mardi 3 août 2010

Chroniques d'un août en soute

Pur: Qui n'est pas mélangé. Souvent, la pureté est considérée, de façon assez incompréhensible, comme un avantage. On parle, toujours à tort, de pureté de sang ou de pureté de sentiments.
Pour ce qui est du sang, les avantages sont discutables, lorsque l'on observe les derniers résultats de trente générations de cousinages parmi les grandes familles royales, dont les rejetons se résument essentiellement à des dents, des genoux, des coudes et une propension à la bêtise.
Pour ce qui est de la pureté de sentiments, rien ô lecteur innocent! Ne t'empêche d'y croire, mais les saints et les héros vont aussi aux cabinets.
Il existe encore, dans les contrées reculées de la pensée, des individus qui s'érigent en défenseurs de la pureté de race, ce qui est très difficilement une preuve d'intelligence: notre bouche comporte des incisives de lapin, des molaires de vache, des canines de loup. Nous passons neuf mois dans de l'eau salée, comme les crustacés bloblotants dont nous sommes tous issus. ( même Guillaume Canet ).
Notre sang est salé comme cette même mer et nos poils se hérissent toujours de peur ou de froid, héritage atavique des hurlements entendus autour d'un feu cromagnonien.
Non, ériger la pureté comme modèle n'est rien d'autre qu'exalter une ignorance égocentrique et nier nos origines: quelques acides aminés dans une grande mare de monoxyde de dihydrogène.

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