Anormal: qui sort du lot ou bien souvent, est considéré sous le lot. Il existe un panel assez restreint d'attitudes face à l'anormalité ( le hiatus ici est assez amusant).
La première, et le plus répandue, est de ne pas le considérer. L'indifférence est une arme puissante, ô lecteur, car elle ne laisse aucune chance à l'ennemi. Ce n'est ni du mépris, ni même de la passivité, c'est pire encore: un néant qui englobe la victime d'une gangue de néant. Si tu n'as pas encore acheté ton indifférence, ne crains rien, toi qui me lis, car elle est en libre service chez n'importe quel voisin et une fois installée, elle n'a même pas besoin d'être arrosée, elle se nourrira de tout ce que tu ne veux pas considérer.
La seconde attitude, plus active, est la violence:
- Le météorologue, là-bas! Il est roux! Pierrot t'amènes les torches, Auguste la broche à barbelures, Jacques les poucettes et Aristide les schémas anatomiques de l'oreille interne et de la main!
Henri "un tour de plus!" Sprenger, team building, Romeldange
La troisième, répandue à travers chaque homme et chaque femme, hélas, est la pitié, parée des atours convenables de la compassion. C'est une méthode assez simple: décrivez un cercle, propre et net entre ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. Tout ce qui est dedans peut être considéré comme bien et ce qui est en dehors DOIT être ramené à l'intérieur du cercle. Les critères de normalité sont assez flous, mais les cercles sont souvent bien plus nets que ce que l'on voudrait bien s'avouer.
Si toi-même, lecteur, tu aimes à faire des choses anormales, ou jugées comme telles, un conseil: choisis des amis dont les cercles englobent l'humanité entière.
Ne désespère pas! Ces gens-là sont rares, mais ils existent.
brin: identité d'un fragment de gazon, le brin est une mesure variable, plus petite que le doigt et plus grande que le chouïa. Paradoxalement, elle peut vouloir dire exactement son opposé.
Ex: - Il me semble qu'on a été un brin trop loin, là, non?
Marcel " pied au plancher" Frésin, au milieu des Marais de la désolation, derniers mots.
Épices: Substances que l'on utilise dont le but de rehausser la qualité d'une nourriture qui n'a d'ailleurs rien demandé à personne.
L'ouvrage Ouvrez vos chakras aux milles couleurs de l'arc-en ciel en écoutant Cat Stevens du docteur Naganchuna Nāgārjuna ( anciennement Pierre Lafonte), paru aux éditions de l'aventure psychédélique pour les 8-11 ans, Gaur, 1972, ose un parallèle entre épices et gens.
Ainsi, il est établi que certaines personnes sont comme le sel, vital et omniprésent, en petites quantités. D'autres comme le safran, très peu disponibles mais de les fréquenter ne serait-ce qu'un tout petit peu est aussi onéreux que savoureux. D'autres encore sont comme le pili-pili: on ne sait pas très bien pourquoi on en redemande, parce qu'on pleure et on transpire chaque fois qu'on les fréquente. D'aucuns sont comme le poivre, bon marché et toujours utiles. Il est des gens comme la noix de muscade, au goût profond mais qui hélas provoque la somnolence ou quelquefois le délire. Ceux qui ressemblent au curry sont souvent disponibles mais ne se marient qu'avec un nombre restreint d'aliments. Le paprika à ses détracteurs et ses spécialistes et chacun peut se permettre de penser de la vanille qu'elle est mièvre et enfantine. La cannelle, elle, se marie avec tout, du sucré au salé, et sait toujours vous taper sur l'épaule en novembre.
Lecteur, je ne peux que te souhaiter d'être l'oignon de quelqu'un, plutôt que le petit pot anonyme, au fond de l'armoire, dont chacun a oublié le goût et la fonction.
Et n'oublie jamais, l'arsenic en doses homéopathiques.
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