tandis qu'il était emporté par un service de sécurité des plus amènes:

- Et j'affirme contre vents et marées que rien n'est jamais compris, si ce n'est l'importance de se laver les dents.

Cette phrase, qui provoqua les remous que l'on sait, au niveau de la communauté philosophique internationale ainsi que le décès par défenestration du chef de file de l'école du positivisme tantrique, le Dr. Urs " sans les mains" Grauss, n'a pas fini, à ce jour, de verser tombereaux de doctorats et monceaux d'articles.
Quoi qu'il en soit, ô lecteur sagace, croire que l'on a compris est tout aussi vain que l'inverse: entre la certitude en titane irisé et le souci obsessionnel de l'ultime aiguille d'un univers de bottes de foin, à chacun son libre choix.

Tipp-ex: Mot barbare qui désigne une substance qu'il faudrait éviter de confondre avec le dentifrice. Le Tipp-ex a vu avec effroi l'émergence de l'informatique. Depuis, suite à une décolonisation intensive, son territoire se cantonne aux salles de classe, aux pupitres d'employés consciencieux et aux tiroirs de commodes d'aventuriers en quête du grand frisson psychédélique.
Son petit frère est l'effaceur.
Il existe, aux dires de l'immortel Archibald Trotzdème dans ses Tribulations du philosophe au fennec, ( presses universitaires de Blois, 1972, Blois), en Galice, ( Comarque de Verin) une tribu qui vénère le tipp-ex et attend la venue du Grand Coup de Blanc dans la gloire.

jeudi 7 octobre 2010

Chroniques d'un été aux coloris Coeur d'Alène‏

Visage: partie du corps que d'autres voient plus souvent que soi, à moins d'être marchand de miroirs, maladivement narcissique ou propriétaire d'un palais des glaces.
Le visage est à la communication ce que le tremplin est à la découverte spatiale: une première intuition qu'il ne faut pas négliger.
Certains corps, par ailleurs sculpturaux, ont l'amusant désavantage d'être surmontés par des visages plus que quelconques. Le contraire, en revanche, est bien plus tragique, car rien n'est plus triste qu'un grotesque couronné par le minois de Mona Lisa.
A une certaine époque, il était de bon ton d'associer des traits du visage à des caractéristiques morales, ce qui est ignorer l'incroyable sens de l'humour du hasard: Ainsi, cet homme aux yeux et mentons fuyants, sur lequel est inscrit en fluorescent le mot fouine, peut être le plus bienheureux des philanthropes, tandis que cet autre, qui semble n'avoir quitté qu'à regret les peaux de bête et l'os contondant, le plus délicat des joueurs de théorbe.
Il est des visages comme des murs borgnes et sans lumière, d'autres comme des chars de carnaval, d'outrance et coloris. Certains portent du poison dans leurs sourire, d'autres d'inestimables halos truculents aux coin des dents, il en est des terreux, des obscurs, des fardés dont aucun mardi gras ne voudrait. Des angéliques qui dissimulent sous une paire d'ailes blanches un poignard recourbé, des visages de tourbe, mous et sans façon. Des débonnaires, des tordus, des laids, tout simplement. Certains que l'on oublie, d'autres qui sont comme la marée sur notre mémoire, gagnant inexorablement tous nos souvenirs. Il en est même pareils aux éclairs, qui impriment la rétine et la marquent à jamais.
Tous, ô lecteur, ne sont que masques en enfilade et sans fin.
Mais même les masques ne mentent pas toujours.

mardi 5 octobre 2010

Chroniques d'un octobre de cendres et braises

Musique: Bruit que l'on apprécie, qu'on le comprenne ou pas. En musique comme en desserts, il est des goûts et des dégoûts.
En un mot comme en cent, que chacun fasse comme il l'entende.
Il est toutefois prié de laisser l'accordéon en dehors de tout cela.

Ballon: élément vaguement sphérique qui est l'outil de prédilection d'une classe particulière d'êtres humains, généralement nommés sportifs et qui tous partagent le besoin obsessionnel de s'en emparer, au détriment d'autres individus, afin de pouvoir s'en débarrasser incontinent dans un emplacement idoine.
De nombreuses études ont prouvé qu'une seule chose: la capacité de l'homme a pouvoir construire des empoignades à partir d'éléments parfaitement vains.
Il est d'autre ballons possibles, ceux qui riment avec clowns,terreurs irraisonnées, orgues de barbarie, vomi sur les chaussures et barbe à papa.
Leur rôle est pédagogique: il s'agit d'apprendre aux enfants quant il est important de ne pas lâcher.

lundi 4 octobre 2010

Chroniques d'un octobre diapason à l'oreille‏

artichaut: L'auguste Paul Melun, dans son Illumination au Super U, déclame avec la gouaille qu l'on lui connaît:

"La vie est comme les artichauts. Certains comme le petit violet poivrade sont savoureux mais brefs, tandis que d'autres préparés avec amour et huile d'olive se révèlent succulents après une longue préparation. Hélas, la plus part d'entre eux sont cuits dans l'eau bouillante et sans l'apport d'une sauce plus que méritoire, se révèlent cruellement insipides."

Un conseil, ami lecteur: moutarde, sel et vinaigre.

Culte du cargo: Confondre causes et conséquences. Au niveau d'une civilisation.

Chroniques d'un octobre en fatras esseulés

âme: Partie qui n'est pas censée disparaître lorsque tout le reste ( ce qui n'inclut pas les plombages et la montre Blancpain) se fond dans le décor. L'école des Joyeux Drilles de Beaudument la conçoivent comme le filtre d'une cigarette consumée tandis que les Lurons de Mariaud, la voient eux, comme un emballage de chips paprika vide. Pour diverses raisons de pérennité, l'âme a toujours suscité une certaine inquiétude chez l'homme ( et chez la femme, hélas, depuis le concile de Mâcon). Certains l'imaginent pareille à une substance d'apparence violet tirant sur le vert, élastique et sentant vaguement la moutarde tandis que d'autres pensent qu'elle ne s'acquiert qu'avec l'âge. Les friands écologistes Pythagoriciens de la salle 221 la voient comme une matière recyclable, pareille au papier double couche, que l'on peut laver de tout souvenir et de toute pensée. L'association de la Falaise et du Plomb aux Pieds ( AFPP), quant à elle, pense que" tout cela n'est qu'un fatras hérité de quelques crasseux en toge", pour citer le grand maître feu Gustave Zaratisztiokis (mort des suites d'une tragique complication respiratoire lorsqu'il avait dû épeler son nom à la regrettable Convention nihiliste de Limoges en 1992).
La palme de l'originalité revient toutefois à l'école des Petits Trotteurs d'Extrême-Amont, qui conçoivent l'âme, non pas comme une substance quelconque, mais bien comme un mouvement.
Lecteur patient, l'âme est un sujet des plus épineux et bien plus collant que les épinards aux gencives. C'est pour cela qu'il est conseillé d'en parler dans certaines circonstances choisies, tels que les dîners bien arrosés avec la belle-famille ou les repas d'affaires.
Comme pour la carte des menus, de nier son existence jusqu'à prendre le fameux panier garni et la choucroute-melba, tout est possible.
N'oublie pas, toutefois,toi qui me lis!
Il n'est pas sûr que le service soit toujours compris.

jeudi 30 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui faisande gaiement‏

Amen: il est des coutumes dont on ne peut se départir aisément. Amen en est une que l'humanité pratique depuis tellement d'années qu'elle en a oublié le sens exact. Comme beaucoup de mots souvent utilisés, celui-ci s'est usé au fils des siècles. Parfois, amen peut simplement signifier l'acceptation d'un chance, positive ou négative:

Ex: - Bon. Vous êtes désormais l'heureux porteur d'une gonorrhée.
- Amen.

Il est toutefois des amen qui par désintérêt peuvent devenir dangereux. il en est ainsi des amen qui ne sont rien d'autre que des passe-droits pour que d'autres exercent leur pouvoir. Amen, à ce moment-là, devient alors le moyen de ne pas décider, ce qui est un bon moyen pour ne pas se sentir coupable:

Ex: - Bon, on est tous d'accord pour dire qu'il faut pendre les raëliens à vue?
- Amen.

Ô lecteur! S'il est des massacres qui se perpètrent au rythme de hurlements indignés , n'oublie pas ceux qui découlent de silences embarrassés et d'acquiessements effectués en regardant le bout de ses chaussures.

Abattoir: Antichambre du grand poulailler céleste, purgatoire du Paddock éternel, salle d'attente de l'étable sans fin.

Aquagym: Il est des disciplines dont on ne peut parler sans prendre un peu de distance.
Une centaine de kilomètres et une porte blindée sont peut-être suffisantes.
L'aquagym, hors les films des années cinquante, est déplacée.
Celles (et ceux, car oui, ce vaste monde est un cake aux raisins fourré d'innombrables grumeaux de hasard et même de quelques cheveux pas très propres) qui pratiquent cette discipline sont soit:
1. des jeunes filles sculpturales avec une légère tendance à lisser les nappes et redresser les tableaux.
2. des vieilles dames dignes dont les bonnets de bain sont disponibles sur le site de Musée de Madame Tussauds.

jeudi 23 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de midis à quatorze heures‏

Euh: Onomatopée signifiant l'ignorance et/ou l'embarras.

Ex: - Higgins, qui est le sagouin qui joue du fifre lors d'un raid nocturne et censément discret?
- Euh...

On peut aussi préférer répondre euh dans certaines circonstances, en lieu et place d'une autre assertion plus complexe mais souvent inutile:

Ex: - Penses-tu qu'il faudrait que l'on achète un lave-vaisselle?
- euh...

Ex: - Penses-tu qu'il faudrait que l'on achète un lave-vaisselle?
- Est-ce vraiment une question pertinente? cela fait trois ans que tu n'as pas lavé un plat, approximativement depuis le lendemain de notre mariage, en fait. De plus, je te soupçonne de vouloir dissimuler une infidélité par l'achat de matériel éléctro-ménager de pointe, mais quoi qu'il en soit, je préférerais une nouvelle télévision.

Réfléchis, ô toi qui me lis, au nombre incalculable de euh entendus lors de ton existence et pense aux vertigineux abîmes embusqués à l'ombre de ce mot anodin.
Si le diable se cache dans les détails, euh reste toutefois sa maison de vacances, où il se dore les cornes, un Long Island Ice Tea à la main, en contemplant les hommes patauger dans les affres de l'incompréhension.
Il sourit beaucoup.

mercredi 22 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de kitsunes cachés dans des fourrés d'ibogas‏

Indépendance: Capacité à choisir par soi-même. Illusion entretenue par une grande majorité de l'humanité. Lecteur sceptique, tu as autant de chance de croiser l'indépendance qu'une licorne ou une marraine fée.
Moins de chances peu-être.

mardi 21 septembre 2010

Chroniques d'un septembre d'ors et de cendres‏

Rideau: Objet qui permet de ne pas être vu, avec le léger désavantage de ne pas voir non plus.
Il signifie souvent la fin d'une pièce de théâtre, ou pour les plus grandioses ( velours rouge ou satin) d'un opéra.
Dans cette vaste comédie tragique qu'est la vie, on croise un nombre incalculable de rideaux: certains seront d'un vert criard ( à pois violets ecchymose), d'autres du pourpre profond des victoires et un certain nombre, hélas, du noir irréfutable de la mortalité .
La seule certitude qu'il faut conserver, c'est le salut face au parterre, sous les feux de la rampe.
N'oublie pas, ô lecteur! Genou fléchi et main qui balaie l'assistance.

lundi 20 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en décompte d'heures bleues

Joie: Instant d'incrédulité face à une conspiration positive de l'univers.

Ex: - Mais c'est du cookies&cream!

Aficionado impénitent

Il faut chérir ces instants, lecteur, car les conspirations sont souvent démasquées; les conserver, comme autant de perles extraterrestres, pour les savourer lorsque l'amer brouet de la grisaille devient trop fade et pourquoi pas?
Se faire trafiquant de ces quelques instants.

Carte de visite
: extension de son être, souvent professionnel, que l'on est fier de montrer. Rien ne t'empêche, ô lecteur, de t'affranchir de certaines normes et te permettre un peu de fantaisie:

Albert Ferte
Génie et esthète


ou encore:

Gustave Tucci
Amant émérite
volage agrégé


la réalité est bien souvent en-dessous de nos aspirations.

Convaincre
: Tenter de persuader un tiers mais le plus souvent, se rassurer sur la validité de ses propres idées, par l'entremise d'autres.

Toast
: 1. morceau de pain qui n'est rien sans sa garniture. Le saumon est conseillé.

2. Le fait de lever son verre en l'honneur de quelqu'un ou quelque chose. Un des meilleurs exemples fournis par l'histoire est sans doute le toast du jeudi sur les navires de l'armée britannique:

- Aux aimées et aux épouses...Puissent-elles ne jamais se rencontrer.

vendredi 17 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui commence à faisander‏

Galerie: Parfois chambre noire du talent et parfois triste asile d'oeuvres qu'aucun fard ne rajeunira. Ni aucune notice explicative.

Béatitude: Bonheur qui se partage entre une consonance suspectement religieuse et un abandon certain de l'esprit critique.
Le lecteur curieux se penchera sur la filiation entre béatitude et ce mot délicieux qui suggère les yeux vitreux et le filet de salive, qui n'est autre que béat.

jeudi 16 septembre 2010

Chroniques d'un septembre sur l'index‏

Bonheur: état transitoire qui ne dure jamais plus de quelques souffles. On ne l'obtient pas, malgré tout ce que l'on pense, après la souffrance et la douleur, pas plus qu'il est nôtre lorsque l'on a inhalé/ ingéré/ assimilé des substances qui font faire waou et contempler ses orteils d'un air béat.
En réalité, il nous tombe dessus de temps à autre, sans qu'aucune martingale nous permette de prévoir l'imminence de la manne. N'essaie pas de le construire, ami lecteur, car il est plus simple de faire du pogo stick en jouant le Grand Galop Chromatique de Lizt à l'harmonica, tout en essayant d'épiler un chat avec du scotch de carrossier que de construire le bonheur.
Il suffit d'attendre, même si parfois le temps peut sembler un peu long.

mercredi 15 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui en remet une couche‏

Gin: alcool utilisée comme solvant pour tapis et que l'on ne peut consommer sans être saisi d'incoercibles sanglots, à moins d'être:

1. Une vieille dame digne.
2. Britannique ( le patriotisme pousse bien souvent au mauvais goût.)
3. Un individu souffrant d'agueusie.

Le gin s'apparente à ces couples charmants lorsqu'ils sont ensemble, mais dont un des membres est un individu désagréable et sans conversation lorsqu'il est seul.
La femme de Monsieur Gin est Madame Tonic.

Chroniques d'un septembre à l'isobarycentre à bascule‏

bouée de sauvetage: un nombre incalculable de conventions graphiques définissent la bouée de sauvetage comme circulaire, insubmersible et le plus souvent rouge et blanche.
On ne saurait commettre, par influence du cliché, plus lourde méprise.
L'institut Melun II ( qui possède désormais ses locaux sur les bords charmants de la Pripet à proximité de Kopatchi) s'est livré à d'intéressantes recherches sur le sujet, au moyen d'un protocole précis incluant des mimes, un cargo japonais, l'océan pacifique, un requin blanc ( surnommé affectueusement cacahuète par l'équipe) quelques centaines de bovidés (437, pour être exact) ainsi qu'une bouée de sauvetage modèle standard.
Les conclusions de leur recherche ont été censurées dans quatorze pays et le professeur Darty, directeur de recherche, a été excommunié par l'église catholique romaine.
Toutefois, les audacieux résultats sont parvenus jusqu'à nous par l'entremise de feu Paul Melun, qui déguisé en nudiste scandinave, a réussi à percer la défiance, bien compréhensible, du hardi professeur.
Ainsi, sans plus attendre, voici, trépidant lecteur, certaines des conclusions de cette funeste recherche:

1. La bouée de sauvetage est quelqu'un ou vice-versa.
2. Les mimes sont submersibles.
3. La bouée de sauvetage est un Long Island Ice Tea. Auquel cas, malgré les apparences, elle est en plomb.
4. Les mimes nagent plus vite que les bos taurus, mais Cacahuète est plus attiré par les mimes. Ergo, les vaches ne sont pas des mimes.
5. Les bouées de sauvetage sont partout mais elles sont déguisées: en personnes, en livres, en foi, en sourires, en alcool (à l'exclusion du gin), en silences contenus. Même en mimes.

Vois ô lecteur! Que de sueur et de sang pour la science! Si les bouées sont déguisées, alors tout peut se révéler une bouée. Le seul moyen de le savoir?
Se jeter à l'eau.

mardi 14 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui a l'air d'attendre‏

Maquillage: peinture que l'on place sur le visage plutôt que sur un tableau. Ses deux fonctions sont paradoxales: soit le maquillage dissimule, soit il révèle. Utilisé par les clowns, les mimes et les femmes. ( et certains hommes, dans des circonstances vraiment particulières.)

Rythme: Pulsation que chacun ressent. Hélas, certains corps souffrent de système démocratique: un membre, un rythme. Ce syndrome dit du grand ballet d'Istanbul, a fait l'objet de la thèse soutenue par le juvénile Archibald Trotzdème, à l'université populaire de Virginia City en 1953. En voici un extrait des plus édifiants:

" Souffre du syndrome toute personne qui assiste impuissante à ses propres dehanchements incontrôlés sur un tempo de menuet, tandis que de ses chevilles osent un fox-trot, au détriment des poignets qui se plaisent plutôt à jouer des maracas de bossa-nova. D'autres pistes peuvent être explorées, comme l'immobilité, verre et yeux tout à la fois vides et juste un pied qui fait entendre sa voix..."

Et sa conclusion, si exaltante:

" Quoiqu'il arrive, je l'affirme devant vous, professeurs dévoyés et vous, jury impénitent, le rythme n'est qu'une mascarade. Il suffit de toujours suivre la cloche."


Lecteur, écoute l'homme aux mille pistes de danse, connu du Paradise Garage au Kitkatclub comme l'amiral, et fais de ton corps un despotisme éclairé.

lundi 13 septembre 2010

Chroniques d'un septembre au bouton d'envoi bien alerte‏


Grillade
: repas inventé en -790 000 av. J-C et que l'homme continue de pratiquer par nostalgie. La grillade comporte certaines constantes:

1. Celui ou ceux ( et rarement celles, ce qui est assez amusant tout de même) qui préparent le feu doivent copieusement insulter le charbon, le grill et éventuellement les gens qui ont amené les allume-feu en quantité insuffisante.
2. Il existe toujours un quidam qui observe et commente chaque étape du désastre, en se permettant des assertions douteuses et potentiellement suicidaires tels que:
moi je n'aurais pas fait comme ça et autres c'est un feu ça? Il a généralement une bière à la main et se prend pour le dernier coca du désert. Il faut l'ignorer, afin de garder une attitude cordiale, même si les phalanges en blanchissent sur les cervelas.
3. Il existe deux types de grillades: celle dont on est fier ( regarde chérie, j'ai rapporté un bison) et d'autres que l'on dissimule habilement sous le tas de viande. (merguez, cervelas bariolés demi-prix et autres moineaux)
4. La viande commencera à cuire vraiment quand il fera nuit noire.Toute lutte est inutile. La seule façon d'échapper à cette malédiction et de pouvoir voir ce que l'on mange ( le bison est souhaité) est de commencer le feu à l'aube.
5. Pour une raison qui reste mystérieuse, devant laquelle s'incline la logique ( jusqu'au lumbago) et les instituts Melun I et Melun II, (malgré des recherches répétées et des budgets incendiaires), chacun repartira avec plus de viande que celle qu'il a prise.

Le plus simple, ô lecteur prudent, pour ceux qui ont le bonheur d'avoir dépassé le chasseur-cueilleur qui sommeille en chacun de nous, est de manger une fondue, chez quelqu'un d'autre, si possible.
Les caquelons sont vraiment pénibles à nettoyer.

Chroniques d'un septembre d'ors hors-saison

Lumière: Il est des objets, lecteur, dont on ne peut parler sans frémir.
La lumière en est.
Certaines sont souhaitées, comme celle qui perce les feuilles d'un crépuscule d'été, d'autres inattendues comme le jaune éclatant d'un automne qui ne se rend pas et d'autres subies, telles que celles qui dégoulinent des lampadaires par les nuits obscures lorsque demain est vraiment loin. Les néons parent souvent les gens de bronzages mensongers, tandis que l'aube, elle, est sans concessions. Rares sont ceux et celles qui peuvent se permettre de briller à sept heures du matin, sous les spots blafards d'un novembre impitoyable.
Toutefois, ô lecteur, si il arrive qu'elle nous quitte ou que l'obscurité la devance ( comme l'affirme Archibald Trotzdème dans son essai: Des hamsters, des tubes et de la chasse en Amazonie) elle revient immanquablement.
Trois certitudes irréfutables: la mort, les impôts et la lumière.

vendredi 10 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de chasses et de festins‏

Clou: humble socle d'innombrables civilisations, vestiges indifférents de certains martyrs et certaines bicoques, assistant inestimable des plus grands tableaux de l'humanité.

éphémère: Dont l'existence est soumise à des impondérables, tels que le temps. L'éphémère est subjectif, ainsi:

Ex: - Je me rappelle de temps bien meilleurs, les petits gars. Je vous parle d'un âge d'or... Dix heures du matin, ça c'était quelque chose!

                                               Vieil éphémère rhumatisant

Ce que l'on considère comme éphémère peut avoir soit aucune importance, soit justement une importance démesurée du fait de sa mortalité prochaine.Accorder une place de choix à chaque mouvement soudain ( et se lamenter de sa disparition subite) conduit à la démence et en accorder aucune à rien, conduit à l'indifférence crasse du minéral pour le reste de la création.
En toute chose, il n'est que question de choix, une fois encore.
Avant le rideau, si possible, parce qu'après, ô lecteur! Si coulisses il y a, ce sera trop tard pour les gerbes de fleurs et les applaudissements.

mercredi 8 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en majesté et mouches‏


Cruauté
: capacité donnée à l'homme afin de pallier la frustration et éviter la psychothérapie.Chacun, même le plus inviolable des pacifistes convaincus, possède un fond de cruauté. Celle-ci peut s'exercer sur des petits animaux innocents ( qu'ils soient poilus ou chitineux), des individus et oui, des objets inanimés.
Cette dernière n'est certainement pas la plus satisfaisante, mais c'est la seule que la société ne punit pas, si ce n'est par l'incompréhension horrifiée.
Peu t'en chaut, lecteur! Si ton réveil fait preuve d'impatience, ton clavier d'outrecuidance et ta machine à laver de bêtise crasse, venge-toi!
A chacun, le choix des armes et des victimes.

lundi 6 septembre 2010

Chroniques d'un septembre vierge de tout soupçon

Perforatrice: Avorton dégénéré d'une société bureaucratique friande de papier imprimé. Il est difficile d'imaginer un objet dont l'utilité est plus limitée.
Si ce n'est comme objet contondant.
La société secrète ( plutôt ignorée, pour rester franc) du service compta des infinités étoilées a édité un excellent ouvrage nommé sobrement la voie du 10h-15h: les guerriers en cravate, où sont décrites en détail ( avec des schémas et une cassette VHS disponibles) plus de quarante façons d'utiliser divers outils de bureau afin d'infliger des dégâts souvent fatals à un tiers. Il existe d'ailleurs diverses écoles, qui s'affrontent dans le secret des espaces détente et des coins café. Lecteur, si tu n'es affilié à aucun courant d'arts martiaux de bureautique, je ne peux que te conseiller d'être prudent et de ne jamais rencontrer les fils de la perforatrice ailée de la cinquième aube iridescente.

vendredi 3 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui voit du rouge du noir du blanc‏

Coca-cola: Boisson fabriquée dans le septième cercle de l'enfer par une bande de petits vieux en blouse blanche, qui rient tout seuls et prononcent des mots comme acide lysergique diéthylamide sans sourciller.
La formule de fabrication du Coca-cola est tenue strictement secrète. Il est regrettable d'entraver ainsi la curiosité humaine mais malgré les essais répétés de l'institut Melun I ( Bumplitz) et la perte de trente-sept étudiants de première année, dans diverses circonstances tragiques, les seuls documents à la portée du public consistent en une vague circulaire interne dont le texte, aujourd'hui encore, intrigue plus d'un chercheur:

Mémo: Appellez Roger Dumoins et dites lui de descendre dans mon bureau avec le hamster.

Plusieurs rumeurs courent sur la composition exacte de la boisson couleur caramel, mais il est toutefois certain que les meurtres rituels de benjamins de ressortissants de la Barbade sont une exagération. Le Coca-cola a la particularité, selon Archibald Trotzdème ( qui lui a consacré un essai: Plus de rhum, merci: du coca et de ses applications) d'être imputrecible et par-là même d'essence divine. C'est dans ce but que lui-même, depuis sa fatale indigestion, a été placé dans une cuve emplie de ce nectar délicieux, en attente du jugement dernier.
Quoiqu'il en soit , il est peu de choses aussi délicieusement bêtes qu'un coca-cola assez glacé pour raper la gorge, avec une rondelle parfaitement inutile de citron.
Toujours.

jeudi 2 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en orchestre philarmonique

Vouloir: Poser une possible conciliation entre ses désirs et la réalité.

Pouvoir: possibilité d'imposer sa volonté à d'autres. La monnaie au plus haut cours au sein de l'humanité. Il est des êtres prêts à tout pour l'obtenir et d'autres capables de n'importe quoi pour le garder. Chacun s'emploie à sa façon à maintenir cet ascendant exercé sur ses semblables. On peut le faire sien de bien des façons. La force brute a eu ses heures de gloire, avec son cortège d'épées, catapultes, bombes H et autres preuves d'ingéniosité humaine et encore maintenant, dans certaines situations, elle est garante d'un certain pouvoir:

Ex: - Monsieur, je ne vous permets pas!
     - Ecrase et file-moi ton tabouret, mikado.


On peut lui préférer la persuasion, qui passe pour de la force brute qui a acquis des formes de politesse.En réalité, il s'agit d'une menace qui sourit. Elle peut être basée sur du bluff et comme tout bluff, elle comporte certains risques:

Ex: - Général, les pingouins ne nous croient pas.
     - J'avoue bien volontiers, mon cher Higgins, m'être laissé emporter par un lyrisme au demeurant des plus délicats, en prétendant à l'apparition d'une légion angélique placée sous les ordres de Saint Georges.
     - Courage, fuyons!


On peut exercer le pouvoir en en appellant au sens moral et éthique des individus, mais cela équivaut à donner à un singe toxicomane kes clés de la platation de bananes: les résultats ne sont guère probants.

mercredi 1 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui point‏

Applaudissement: Manifestation d'enthousiasme ou indifférence érigée en réflexe, c'est selon. Il existe divers types d'applaudissements,( classés par les soins diligents, une fois encore, de l'institut Melun II) qui n'ont ni le même sens, ni la même origine. Ainsi:

1. L'applaudissement de clôture: N'importe qui se livre à une prestation rhétorique, dont la valeur et la cohérence ne sont pas des facteurs déterminants. Peu importe! L'applaudissement viendra, aussi inéluctable que la rentrée automnale ou la noyade des lemmings:

Ex: -... Et c'est ainsi que je conclurai cet exposé en affirmant que les chats et les campagnols sont, à n'en point douter une sous-classe d'ovidés particulièrement malfaisants.
      - Clap! Clap!


2. L'applaudissement de dépit: C'est celui que l'on emploie pour essayer de signifier poliment à l'intervenant que c'est métaphoriquement le moment de mettre les housses sur les meubles:

Ex: - ...Et oui, je l'affirme, la situation dans l'Uri oriental est captivante, dans cette deuxième moitié du XIIe siècle, pour quiconque porte un intérêt à la culture de l'endive ou, puisque nous sommes entre initiés...
     - Clap! Clap! Clap!
     - ...De la variété
Cichorium intybus convar, qui comme chacun le sait...
     - Clap! Clap! Clap!
     - Comme chacun le sait...


3. L'applaudissement forcé: Il se pratique les coudes serrés le long du corps et les paumes battant le plus vite possible. Le plus aigu des applaudissements. Il est du domaine des possibles que le destinataire n'en mérite aucun. C'est un applaudissement incitatif et une forme de menace assez efficace. Il est utilisé par les institutrices névrosées et les secrétaires d'associations réduites en esclavage par des mécènes. Il peut être agrémenté d'un regard qui oscille entre anxiété et détermination:

Ex: - Allez les enfants! On applaudit Monsieur le Directeur!
     - Clip! Clip! Clip! Clip!

4.L'applaudissement réflectif: que l'on pratique à l'usage de soi-même, soit par égocentrisme délirant, soit par dépit:
Ex: - Et voilà. les clés dans le caniveau. Encore une fois.
     - Clap.Clap.


Cher lecteur, si désormais il t'arrive d'être victime d'applaudissements, tu es paré pour séparer le bon grain de l'ivraie, le seigle de l'orge, le maïs de la quinoa. Il n'est pas impossible que l'on t'applaudisses parce que tu le mérites et dans le doute, souris, car les applaudissements sincères sont trop rares pour les déprécier. 

mardi 31 août 2010

Chroniques d'un août dont les voyants tututent

Matinal: Qui peut susciter la mauvaise humeur.
Il existe une catégorie d'individus (en voie d'extinction et nombreux sont ceux qui s'emploient à améliorer cet état de choses, au moyens de cordes, poulies et autres cagoules) qui peuvent jaillir d'un lit en claquant des talons, le sourire aux lèvres et emplis d'une joie qui est tout sauf communicative.
Saluons le travail exemplaire de la fondation JA10SAUCDPL (Jamais Avant 10 Heures Sauf Avec Un Chalumeau et Des Pinces à Linge) qui propose différentes formules et un service des plus soignés, qui ont su gagner bien des coeurs. Leur formule Platine incluant pièges à ours, chants grégoriens et la présence d'un abatteur professionnel connu dans le milieu sous le nom de Spencer "Gnadenhütten" Patelin fait toujours plus d'émules. On peut toutefois lui préférer la formule Argent, qui à moindre frais inclut  un bassin d'acide fluorhydrique et trois porte-clés souvenir. La formule Tradition, elle, avec poucettes en acajou et contrebassistes vêtus de fraises et hauts de chausses , n'est pas pour toutes les poches, mais elle saura vous classer parmi les esthètes des esthètes.
Quoi qu'il en soit, si toi-même, ô lecteur, tu es de cette secte étrange et inquiétante, des lève-tôt du bon pied, sache respecter ceux qui n'ont que faire des publicités pour poudres chocolatées et autres tables en formica lumineuses, fais-toi discret ou plutôt absent car l'humanité ne se regagne que progressivement lors d'un réveil difficile et plus d'un individu aussi orgiaque que matinal a croisé son destin avant que résonnent les sept coups.

lundi 30 août 2010

Chroniques d'un août mouchoir à la main

Grâce: preuve de l'inégalité des chances en cette vallée de larmes. La grâce est un don étrange, qui peut se rencontrer chez les individus les plus disparates.
Ô lecteur, que tu sois grand, petit, fluet ou bien bâti, il n'est pas de critère pour posséder de la grâce ou en être cruellement dépourvu.
Elle ne s'explique pas. Il est des apollons et des nymphes qui évoquent tristement la démarche d'un palmidé sous imodium, tandis qu'ailleurs, on peut croiser un patineur évadé de la cage aux folles, spectaculairement vêtu d'une peau de léopard que n'aurait pas pas renié John Clayton III, et qui pourtant se meut, nonobstant sa graisse, avec une grâce certaine.
Voilà encore une fois le génie du hasard, qui se plaît à surprendre et semer des incohérences comme autant de confettis pleuvant sur un dîner dominical mormon.

Incongru
: Qui dénote d'une façon significative. Il peut s'agir d'un ara au milieu d'un vol de corbeaux, ou d'un imbécile au milieu d'imbéciles qui s'ignorent. Il est bien souvent négatif d'être incongru, car tout groupe social, de la chorale comunale au conseil d'administration suit la même tendance: l'uniformité, dans le but avoué de l'éfficacité. Toi qui me lis, si tu aimes à te parer d'oripeaux flamboyants, te déguiser en Monsieur Patate ou jouer du cor de chasse, prends garde! Il se peut que tu souffres de la solitude.
Mais n'oublie pas, il n'est pas de mauvais goût, seulement des gens qui manquent d'aplomb.

vendredi 27 août 2010

Chroniques d'un août coûte que coûte‏

Erreur: Nom donné à un choix qui se révèle discutable par la suite. Le chemin de chacun est jonché d'une pile incommensurable d'erreurs, certaines vies en comptent plus que d'autres mais cela dépend toujours de l'observateur, car une erreur est essentiellement subjective, même s'il existe un certain nombre de choix qui sont considérés par une grande majorité de l'humanité comme des erreurs. Ainsi:

Jouer à Colin-maillard sur l'autoroute/ Jouer du saxophone au sommet du Cervin pendant un jour d'orage/ de l'accordéon à portée d'oreilles d'un mélomane/ Des épaules avec des Hells Angels avinés/Se rire de la gravité/ Boire du champagne dans une flûte à un concert d'ACDC/ Se faire un tatouage avec le nom de l'être aimé ( à moins d'avoir plus de 80 ans, âge auquel le sexe n'est plus qu'une distinction grammaticale)



Certaines d'entre elles ne seront toutefois pas considérées comme telles par ceux qui les commettent, pas tout de suite en tout cas et il peut arriver qu'ils n'en arrivent jamais à cela, soit parce que le temps ne leur sera pas donné de pouvoir réfléchir posément à l'acte commis:

Ex: - Excusez-moi, oui, vous avec le blouson noir et les dents, euh, métallisées.Vous pouvez baisser le son de votre musique traditionnelle finnoise? Je n'arrive pas à boire mon orengeade en paix. Je ne pense pas que vous ayez besoin de votre chaîne à vélo  pour ça, non? Non, le Junk-box est de l'autre côté et

Gérard Gracile, derniers mots intelligibles.


Soit parce que l'acte en question ne se révélera jamais être une erreur:

- Saperlipopette! J'ai encore mis mon doigt dans une culture de bactéries!

                                Sir Alexander Fleming, biologiste maladroit


Quoi qu'il en soit, lecteur, on est plus souvent un Gérard Gracile qu'un biologiste tremblotant, il est donc certain que tes erreurs te suivront pour te lancer des cailloux bien après avoir été engendrées par tes soins. Tu ne peux venir à bout d'elles, elles, rarement à bout de toi. Tu ne peux les fuir et tes erreurs finiront toujours opar te ratrapper, comme un mauvais rhume en octobre ou une gueule de bois bien méritée.
Dans ce cas-là, sympathiser semble être l'issue de ce jeu du prisonnier. Tape-leur sur l'épaule et va discuter dans un coin douillet de ta mémoire, autour d'un bon verre de mélancolie bien tiède. Quoi de plus?
Rire, peut-être.

jeudi 26 août 2010

Chroniques d'un août en culotte de lutte‏

Parasol:  Symbole de l'été par excellence, qui essaime sur toute terrasse qui se respecte. Toutefois, il est peu d'objets qui peuvent entraîner plus de tristesse, dans certaines situations. Lecteur,as-tu déjà été témoin du tragique d'un parasol vaincu par une pluie battante et des vents mesquins?

Conspiration: Poignard dans le dos qui se prépare habituellement  à plusieurs mains. Les ingrédients principaux sont des généreuses louchées d'habilité, de copieuses parts d'intelligence froide et quelques cuillères à café de chance.
Certaines écoles, telle que celle de L'ide de Mars, préconisent la toge et le parricide pour relever un peu le goût, tandis qu'une autre, la célèbre école de Venise, joue sur l'aigre-doux de capes, masques riants et poignards recourbés.
Il existe également des amateurs qui ne savent pas vraiment quand s'arrêter:

Ex: - Cette fois, c'est la bonne!
                                    Catilina, conjurateur discutable.


Sans mentionner la conjuration de la rue du Canada (1989),  du groupe séparatiste des Accordéonistes Gramscistes indépendants et de leur échec aussi retentissant que prévisible, dû, selon les spécialistes, à l'idée certes ambitieuse mais néanmoins risible, de dissimuler un trombone piégé sous l'aspect d'un parapluie aux couleurs de la ligue contre l'alcoolisme.

mercredi 25 août 2010

Chroniques d'un août le pied à l'étrier

Poison: Qui, au-delà de certaines doses peut entraîner des désagréments, dont le plus courant est la mort. L'homme a toujours fait preuve d'une rare inventivité dans ce domaine décrié de la pharmacologie. Il a commis certaines erreurs également, ainsi, il est vraiment inutile de piler du diamant avec de l'or, si ce n'est dans le but de se ruiner de la façon la plus rapide possible. Le cyanure a ses aficionados et le vert de gris ses spécialistes. Certaines grenouilles de contrées qui ignorent la neige peuvent rendre très très impuissant et le casque se Jupiter, avec son violet bon ton, préparé en salade, fera un repas vraiment inoubliable.
Toutefois, le poison peut se dissimuler dans des lieux inespérés et entraîner des complications, qui si elles ne sont pas mortelles, sont relativement embarrassantes:

Ex: - Bonjour, je vous présente Pénélope Dultère. Pénélope, monsieur Dumoins, monsieur Dumoins, Pénélope.
     - C'est amusant, on dirait presque votre femme. En plus jeune.

 
Le poison peut se cacher dans la voix, dans les mots, les regards, les gestes déplacés. Et contre ces poisons-là, lecteur, il est difficile de se mithridatiser.

mardi 24 août 2010

Chroniques d'un août d'ondées filoutes‏

Ride: la certitude de la mortalité. Certains et certaines essayent de s'en cacher, d'autres les assument. On croit à tort que les rides sont la marque de l'expérience, alors qu'elles ne sont rien de plus que les jours cochés sur la porte de la cellule de l'existence. Les prendre avec amertume, regrets et botox ou emplis de la certitude que le meilleur reste à venir? Encore une fois, une question de choix.

Moi: A l'examen d'entrée de l'humanité, on pose une question de routine à l'individu:

- Où situez-vous le centre de l'univers?
- Quelle question! C'est moi, évidement.
- Merci, c'était le seul prérequis nécessaire. Bonne chance!


Si tu cherches, ô lecteur curieux, un élément que toute l'humanité partage, ce ne sera ni le mauvais goût, certes très répandu, ni la bonté, qui elle, ne l'est pas tant que ça, moins encore l'amour du chocolat mais bien cette question, racine de tout être humain:

Ex: -Pourquoi cela m'arrive à moi?

Que chacun se pose, sans réaliser qu'effectivement, chaque chacun fait de même.

lundi 23 août 2010

Chroniques d'un août de décevants atermoiements des cieux‏


Muse
: Il est généralement admis que les muses sont des belles femmes, vaguement divines qui inspirent les artistes. Malheureusement, certains jours, on les voit de dos ou pire encore, on va frapper à leur porte ( en formica tout bête) et on s'aperçoit que quelqu'un a laissé un mot sur la porte:

- Plus d'ambroisie, de retour dans cinq minutes.

L'équipe du professeur De Selby , de l'institut Melun II ( dont les bureaux sont désormais à Grytviken en Georgie du Sud, grâce aux merveilles combinées d'internet et d'une économie dynamique basée sur la délocalisation) est parvenue, grâce à un protocole des plus stricts, incluant caniches, opiacées et la discographie intégrale de l'Incredible String Band, à trois axiomes principaux qui furent la cause du célèbre incident du département de lettres de Val-Jalbert , plus connu sous le nom de l'autodafé de la salle 112.
Les axiomes, d'une extraordinaire sobriété, exemples de l'excellence de l'institut, sont les suivants:

1. Les muses ne sont pas des femmes. Elles sont des agrafeuses/ballons de football/ sparadraps usagés/ Monsieur Barbu (guichetier) à la poste/Films avec Alain Delon/ Fraises au chocolat/ Madeleines/ Café/ Toute boisson alcoolisée / Des animaux dont les pattes vont de deux jusqu'à cent/Tout le reste à l'exclusion du Gin.

2. Les muses n'existent pas ou le monde n'existe pas.

3. Lorsque l'on pratique l'ablation de l'appendice sur un caniche en écoutant Sawdust Man, il faut ouvrir les fenêtres si la température est comprise entre 15 et -30 degrés (Celsius).

Lecteur, les muses sont donc soit partout (à l'exclusion du gin) soit nulle part. Une fois encore, à chacun, le temps venu, la découverte ou l'ignorance.

 

vendredi 20 août 2010

Chroniques d'un août cacochyme et goutteux

Agrafeuse: De tous les membres de la vaste famille de la bureautique, l'agrafeuse est certainement l'objet qui représente le mieux la mélancolie. Contemple-la quelques instants, ô lecteur distrait, avise son cou tendu, son apparence incongrue de tortue dépourvue de carapace, son attente patiente et résignée de la prochaine feuille à agrafer. Cette patience que des petits bonzes impénétrables développent loin de toute passion, dans les lamaseries immaculées et fleurant toutefois bon le beurre rance et le yack, l'agrafeuse le possède dès sa naissance. Son humilité n'est pas feinte. Pourtant, dans la pénombre d'une réception désertée par le virus transmissible des vacances, entre les bureaux échoués en silence et le pas nerveux du retardataire plagiste, véliplanchiste, philatéliste ou montagnard, on peut entendre parfois, si l'on penche l'oreille avec attention, entre les trombones échangistes et le téléphone assoupi, un soupir, ténu et résigné, de celle qui se sait être la dernière à tenir un bastion d'ennui et d'inactivité estivale.
Fais silence un instant ô lecteur! Car les agrafeuses ne partent jamais en vacances.

Exaspérer: Qui franchit allègrement le fleuve de la patience, pour s'engager dans les eaux troubles de l'insécurité. Il est des situations exaspérantes, mais l'avantage (ou l'inconvénient, c'est selon) d'une situation, c'est qu'une fois qu'une fois embarqué dans un long courrier, en cas de crash, il ne reste plus qu'à prier et/ou se raconter des histoires croustillantes en réclamant du champagne que l'on ne payera pas:

Ex:- Ecoutez, j'ai le numéro de ticket 312 et cela fait bientôt deux heures que j'attends.
    - 312, vous avez dit? Je vous ai appelé il y a trente minutes, monsieur.
    - Oui, j'étais aux toilettes. Est-ce que je peux passer maintenant?
    - Non. Reprenez un ticket. Et passez donc voir un urologue.


Parfois, ce sont des gens qui sont exaspérants. Là, on peut se défendre, avec brio, panache et véhémence, si cela devient nécessaire.

Ex: - Monsieur, monsieur!
     - Oui, jeune homme?
     - Vous connaissez la nom de la capitale des îles Turques-et-Caïques?
    - Evidemment. Il s'agit de Cockburn Town. Je suis un peu pressé là et...
    - Encore une question, monsieur! La vitesse orbitale de la lune?
    -
Soupir Tout le monde sait ça: 1,076 km/s. Je sais que la curiosité est une vertu mais...
    - Une dernière, Monsieur! Quelle est la contribution de Smirnov pour la conjecture de Benoît Mandelbrot selon laquelle la dimension de Hausdorff-Besicovitch du bord de l'adhérence de la plus grande composante connexe du complémentaire de la trajectoire du processus de Wiener, en deux dimensions dans un disque, est égale à 4/3?
   - Jeune homme, je vous serais gré de me lâcher la cheville. Pour commencer. Si je vous vousoie, malgré votre visage dévoré par une acné aussi prépubère que malvenue, c'est bien pour éviter une proximité, même verbale, avec vous, proximité qui pourrait vous conduire à une expérience, certes fascinante pour un esprit curieux comme le votre, mais somme toute définitive, que les japonais nomment encore Enma, les anciens aztèques adoraient sous le sobriquet de Mictlantecuhtli et               auquel je  préfère le terme, certes banal mais ô combien clair, de mort. Nous comprenons-nous?
Hochez la tête, ce sera suffisant.

N'oublie pas lecteur, impatient parmi les impatients: être exaspéré est naturel. Ce qui nous élève au-dessus de nos pulsions, c'est la capacité à pouvoir garder, sous la pression inconcevable de la bêtise humaine, du style et une diction irréprochable.

jeudi 19 août 2010

Chroniques d'un août à l'affut de champagne en flûtes

Scaphandre: Matériel désuet servant à la plongée sous-marine. L'homme soumis à cette prison de cuivre et de cuir bouilli avait généralement un tube au sommet de son casque, qui lui permettait de ne pas mourir asphyxié par submersion ainsi que des chaussures lestées, pour marcher avec élégance dans l'élément liquide.
Archibald Trotzdème, lors de sa tragique conférence au studio 54, la nuit fatale du 31 décembre 1979, tandis que deux policiers tentaient simultanément de le faire descendre d'un chamois (Rupicapra rupicapra), lui retirer une robe de mariée de chez Worth et de le menotter, énonça cette phrase célèbre qui allait faire florès dans les salons et des ravages dans les rangs du post-modernisme:

- Lâchez-moi, lamproies dégénérées! Loin de moi vos bouches à succion car je suis un scaphandrier!

Comment ignorer cette phrase, lancée par le philosophe de l'impossible, celui que l'on connaissait déjà sous le titre du monarque aux cent margharitas? Non, lecteur, cette phrase devrait être affichée dans les écoles afin de féconder les crânes des enfants, dans les homes, afin que nos barbes blanches et bavotantes  connaissent enfin la félicité acquise par la sagesse, car nous sommes tous des scaphandriers, dont le tube touche les cieux, tous nous portons des chaussures lestées de certitudes, tous évoluons nourris par nos rêves dans un milieu fascinant, souvent hostile et inquiétant.
Et c'est si rare de retirer son casque.

mercredi 18 août 2010

Chroniques d'un août de lamproies aux doutes‏

Moustache: Poils qui sont généralement placés entre le nez et la bouche. Il existe des divergences à ce schéma, mais elles incluent d'autres problèmes plus graves que nous n'évoquerons pas ici.
La moustache, de par sa situation privilégiée sur un visage, est au coeur de deux influences:

1. Celle du nez, et de ses sécrétions
2. Celle de la bouche et de ses restes.

Si d'un point de vue hygiénique, la moustache est discutable, elle en impose par ailleurs, suscitant admiration ou mépris. L'humanité dans son incroyable diversité n'est pas encleinte à être classée en catégories, mais grâce au groupe de recherche de la fondation Melun (Bumplitz) et au remarquable mémoire du professeur Berbe: Another One Bites the Dust: la moustache et ses secrets. ( éditions Découvrir, Apprendre, Partager et Dissequer, Röcken, 2002), nous sommes désormais en mesure de nous frayer une route à travers différentes pilosités:

1. La Zapata: dite aussi "du méchant mexicain à la machette", elle exprime la virilité en stade terminal, une violence contenue qui évoque un furet sous coktail d'anabolisants enfermé dans une maracas et une propension au ridicule. Il est déconseillé d'en faire part au porteur en public.

2. La Dali: La moustache de l'artiste, ou qui se prétend tel, de l'homme de goût ou qui s'en persuade et parfois du snobisme triomphant qui n'est pas en désaccord avec les caractéristiques exprimées précédament.

3. La vikingue: La moustache du Pater familias par excellence, fournie, abondante, elle vous pose un homme.

4. La nihiliste: Prouve que l'on peut avoir une moustache, qui est un signe de vanité, mais soit aucun goût ( certaines évoquent un buisson de ronces après le passage d'un blindé prussien) soit un desintêret au stade terminal qui entre en conflit avec la sus-nommée vanité.

5. La D'Artagnan: Moustache de chat et dents de loup. Celle des séducteurs qui ont oublié que l'on porte plus ni fleurets, ni jambières de cuir et que la pratique du maniement d'armes anciennes est un hobby dont marginal est le prénom.

6. La latine: Si chaque moustache exprime le goût de soi, celle-ci en est l'illustration en tryptique, sfumato et cieux renaissantistes. Tirée au cordeau, elle nécessite que son possesseur passe un temps certain face à un miroir.

7. La clairsemée: Elle est l'aube qui point, l'adolescence qui s'affirme, le combat ordinaire contre le ridicule. Si c'est une belle preuve de volonté, c'en est aussi une de mauvais goût.  

Lecteur, la moustache est un choix, qui en dit long sur celui ( ou celle) qui la porte, au contraire de la calvitie.
 N'oublie jamais les paroles du regretté Archibald Trotzdème: donne moi ta moustache, je te dirais qui tu es, qu'il prononça lors de son inoubliable allocution dans la salle de conférences du Tango à Paris, un soir tragique de novembre 2002 et avance sans crainte dans les profondes taïgas des pilosités faciales.

mardi 17 août 2010

Chroniques d'un août aux accortes escortes‏

Téléphone: Dernière brèche dans le dernier bastion de la tranquillité. Il peut parfois vous révéler des ennuis, un ami, une facture. Certains l'évitent, d'autres s'en nourrissent et chacun s'y soumet.
Parfois, il peut arriver qu'il ne sonne pas et que comble de l'ironie, on ne désire rien d'autre que de l'entendre nous dévoiler une voix qui ne viendra jamais. 

Chroniques d'un août qui revient de loin

Liste: mémoire éphémère et portative, le plus souvent de détails insignifiants de la vie, parfois de certains éléments plus importants, que l'on se sent obligé d'inscrire pour s'y tenir, comme si les mots écrits avaient une matraque.
Certaines listes, celles qui peuvent se targuer d'être plus que : oeuf, cresson, corde de quinze mètres, béton à prise rapide, pont , sont parfois nommées marche à suivre ou instructions. L'esprit humain est friand de listes et gourmand d'instructions.
Ainsi:

Ex: - Se munir d'une pelle, du scotch, une lampe torche, trois kilos de diazépam, trois gâteaux au miel, une radio et le guide du routard pour la Grèce (actualisé).
   
     1. À l'aide du guide du routard, identifier l'entrée des Enfers
     2. Creuser une excavation qui permette d'atteindre la dite porte, à minuit en s'aidant de la pelle et de la torche.
     3. Allumer la radio.
     4. Ecouter
Highway to Hell
     5. Si on commence à entendre des râles inhumains avec un nombre de décibels supérieur à celui de la voix de Bon Scott, cela signifie que l'on est sur la bonne piste.
     6. Enfourner un kilo de diazépam dans chacun des gâteaux au miel.
     7. Donner les gâteaux au chien à trois têtes à l'air féroce.
     8. Ne pas s'approcher du chien.
     9. Ne pas se permettre des assertions absurdes telles que:
gentil toutou, et autres il est mignon! Parce que ce chien-là n'a pas le sens de l'humour.
    10. Attendre qu'il ronfle.
    11. Rentrer en enfer.
    12. Faire une cale avec le rouleau de scotch.
    13. NE PAS prendre la barque avec le passeur.
    14. Trouver Eurydice, Hélène, Didon ou Tirésias. (tous les goûts sont dans la nature)
    15. Remonter sans se retourner.
    16. Ne pas oublier de retirer le scotch pour éviter les courants d'air.
    17. Partir en croisière avec l'élu/e de son coeur.


La catabase pour les Nuls, éditions des presses universitaires de Blois, Blois.

Il peut être important, bien souvent, de suivre toutes les étapes d'une liste, mais rien ne t'empêche, ô téméraire lecteur, d'en écrire une qui aie une âme.

lundi 16 août 2010

Chroniques d'un août de panoplies d'Ankou‏

Mot: Matière première de tout mensonge, moyen imparfait de communiquer, il reste toutefois le seul dont dispose l'humanité.
Si les mots restent optimaux pour certains types de situation:

Ex: - Attention! Derrière-toi! Le bonhomme hiver!

Ils sont en dessous de tout pour d'autres:

Ex: - Je pense qu'il doit y avoir un mot pour ce sentiment...Se réveiller le matin et regarder le ciel gris?
     - Le bourdon?
     - Non, cela fait penser à des petits animaux sympas.
     - Le cafard?
     -  Non, les cafards sont dégoûtants.
     - Le spleen?
     - Est-ce que j'ai l'air de porter une redingote et de fumer de l'opium?
    - Tu sais, peut-être que tu commences à me baver sur les rouleaux, là.


Lecteur, les mots sont bien trop souvent de tristes approximations de nos rêves, des simulacres en plastique taïwanais de nos désirs, des barbes de père noël dont on voit pendre la ficelle. Certains d'entre eux ne survivront que dans certains écosystèmes donnés, comme ces blanches salamandres et ces bloblotants mollusques des cavernes où jamais n'a brillé de soleil. Ainsi en est-il d'étancher, de gésir et autres battages, que l'on sort parfois pour qu'ils s'aèrent un peu. D'autres sont usés jusqu'à la trame, perdent des bouts, perdent du sens, à chaque fois qu'ils sont répétés et/ou entendus. Certains lassent et d'autres rassasient mais bien souvent on éprouve qu'indifférence à leur égard, alors que eux nous servent depuis que l'on est en état d'exprimer l'essentiel: J'ai mal, j'aime et j'aime pas.
Les mots peuvent être des armes, parfois contre les autres, souvent contre soi-même:

Ex: - Allez-y, tirez si vous êtes des hommes!

Flavien Bédu, revolutionnaire optimiste, derniers mots.


Tout de même, parce que la beauté se fait bien rare, certains mots valent la peine d'être supportés:

Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. - Ô Rumeurs et Visions ! 

Départ dans l'affection et les bruit neufs !

Arthur Rimbaud 

 
Il toutefois possible que l'on puisse se passer d'eux, que l'on puisse se comprendre sans y avoir recours, comme il est possible qu'au bout de l'arc-en-ciel se trouve vraiment un leprechaun aviné avec un chaudron de pièces d'or.
C'est possible.

vendredi 13 août 2010

Chroniques d'un août qui passe sous une échelle en intérieur avec un chat noir dans les bras, un parapluie ouvert, une salière renversée et le pied dans un miroir‏

Superstition: Croyance répandue qui peut avoir une origine réelle ( C'est une idée relativement bonne de passer sous une échelle, quand un costaud est en train d'essayer de fixer d'une main, un boîtier électrique à l'aide d'un masse d'une quinzaine de kilos) et parfois n'avoir aucune origine réelle. Si on peut considérer la superstition comme ce que presque tout le monde croit et qui n'est pas vrai, alors il doit aussi exister l'inverse, l'infrastition, être presque le seul à croire ce qui est vrai. Il en existe un certain nombre qui vont de ça ira mieux si tu arrêtes de te gratter, en passant par toute chose n'est pas bonne à entendre, vaut mieux en rire. et il faut y croire.
La vérité de ces assertions n'est pas plus vérifiable que des superstitions, mais pour une raison étrange, elles n'ont jamais rencontré un  grand succès auprès la psyché humaine.

Chroniques d'un août à la voûte d'étain oxydé‏

Crédule: état de celui qui accorde beaucoup trop de crédit aux affirmations des autres. C'est une tare génétique ou, si on veut se permettre de quitter la totale objectivité, qui est l'apanage du lexicographe, un retard de développement.
La crédulité peut emporter ceux qui en souffrent dans un maelstrom passionnant de moments inoubliables:

Ex:- Et t'as fait quoi?
   - Ben, j'ai attendu sur la colline, avec mon bouquet d'églantines, tout comme elle avait dit.
   - Et elle est jamais venue?
   - Elle n'est jamais venue.


La crédulité n'est pas réellement un défaut, il le devient à partir du moment ou le crédule connait un nombre de personnes allant de un jusqu'à l'infini.

Indignation: sentiment de celui qui se sent floué. La crédulité est souvent un prémisse à l'indignation. Le professeur Cristobal Kalua, du prestigieux institut Melun II, à Chaudun, s'est livré à différentes expérimentations afin de pouvoir déterminer la meilleure façon d'observer ce sentiment si répandu à notre époque de grands bouleversements.
La plus concluante ( Prix de l'originalité au festival De la science bien de chez nous au château de Coppet en 1998) incluait un trampoline, un Polaroid, des dindes et un battoir.
A la question du battoir, qui est, à n'en point douter, cause de perplexité, le digne scientifique avait eu cette réponse, preuve d'un esprit des plus pénétrants:

- Il faut toujours dégager le Meleagris gallopavo, si possible en un seul coup. Le principal problème? Les glougloutements.

L'indignation, ô lecteur, ne sert pas à grand chose. En lieu et place, vaut mieux toujours lui préférer l'indémodable haussement d'épaules, simple, concis et élégant.

Démence: Façon de percevoir le monde de façon plus divergente (et radicale) que la moyenne des individus,ce qui peu entraîner certains désagréments:

Ex:  - Ceci n'est pas une autoroute, ceci est mon lit.

Anastase Poutin, démarcheur d'encyclopédies, derniers mots.


Toutefois, si l'on se réfère à l'excellent ouvrage de Will Shell, Théorie quantitative de la démence, on peut observer qu'en réalité, il n'y a pas de démence individuelle, mais que celle-ci se distribue à travers diverses professions, fonctions, sexes et selon des critères bien plus particuliers encore ( le goût pour le beurre d'arachide en est un) et surtout que celle-ci est toujours constante. Ainsi si l'on soigne des réparateurs de photocopieuses biélorusses, population à risques si jamais il en fut, ce sera peut-être l'ensemble des rempailleurs de chaises finnois qui verront leur taux de démence augmenter.
Pour toutes ces raisons, il est inutile, ou même parfaitement vain de soigner la démence.
Cher lecteur, si tu te prends pour un coucher de soleil, un employé consciencieux ou une felouque, ne crains rien!
Aucun philatéliste aragonais, aucun ébéniste des îles Turques-et-Caïques ne pourra te voler ton illusion, tant que tu évites les messieurs avec leurs blouses blanches.

jeudi 12 août 2010

Chroniques d'un août farci de poupées vaudous‏

Cendrier: Fosse commune des mégots, cénotaphe des discussions décousues, mausolée des trois coups impromptus, nécropole des illusions, urne répugnante de jours évanouis en fumée.

Grosso modo: Qui ne rentre pas dans les détail, ou qui les évite, à choix:

Ex: - je suis grosso modo en train de tomber amoureux de vous.

Quidam malhabile.


Cette expression peut être toutefois employée de façon parfaitement précise:

Ex: - Nous sommes, grosso modo, faits comme des rats.

Général Custer, Little Big Horn, 25 juin 1876.


Grosso modo permet souvent d'éviter de devoir s'expliquer. Toutefois ô lecteur et habile rhétoricien, tu n'es pas un enfant de la dernière grêle: lorsque quelqu'un utilise grosso modo, c'est bien souvent pour dissimuler un embarras, avec la même discrétion qu'un groupe de métal hardcore à un mariage quaker.


Espoir: Lampe que l'on oublie bien souvent d'éteindre, dans les longues pièces vides de l'existence. En sachant que l'électricité n'est pas donnée, l'espoir peut parfois coûter assez cher. On peut certainement lui préférer la désillusion ( qui elle, ne coûte rien), qui est plus rassurante, mais l'espoir à un petit goût indéfinissable et bien souvent enquiquinant, qui donne envie de s'y abreuver. On peut espérer longtemps, mais parfois, il faut vraiment savoir économiser les ampoules pour des jours d'obscurité.
D'aucuns le considéreront comme un fléau et d'autres, comme une marque d'optimisme à la frontière de l'insanité, certains s'en nourrissent de façon assidue et il existe même des êtres qui y sont allergiques.
Fais usage de l'espoir comme du piment habanero, lecteur, sans abus et si possible avec de bons plats qui le méritent.

mercredi 11 août 2010

Chroniques d'un août au raout de fugu‏

Claustrophobie: crainte souvent exagérée des espaces considérés comme confinés. C'est avant tout une question de point de vue:

- On est un peu à l'étroit, ici.

Léon X au Vatican.


Il est intéressant de noter que si l'on peut souffrir d'être claustrophobe, cet handicap peut parfois être considéré comme une vertu, surtout au niveau des idées.
Si la pensée étriquée t'étouffe, toi qui me lis, alors défais-t-en! Rien ne sert de s'asphyxier lorsque l'on peut faire sauter tous les carcans et pourquoi pas? Marcher dans le ciel.
Si cela devait t'arriver, n'oublie tout de même pas de descendre, de temps à autre, pour acheter du lait et des biscottes, car si les nuages sont nourrissants, il subsiste quelques risques de carences.

mardi 10 août 2010

Chroniques d'un août de bayous en clef de voûte‏

Scotch: 1. Boisson dont la consommation conduit au tweed, à fumer la pipe et à se réunir entre hommes dans des tenues inconfortables.

             2. Objet paradoxal dont l'usage conduit bien souvent à la perplexité. Il incarne le temporaire, car on ne ne confie jamais très longtemps sur sa capacité adhésive et pourtant, l'usager fréquent de scotch peut être en butte à des questions d'ordre métaphysique: parfois, le scotch ne semble pas avoir de bout. Cette grave question, entre infini et transitoire, a fait l'objet  du colloque de Bumble Bee ( 1972), ou chacun, à n'en point douter, se rappelle l'immortelle réplique de Paul Melun, qui fit dès lors son entrée fracassante dans le monde de la philosophie contemporaine:

- Il n'est pas impossible que le scotch n'aie pas de fin ou alors je suis une otarie.


entraînant les dissensions que l'on sait, entre le courant dit de l'intermittence néo-épicurienne et les bigbanguistes de l'adhésif.

La conclusion tragique du colloque par la fameuse fusillade de O.K Aufhebung , menée respectivement par Herr Gustav " la gachette de Ruprecht" Von Britz du département de philosophie expérimentale d'Heidelberg et le docteur Ferdinand "essaie pour voir" Bigotin du département de philosophie de l'Ugent, qui périront des suites de leurs blessures, conduira à la charte  "plus jamais le scotch!" signée par trente-trois facultés de philosophie à travers le globe.
N'oublie jamais ô lecteur, patient parmi les patients! Que s'il peut valoir la peine de mourir pour des idées, c'est encore mieux de pouvoir vivre pour les défendre.

lundi 9 août 2010

Chroniques d'un août de luths Aléoutes‏

Absurde: qui va à l'encontre de ce qu'une majorité considère comme étant raisonnable.

Ex: - Et je l'annonce, la terre tourne autour du soleil.

Galileo Galilei, Ma rencontre avec un pape ou de l'importance de savoir se taire à l'apéritif, Santa-maria, 1633


Il est certain que plusieurs cerveaux qui réfléchissent au même problème risquent d'avoir des avis plus documentés qu'un seul, mais le principe de démocratie et celui de génie sont parfois en désaccord.
Plusieurs options sont alors envisageables:

1. Soit vous êtes un génie et aidé par un pape, un roi ou un calife  vous pouvez venir à bout de vos détracteurs et triompher de l'ignominie. Les chances sont faibles, mais l'espoir ténu est une des plus grandes farces de l'univers.

2. Soit vous êtes un génie mais la personne la plus importante que vous connaissez est le président de la ligue des accordéonistes de Troins, auquel cas vous serez confit dans la boue tandis que des foules en torches et quolibets scanderont votre nom en se permettant des jeux de mots faciles et anatomiques.

3. Soit vous n'êtes pas un génie et les absurdités que vous proférez en sont vraiment. Le remède consiste en quelques généreuses louchées d'humilité et des pleines plâtrées de silence.

Une fois encore, le choix est cornélien: si les génies ne courent pas les rues, les idées non plus, contrairement aux imbéciles. A chacun, le moment venu, la découverte ou les lazzis.

vendredi 6 août 2010

Chroniques d'un août inuktitut‏

Anormal: qui sort du lot ou bien souvent, est considéré sous le lot. Il existe un panel assez restreint d'attitudes face à l'anormalité ( le hiatus ici est assez amusant).
 La première, et le plus répandue, est de ne pas le considérer. L'indifférence est une arme puissante, ô lecteur, car elle ne laisse aucune chance à l'ennemi. Ce n'est ni du mépris, ni même de la passivité, c'est pire encore: un néant qui englobe la victime d'une gangue de néant. Si tu n'as pas encore acheté ton indifférence, ne crains rien, toi qui me lis, car elle est en libre service chez n'importe quel voisin et une fois installée, elle n'a même pas besoin d'être arrosée, elle se nourrira de tout ce que tu ne veux pas considérer.

La seconde attitude, plus active, est la violence:

- Le météorologue, là-bas! Il est roux! Pierrot t'amènes les torches, Auguste la broche à barbelures, Jacques les poucettes et Aristide les schémas anatomiques de l'oreille interne et de la main!

Henri "un tour de plus!"  Sprenger, team building, Romeldange


La troisième, répandue à travers chaque homme et chaque femme, hélas, est la pitié, parée des atours convenables de la compassion. C'est une méthode assez simple: décrivez un cercle, propre et net entre ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. Tout ce qui est dedans peut être considéré comme bien et ce qui est en dehors DOIT être ramené à l'intérieur du cercle. Les critères de normalité sont assez flous, mais les cercles sont souvent bien plus nets que ce que l'on voudrait bien s'avouer.
Si toi-même, lecteur, tu aimes à faire des choses anormales, ou jugées comme telles, un conseil: choisis des amis dont les cercles englobent l'humanité entière.
Ne désespère pas! Ces gens-là sont rares, mais ils existent.

brin: identité d'un fragment de gazon, le brin est une mesure variable, plus petite que le doigt et plus grande que le chouïa. Paradoxalement, elle peut vouloir dire exactement son opposé.

Ex: - Il me semble qu'on a été un brin trop loin, là, non?

Marcel " pied au plancher" Frésin, au milieu des Marais de la désolation, derniers mots. 


Épices: Substances que l'on utilise dont le but de rehausser la qualité d'une nourriture qui n'a d'ailleurs rien demandé à personne.
L'ouvrage Ouvrez vos chakras aux milles couleurs de l'arc-en ciel en écoutant Cat Stevens  du docteur Naganchuna Nāgārjuna ( anciennement Pierre Lafonte), paru aux éditions de l'aventure psychédélique pour les 8-11 ans, Gaur, 1972, ose un parallèle entre épices et gens.
Ainsi, il est établi que certaines personnes sont comme le sel, vital et omniprésent, en petites quantités. D'autres comme le safran, très peu disponibles mais de les fréquenter ne serait-ce qu'un tout petit peu est aussi onéreux que savoureux. D'autres encore sont comme le pili-pili: on ne sait pas très bien pourquoi on en redemande, parce qu'on pleure et on transpire chaque fois qu'on les fréquente. D'aucuns sont comme le poivre, bon marché et toujours utiles. Il est des gens comme la noix de muscade, au goût profond mais qui hélas provoque la somnolence ou quelquefois le délire. Ceux qui ressemblent au curry sont souvent disponibles mais ne se marient qu'avec un nombre restreint d'aliments. Le paprika à ses détracteurs et ses spécialistes et chacun peut se permettre de penser de la vanille qu'elle est mièvre et enfantine. La cannelle, elle, se marie avec tout, du sucré au salé, et sait toujours vous taper sur l'épaule en novembre.
Lecteur, je ne peux que te souhaiter d'être l'oignon de quelqu'un, plutôt que le petit pot anonyme, au fond de l'armoire, dont chacun a oublié le goût et la fonction.
Et n'oublie jamais, l'arsenic en doses homéopathiques.

jeudi 5 août 2010

Chroniques d'un août de pâtés d'ondées sauvages en croûte

Ostraciser: Pratiquer la solitude contre son gré. L'ostracisme se développe souvent dès lors qu'un des membres d'une société ( que celle-ci soit une population de nomades galopants ou d'adolescents attardés avec des t-shirts de starwars n'a aucune importance) commet une faute impardonnable, qui met en danger l'ensemble de la communauté.

Ex: - Pour avoir affirmé qu'Obi wan Kenobi était un imbécile et avoir renié les préceptes de notre confratrie, toi, Julien Dépit, trente-cinq ans, tu es condamné à être ostracisé.

Marcel Dutoit, grand maître Jedi de l'ordre des Chevaliers de la Torche de la Commune de Bernex et réparateur de photocopieuses de son état.

L'ostracisme est un excellent moyen de régler un problème, en adoptant la célèbre méthode dite de My Lai:

Ex: - Nous avons un problème! Il faut en discuter.
     - Un problème? On ne discute pas des problèmes.On les supprime.


 William Calley, près de My Lai.

Glabre: Qui n'a pas de poils, par choix ou par obligation.

Figure de style: Tenailles que l'on emploie pour tordre la langue à sa volonté.
L'ennui n'étant pas le but du lexicographe, pas plus que celui du lecteur assidu, voici une liste non-exhaustive établie par le département de langue et taxidermie de l'université populaire de Sourribes, connue pour la qualité de ses exemples, toujours sophistiqués:

- Métaphore: mensonge et association de mots malfaiteurs qui doivent se placer dans un véhicule nommé contexte, la métaphore permet de court-circuiter la réalité, afin de produire un effet de démesure:

Ex: - Et ainsi sonna le glas, sourd et entêtant : - Monsieur Melun est demandé au service clientèle, Monsieur Melun...

- Comparaison:  cadette en couettes de la métaphore, elle se glisse partout et ne craint pas le ridicule:

Ex: - Tu es belle comme un coucher de soleil à Santa Barbara.

- Allégorie: donner un costume de clown à l'homme invisible.

Ex: - Et ses pieds étaient crispés, l'un chevauchant l'autre, ses mains tordues par la nervosité, ses habits souillés et son visage reflétait une grande douleur.

in Oscar du Lard, une allégorie de la gastro-entérite, Presses du petit coucou sans nid, 1968, Le Poil.

Hypallage: à ne pas confondre avec anthropophage ou hippopotame, l'hypallage est la grande soeur de la métaphore, celle qui est impertinente, lit votre journal intime, l'imprime et le fait éditer:

Ex: -  Est-il arrivé, l'absurde savant?

José Ruiz, concierge à los Alamos, en parlant d'Albert "patte folle" Einstein.

-
Anaphore: répétition d'un même mot, souvent par manque d'imagination et parfois par talent:

Ex: - Pourquoi le ketchup? Pourquoi les fraises? pourquoi les moules et le caramel, pourquoi le vinaigre et le sel? Pourquoi inventer une recette qui provoque pareille douleur?

Viens manger à la maison, piécette en un acte de sire Batistide Burin, 1908

- Hyperbole: exagération bien souvent plus qu'abusive et d'un intêret épisodique:

- Ô vous! Terreur, terreur qui m'assaille! Voici encore les tacos et leurs masques grimaçants!

Paul Melun, derniers mots


Sur ces émouvantes paroles, je ne puis que me retirer, fidèle lecteur, tout silence et contrition et te laisser à tes réflexions.
Les grandes douleurs sont toujours muettes.

mercredi 4 août 2010

Chroniques d'un aôut au goût de gouttes‏


Carnaval
: fête tellement proche du paganisme qu'elle pourrait lui compter les points noirs sur le nez. Ô prude lecteur, ne t'offusque pas. Le carnaval est une soupape nécessaire en notre époque de sérieux et d'assiduité. Certaines villes se contentent de défilés par des températures frisant l'insulte, leurs joyeux citoyens au bord de l'hypothermie, tandis que d'autres bénéficient d'un petit trente degrés et de nymphes dont les vêtements sont des litotes.
Si le déterminisme n'est rien, toutefois l'inégalité des carnavals peut prouver la grande injustice du monde.
Parfois le mot carnaval est utilisé à des fins d'expression, pour suggérer de la façon la plus sophistiquée qu'il soit, le désordre d'une situation. Ainsi:

Ex: - Mais qu'est ce que ce carnaval?

Jean sans peur, sur le pont de Montereau, derniers mots.


L'élégant rhétoricien se permettra parfois des variations sur le thème, qu'ensemble Cicéron et Quintilien auraient applaudies des deux mains. Ainsi:

Ex: - C'est le carnaval du slip, ici?

Général, lors d'une inspection de la fanfare, avant la bataille dite des innombrables alcidés.

N'oublie jamais lecteur, celui qui innove prend souvent des risques et souvent à raison: l'échec nous menace bien plus que les succès.
Toutefois, ne désespère pas et confie toujours en ton goût sûr et surtout en ta grande éducation, porte sublime vers les honneurs et la gloire. 

mardi 3 août 2010

Chroniques de quelques instants de paradis‏

bière: boisson qui peut se consommer en grandes quantités. Cette antique breuvage est au centre d'un réseau de mythes et de légendes. Son effet désaltérant est un mensonge. Sa valeur énergétique est un mensonge. Aucune femme au courbes affriolantes n'apparaîtra si tu en consommes, ô lecteur assoiffé, pas plus que ne jailliront  cotillons et serpentins.
La seule rumeur irréfutable est la suivante: celui qui consomme de la bière en abondance ne doit pas s'installer trop loin des cabinets.

Voix: Il est des voix comme des lames de couteau, d'autres qui évoquent irrésistiblement le commentateur sportif au bord de l'apoplexie, d'autres encore qui semblent s'extirper avec peine des tréfonds de l'âme. Il est des voix que l'on entendrait à travers trois épaisseurs de béton et une d'acier et certaines qui ne sont que l'ombre d'elles mêmes. Toutefois, comme en cuisine, le plus amusant est de toutes les mélanger et goûter à la saveur d'une bonne cacophonie.

Hasard: injustice suprême.

Soleil: élément indispensable au bien-être. Consommé sans modération, il entraîne l'accoutumance ainsi qu'une peau ressemblant à la version originale de la Chanson de Roland.

Chroniques d'un août en soute

Pur: Qui n'est pas mélangé. Souvent, la pureté est considérée, de façon assez incompréhensible, comme un avantage. On parle, toujours à tort, de pureté de sang ou de pureté de sentiments.
Pour ce qui est du sang, les avantages sont discutables, lorsque l'on observe les derniers résultats de trente générations de cousinages parmi les grandes familles royales, dont les rejetons se résument essentiellement à des dents, des genoux, des coudes et une propension à la bêtise.
Pour ce qui est de la pureté de sentiments, rien ô lecteur innocent! Ne t'empêche d'y croire, mais les saints et les héros vont aussi aux cabinets.
Il existe encore, dans les contrées reculées de la pensée, des individus qui s'érigent en défenseurs de la pureté de race, ce qui est très difficilement une preuve d'intelligence: notre bouche comporte des incisives de lapin, des molaires de vache, des canines de loup. Nous passons neuf mois dans de l'eau salée, comme les crustacés bloblotants dont nous sommes tous issus. ( même Guillaume Canet ).
Notre sang est salé comme cette même mer et nos poils se hérissent toujours de peur ou de froid, héritage atavique des hurlements entendus autour d'un feu cromagnonien.
Non, ériger la pureté comme modèle n'est rien d'autre qu'exalter une ignorance égocentrique et nier nos origines: quelques acides aminés dans une grande mare de monoxyde de dihydrogène.

vendredi 30 juillet 2010

Chroniques d'un juillet à travers douze fers de hache‏

Remède: qui améliore un état défaillant. Il peut s'agir de breuvages, mixtures, emplâtres et autres fumigations, mais aussi de bons mots, de rires et bonne chère.
Le professeur Archibald Trotzdème, dans son ouvrage de référence: Du Ministry of sound au Razzmatazz avec un fennec, un ambassadeur micronésien et trente kilos d'amphétamines kurdes, a établi un protocole d'une rare pénétration afin d'élaborer des remèdes ayant trait à un certain nombre de situations passionantes.
On ne peut qu'admirer le courage du scientifique tragiquement décédé des suites d'une ingestion massive de goram ( beignets de banane fourrés au porc-épic) et d'une incapacité à ne pas s'intéresser aux délices du palais, fussent-ils micronésiens.
Le protocole, parvenu jusqu'au léxicographe par l'entremise d'un sac en peau de fennec habilement travesti en renard, était composé d'un nombre impressionant de feuillets comptant pas moins de trois langues du groupe malayo-polynésien et une qui n'était autre que du kurde et dont le contenu exact était: Tu dois quinze kilos de marchandise à Ergenekon, nous sommes très contrariés et n'était manifestement pas de la main de l'habile scientifique.
Le protocole, dissimulé sous la benoîte apparence d'un ticket de consommation du lieu-dit El palacio de Dolorés, centre nocturne et culturel, est le suivant:
" Afin d'éviter toute situation dont le rémède serait trop compliqué, il est important de ne pas s'exposer à des situations qui pourraient entraîner des désagrèments."
Lecteur, l'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme plus sage apprend des erreurs des autres.
Fais tienne cette maxime et n'oublie jamais Archibald Trotzdème, homme de coeur, polyglotte émérite, chercheur infatigable, gourmand tragique.

Chroniques d'un juillet avide de Mnestérophonies et de tissages‏

Taxidermie: discipline qui se place quelque part entre biologie, barbarie, art et mauvais goût.

Payer
: Troquer un métal inutile contre un bien considéré comme indispensable.
Il peut parfois arriver de payer d'autres façons, par des rires, des chansons ou du sang mais les cours qui ne sont pas métalliques sont assez variables, il vaut mieux se renseigner soigneusement avant de s'engager à payer son loyer au moyen de ritournelles et autres rondeaux.
Le prix du bien désiré est souvent décidé arbitrairement et pourtant, il existe encore certaines denrées sur lesquelles l'homme a de la peine à s'entendre, comme le sommeil ou la sérénité.
Afin de pouvoir régler un dû, il faut pouvoir y mettre le prix.
Le point sur lequel toute l'humanité s'accorde, c'est bien qu'il vaut mieux être riche que pauvre afin de pouvoir toujours payer pour ce que l'on estime utile.
Cela entraîne un certain nombre de désagréments, tels que famines, pestes, effondrement boursiers et pénuries de chocolat, mais certains s'accorderaient pour dire que si c'est là le prix à payer pour être riche, ce n'est pas très grave.
Lecteur, beaucoup de choses peuvent être payées, mais certaines n'ont pas vraiment de valeur.
Choisis et choisis bien, car rien n'est pire que désirer ce qui est au-dessus de ses moyens.

Ex: - Combien ça coûte de traverser?
- Une obole.
- J'ai trente mille titres de la Banque Nationale de France, ça ira?
- Non.

Melun Bill, au bord du Styx.


Turlupiner
: verbe des plus étranges, dont l'origine remonte aux farce de mauvais goût de quelques comédiens italiens.
Généralement, il exprime une contrariété que l'on refuse de prendre au sérieux:

Ex: - Du sang! Du sang pour le dieu du sang!
- Quelque chose me turlupine.

Melun Bill devant les portes du grand temple du dieu Khorne, le jour de l'éclipse lunaire, derniers mots intelligibles.

mercredi 28 juillet 2010

Chroniques d'un juillet qui chevauche la kelpie‏

Non:Qui n'a pas besoin d'être abrégé. Exprime le désaccord et l'opinion.
Le non est une arme puissante en argumentaire, l'équivalent d'une petite tabula rasa de campagne:

Ex: - Et on pourrait partir en vacances ensemble! A Venise! et boire des cafés sur la place St Marc et s'embrasser dans une gondole, s'offrir des pâtisseries en forme de masques et des masques en forme de pâtisserie! Ce serait bien, non?
- Non.


C'est toutefois une arme dangereuse, car parfois, le non seul ne suffit pas:

Ex: - Et il est important de préciser que le taux de chômage est en augmentation à cause de l'impôt déguisé sur l'importation de mouettes mongoles!
- Non.
- Et?
- Non.


Il est réellement important d'apprendre à dire non, afin d'avoir une opinion à soi.
Toutefois, lorsque le non devient un réflexe, la vie se simplifie à l'excès mais devient aussi d'une stérilité affligeante.

Bien-être: état de grâce qui s'obtient soit par une vie de vertu et d'abnégation soit par une bon repas convenablement arrosé.

lundi 26 juillet 2010

Chroniques d'un juillet d'androus, jigs et crachins‏

Demain:qui ressemble beaucoup à aujourd'hui et pas mal à hier. Il existe une société secrète (ou du moins ignorée) dite des petits négationnistes de l'Alto, qui nient simplement l'existence de demain, au moyen d'abondantes libations de divers dérivés de l'éthanol.
Leur fondateur, Grand Dragon De l'Aube Ecarlate Du Jour Sans Fin, Gardien Des Portes Des Courants Sublimes Et des Courants Célestes, monseigneur Pierre Burette définit leur quête ainsi:

" Demain est un mensonge. Seul existe le jour éternel. Vous, frères, vous, soeurs, vous savez ce qu'il doit être fait pour lutter contre l'effroyable illusion cosmique. Battez-vous, battez-vous et n'oubliez pas: Glaçons, Rhum et ensuite seulement coca. "

Pierre Burette, in philosophie aristotélicienne et cirrhose:Demain ne chantera pas! éditions Apprendre, Blois, 1982.


Pour les pauvres mortels exilés sur le sol au milieu des huées, demain existe. Il présente parfois un faciés des plus insolents, lorsqu'il est factures, lundis, préavis de saisie ou agonie; certainement un visage avenant lorsqu'il est rendez-vous galant, bombance ou vendredi. Ô lecteur! Être condamné à la fuite du temps n'est rien, le fuir devient un problème, car on ne peut pas plus l'éviter qu'un poisson l'eau, ou un géomètre une règle et un compas.
Encore une fois une question de choix, mais sans pouvoir s'abstenir de choisir cette fois.
Et oui, parfois, demain c'est loin.

vendredi 23 juillet 2010

Chroniques d'un juillet d'anabases en fanfare et smokings blancs‏

Complexe: sentiment diffus et souvent péjoratif, sur lequel on colle une étiquette parce que sinon "On s'en sort pas", comme l'affirme le Professeur Dumoins dans son oeuvre magistrale: Je suis une otarie! Analyse de trente ans de discussions et sévices à l'asile de Baden-Baden,( éditions du Macramé cosmique, 1989, Trévans).

Il existe un nombre incalculable de complexes, tous relativement amusants. Le premier, la Ford T du complexe, est sans doute celui que le professeur Dumoins identifie sous le vocable complexe du liliputien sur échasses:

- Je suis vraiment la somme de toutes les imperfections humaines. Je suis laid, pénible, gros et trop maigre, beaucoup trop grand, ridiculement petit et d'une bêtise qui ferait passer un troupeau d'oies pour le prix Nobel d'astrophysique. Je n'ai rien oublié?

Oscar Toubon, Baden-Baden, in Judas n'était qu'un petit joueur, presses unniversitaires de Blois, Blois.

L'humanité se confronte souvent à ce complexe et chacun possède, au fond de lui, un douzième joueur de football qui ne rentrera jamais sur le terrain.
Le complexe qui fait bien souvent pendant à celui-là a été identifié sous le terme de Appuie sur le champignon, baby! Par l'équipe de l'éminent chercheur:

Ex: - Général! Les pingouins! Ils montent la colline! nous sommes encerclés! Faits comme des rats!
- Ne soyez pas vulgaire, Higgins. Passez-moi ma sabretache, ma pipe et mon Virgile, nous aurons bon marché de tous ces alcidés.
- mais...
- Je suis invulnérable et mon épée est celle de Mars en personne. Chargez!


Ce complexe produit parfois de l'excellent théâtre de rue, dont la réalité, hélas!Trois fois hélas! se charge toujours de tirer le rideau.

Certains complexes ne surgissent que dans certaines circonstances, telles que la phase lunaire, la présence d'une otarie ou même l'âge.
Il en est ainsi du complexe dit de l'adolescent attardé, mieux connu sous le terme poétique et un peu vague de complexe de Peter-Pan:

Ex: - Albert, il y aun vieux tout bizarre qui vient de rentrer...
- C'est monsieur Tschiw. Il a quatre-vingt cinq ans. Pourquoi?
- tu crois qui voudra me vendre son t-shirt des Take That?


D'aucuns lui préféreront sans doute un autre grand crû, identifié comme le complexe de l'infirmier, ou pour reprendre, une fois encore la taxinomie de l'excellent ( mais néanmoins décédé des suites d'une intoxication au chou blanc) Dumoins, Complexe de Saint Juan Grande Roman:

Ex: - Je vais vous sauver.
- Non, tout va bien, j'ai juste besoin de mes clés et elles sont dans mon sac...
- Laissez-moi les prendre.
- Non, je vous assure...
- Je vous aide.
- Oui c'est bien, je peux avoir mes clés maintenant?


Comme le disait Paul Melun l'immortel: on ne fait pas de cake sans raisins.
Les complexes sont ce savoureux côté de l'humanité, son décalage entre ce qu'il rêve ou cauchemarde d'être et ce qu'il est.