mardi 31 août 2010

Chroniques d'un août dont les voyants tututent

Matinal: Qui peut susciter la mauvaise humeur.
Il existe une catégorie d'individus (en voie d'extinction et nombreux sont ceux qui s'emploient à améliorer cet état de choses, au moyens de cordes, poulies et autres cagoules) qui peuvent jaillir d'un lit en claquant des talons, le sourire aux lèvres et emplis d'une joie qui est tout sauf communicative.
Saluons le travail exemplaire de la fondation JA10SAUCDPL (Jamais Avant 10 Heures Sauf Avec Un Chalumeau et Des Pinces à Linge) qui propose différentes formules et un service des plus soignés, qui ont su gagner bien des coeurs. Leur formule Platine incluant pièges à ours, chants grégoriens et la présence d'un abatteur professionnel connu dans le milieu sous le nom de Spencer "Gnadenhütten" Patelin fait toujours plus d'émules. On peut toutefois lui préférer la formule Argent, qui à moindre frais inclut  un bassin d'acide fluorhydrique et trois porte-clés souvenir. La formule Tradition, elle, avec poucettes en acajou et contrebassistes vêtus de fraises et hauts de chausses , n'est pas pour toutes les poches, mais elle saura vous classer parmi les esthètes des esthètes.
Quoi qu'il en soit, si toi-même, ô lecteur, tu es de cette secte étrange et inquiétante, des lève-tôt du bon pied, sache respecter ceux qui n'ont que faire des publicités pour poudres chocolatées et autres tables en formica lumineuses, fais-toi discret ou plutôt absent car l'humanité ne se regagne que progressivement lors d'un réveil difficile et plus d'un individu aussi orgiaque que matinal a croisé son destin avant que résonnent les sept coups.

lundi 30 août 2010

Chroniques d'un août mouchoir à la main

Grâce: preuve de l'inégalité des chances en cette vallée de larmes. La grâce est un don étrange, qui peut se rencontrer chez les individus les plus disparates.
Ô lecteur, que tu sois grand, petit, fluet ou bien bâti, il n'est pas de critère pour posséder de la grâce ou en être cruellement dépourvu.
Elle ne s'explique pas. Il est des apollons et des nymphes qui évoquent tristement la démarche d'un palmidé sous imodium, tandis qu'ailleurs, on peut croiser un patineur évadé de la cage aux folles, spectaculairement vêtu d'une peau de léopard que n'aurait pas pas renié John Clayton III, et qui pourtant se meut, nonobstant sa graisse, avec une grâce certaine.
Voilà encore une fois le génie du hasard, qui se plaît à surprendre et semer des incohérences comme autant de confettis pleuvant sur un dîner dominical mormon.

Incongru
: Qui dénote d'une façon significative. Il peut s'agir d'un ara au milieu d'un vol de corbeaux, ou d'un imbécile au milieu d'imbéciles qui s'ignorent. Il est bien souvent négatif d'être incongru, car tout groupe social, de la chorale comunale au conseil d'administration suit la même tendance: l'uniformité, dans le but avoué de l'éfficacité. Toi qui me lis, si tu aimes à te parer d'oripeaux flamboyants, te déguiser en Monsieur Patate ou jouer du cor de chasse, prends garde! Il se peut que tu souffres de la solitude.
Mais n'oublie pas, il n'est pas de mauvais goût, seulement des gens qui manquent d'aplomb.

vendredi 27 août 2010

Chroniques d'un août coûte que coûte‏

Erreur: Nom donné à un choix qui se révèle discutable par la suite. Le chemin de chacun est jonché d'une pile incommensurable d'erreurs, certaines vies en comptent plus que d'autres mais cela dépend toujours de l'observateur, car une erreur est essentiellement subjective, même s'il existe un certain nombre de choix qui sont considérés par une grande majorité de l'humanité comme des erreurs. Ainsi:

Jouer à Colin-maillard sur l'autoroute/ Jouer du saxophone au sommet du Cervin pendant un jour d'orage/ de l'accordéon à portée d'oreilles d'un mélomane/ Des épaules avec des Hells Angels avinés/Se rire de la gravité/ Boire du champagne dans une flûte à un concert d'ACDC/ Se faire un tatouage avec le nom de l'être aimé ( à moins d'avoir plus de 80 ans, âge auquel le sexe n'est plus qu'une distinction grammaticale)



Certaines d'entre elles ne seront toutefois pas considérées comme telles par ceux qui les commettent, pas tout de suite en tout cas et il peut arriver qu'ils n'en arrivent jamais à cela, soit parce que le temps ne leur sera pas donné de pouvoir réfléchir posément à l'acte commis:

Ex: - Excusez-moi, oui, vous avec le blouson noir et les dents, euh, métallisées.Vous pouvez baisser le son de votre musique traditionnelle finnoise? Je n'arrive pas à boire mon orengeade en paix. Je ne pense pas que vous ayez besoin de votre chaîne à vélo  pour ça, non? Non, le Junk-box est de l'autre côté et

Gérard Gracile, derniers mots intelligibles.


Soit parce que l'acte en question ne se révélera jamais être une erreur:

- Saperlipopette! J'ai encore mis mon doigt dans une culture de bactéries!

                                Sir Alexander Fleming, biologiste maladroit


Quoi qu'il en soit, lecteur, on est plus souvent un Gérard Gracile qu'un biologiste tremblotant, il est donc certain que tes erreurs te suivront pour te lancer des cailloux bien après avoir été engendrées par tes soins. Tu ne peux venir à bout d'elles, elles, rarement à bout de toi. Tu ne peux les fuir et tes erreurs finiront toujours opar te ratrapper, comme un mauvais rhume en octobre ou une gueule de bois bien méritée.
Dans ce cas-là, sympathiser semble être l'issue de ce jeu du prisonnier. Tape-leur sur l'épaule et va discuter dans un coin douillet de ta mémoire, autour d'un bon verre de mélancolie bien tiède. Quoi de plus?
Rire, peut-être.

jeudi 26 août 2010

Chroniques d'un août en culotte de lutte‏

Parasol:  Symbole de l'été par excellence, qui essaime sur toute terrasse qui se respecte. Toutefois, il est peu d'objets qui peuvent entraîner plus de tristesse, dans certaines situations. Lecteur,as-tu déjà été témoin du tragique d'un parasol vaincu par une pluie battante et des vents mesquins?

Conspiration: Poignard dans le dos qui se prépare habituellement  à plusieurs mains. Les ingrédients principaux sont des généreuses louchées d'habilité, de copieuses parts d'intelligence froide et quelques cuillères à café de chance.
Certaines écoles, telle que celle de L'ide de Mars, préconisent la toge et le parricide pour relever un peu le goût, tandis qu'une autre, la célèbre école de Venise, joue sur l'aigre-doux de capes, masques riants et poignards recourbés.
Il existe également des amateurs qui ne savent pas vraiment quand s'arrêter:

Ex: - Cette fois, c'est la bonne!
                                    Catilina, conjurateur discutable.


Sans mentionner la conjuration de la rue du Canada (1989),  du groupe séparatiste des Accordéonistes Gramscistes indépendants et de leur échec aussi retentissant que prévisible, dû, selon les spécialistes, à l'idée certes ambitieuse mais néanmoins risible, de dissimuler un trombone piégé sous l'aspect d'un parapluie aux couleurs de la ligue contre l'alcoolisme.

mercredi 25 août 2010

Chroniques d'un août le pied à l'étrier

Poison: Qui, au-delà de certaines doses peut entraîner des désagréments, dont le plus courant est la mort. L'homme a toujours fait preuve d'une rare inventivité dans ce domaine décrié de la pharmacologie. Il a commis certaines erreurs également, ainsi, il est vraiment inutile de piler du diamant avec de l'or, si ce n'est dans le but de se ruiner de la façon la plus rapide possible. Le cyanure a ses aficionados et le vert de gris ses spécialistes. Certaines grenouilles de contrées qui ignorent la neige peuvent rendre très très impuissant et le casque se Jupiter, avec son violet bon ton, préparé en salade, fera un repas vraiment inoubliable.
Toutefois, le poison peut se dissimuler dans des lieux inespérés et entraîner des complications, qui si elles ne sont pas mortelles, sont relativement embarrassantes:

Ex: - Bonjour, je vous présente Pénélope Dultère. Pénélope, monsieur Dumoins, monsieur Dumoins, Pénélope.
     - C'est amusant, on dirait presque votre femme. En plus jeune.

 
Le poison peut se cacher dans la voix, dans les mots, les regards, les gestes déplacés. Et contre ces poisons-là, lecteur, il est difficile de se mithridatiser.

mardi 24 août 2010

Chroniques d'un août d'ondées filoutes‏

Ride: la certitude de la mortalité. Certains et certaines essayent de s'en cacher, d'autres les assument. On croit à tort que les rides sont la marque de l'expérience, alors qu'elles ne sont rien de plus que les jours cochés sur la porte de la cellule de l'existence. Les prendre avec amertume, regrets et botox ou emplis de la certitude que le meilleur reste à venir? Encore une fois, une question de choix.

Moi: A l'examen d'entrée de l'humanité, on pose une question de routine à l'individu:

- Où situez-vous le centre de l'univers?
- Quelle question! C'est moi, évidement.
- Merci, c'était le seul prérequis nécessaire. Bonne chance!


Si tu cherches, ô lecteur curieux, un élément que toute l'humanité partage, ce ne sera ni le mauvais goût, certes très répandu, ni la bonté, qui elle, ne l'est pas tant que ça, moins encore l'amour du chocolat mais bien cette question, racine de tout être humain:

Ex: -Pourquoi cela m'arrive à moi?

Que chacun se pose, sans réaliser qu'effectivement, chaque chacun fait de même.

lundi 23 août 2010

Chroniques d'un août de décevants atermoiements des cieux‏


Muse
: Il est généralement admis que les muses sont des belles femmes, vaguement divines qui inspirent les artistes. Malheureusement, certains jours, on les voit de dos ou pire encore, on va frapper à leur porte ( en formica tout bête) et on s'aperçoit que quelqu'un a laissé un mot sur la porte:

- Plus d'ambroisie, de retour dans cinq minutes.

L'équipe du professeur De Selby , de l'institut Melun II ( dont les bureaux sont désormais à Grytviken en Georgie du Sud, grâce aux merveilles combinées d'internet et d'une économie dynamique basée sur la délocalisation) est parvenue, grâce à un protocole des plus stricts, incluant caniches, opiacées et la discographie intégrale de l'Incredible String Band, à trois axiomes principaux qui furent la cause du célèbre incident du département de lettres de Val-Jalbert , plus connu sous le nom de l'autodafé de la salle 112.
Les axiomes, d'une extraordinaire sobriété, exemples de l'excellence de l'institut, sont les suivants:

1. Les muses ne sont pas des femmes. Elles sont des agrafeuses/ballons de football/ sparadraps usagés/ Monsieur Barbu (guichetier) à la poste/Films avec Alain Delon/ Fraises au chocolat/ Madeleines/ Café/ Toute boisson alcoolisée / Des animaux dont les pattes vont de deux jusqu'à cent/Tout le reste à l'exclusion du Gin.

2. Les muses n'existent pas ou le monde n'existe pas.

3. Lorsque l'on pratique l'ablation de l'appendice sur un caniche en écoutant Sawdust Man, il faut ouvrir les fenêtres si la température est comprise entre 15 et -30 degrés (Celsius).

Lecteur, les muses sont donc soit partout (à l'exclusion du gin) soit nulle part. Une fois encore, à chacun, le temps venu, la découverte ou l'ignorance.

 

vendredi 20 août 2010

Chroniques d'un août cacochyme et goutteux

Agrafeuse: De tous les membres de la vaste famille de la bureautique, l'agrafeuse est certainement l'objet qui représente le mieux la mélancolie. Contemple-la quelques instants, ô lecteur distrait, avise son cou tendu, son apparence incongrue de tortue dépourvue de carapace, son attente patiente et résignée de la prochaine feuille à agrafer. Cette patience que des petits bonzes impénétrables développent loin de toute passion, dans les lamaseries immaculées et fleurant toutefois bon le beurre rance et le yack, l'agrafeuse le possède dès sa naissance. Son humilité n'est pas feinte. Pourtant, dans la pénombre d'une réception désertée par le virus transmissible des vacances, entre les bureaux échoués en silence et le pas nerveux du retardataire plagiste, véliplanchiste, philatéliste ou montagnard, on peut entendre parfois, si l'on penche l'oreille avec attention, entre les trombones échangistes et le téléphone assoupi, un soupir, ténu et résigné, de celle qui se sait être la dernière à tenir un bastion d'ennui et d'inactivité estivale.
Fais silence un instant ô lecteur! Car les agrafeuses ne partent jamais en vacances.

Exaspérer: Qui franchit allègrement le fleuve de la patience, pour s'engager dans les eaux troubles de l'insécurité. Il est des situations exaspérantes, mais l'avantage (ou l'inconvénient, c'est selon) d'une situation, c'est qu'une fois qu'une fois embarqué dans un long courrier, en cas de crash, il ne reste plus qu'à prier et/ou se raconter des histoires croustillantes en réclamant du champagne que l'on ne payera pas:

Ex:- Ecoutez, j'ai le numéro de ticket 312 et cela fait bientôt deux heures que j'attends.
    - 312, vous avez dit? Je vous ai appelé il y a trente minutes, monsieur.
    - Oui, j'étais aux toilettes. Est-ce que je peux passer maintenant?
    - Non. Reprenez un ticket. Et passez donc voir un urologue.


Parfois, ce sont des gens qui sont exaspérants. Là, on peut se défendre, avec brio, panache et véhémence, si cela devient nécessaire.

Ex: - Monsieur, monsieur!
     - Oui, jeune homme?
     - Vous connaissez la nom de la capitale des îles Turques-et-Caïques?
    - Evidemment. Il s'agit de Cockburn Town. Je suis un peu pressé là et...
    - Encore une question, monsieur! La vitesse orbitale de la lune?
    -
Soupir Tout le monde sait ça: 1,076 km/s. Je sais que la curiosité est une vertu mais...
    - Une dernière, Monsieur! Quelle est la contribution de Smirnov pour la conjecture de Benoît Mandelbrot selon laquelle la dimension de Hausdorff-Besicovitch du bord de l'adhérence de la plus grande composante connexe du complémentaire de la trajectoire du processus de Wiener, en deux dimensions dans un disque, est égale à 4/3?
   - Jeune homme, je vous serais gré de me lâcher la cheville. Pour commencer. Si je vous vousoie, malgré votre visage dévoré par une acné aussi prépubère que malvenue, c'est bien pour éviter une proximité, même verbale, avec vous, proximité qui pourrait vous conduire à une expérience, certes fascinante pour un esprit curieux comme le votre, mais somme toute définitive, que les japonais nomment encore Enma, les anciens aztèques adoraient sous le sobriquet de Mictlantecuhtli et               auquel je  préfère le terme, certes banal mais ô combien clair, de mort. Nous comprenons-nous?
Hochez la tête, ce sera suffisant.

N'oublie pas lecteur, impatient parmi les impatients: être exaspéré est naturel. Ce qui nous élève au-dessus de nos pulsions, c'est la capacité à pouvoir garder, sous la pression inconcevable de la bêtise humaine, du style et une diction irréprochable.

jeudi 19 août 2010

Chroniques d'un août à l'affut de champagne en flûtes

Scaphandre: Matériel désuet servant à la plongée sous-marine. L'homme soumis à cette prison de cuivre et de cuir bouilli avait généralement un tube au sommet de son casque, qui lui permettait de ne pas mourir asphyxié par submersion ainsi que des chaussures lestées, pour marcher avec élégance dans l'élément liquide.
Archibald Trotzdème, lors de sa tragique conférence au studio 54, la nuit fatale du 31 décembre 1979, tandis que deux policiers tentaient simultanément de le faire descendre d'un chamois (Rupicapra rupicapra), lui retirer une robe de mariée de chez Worth et de le menotter, énonça cette phrase célèbre qui allait faire florès dans les salons et des ravages dans les rangs du post-modernisme:

- Lâchez-moi, lamproies dégénérées! Loin de moi vos bouches à succion car je suis un scaphandrier!

Comment ignorer cette phrase, lancée par le philosophe de l'impossible, celui que l'on connaissait déjà sous le titre du monarque aux cent margharitas? Non, lecteur, cette phrase devrait être affichée dans les écoles afin de féconder les crânes des enfants, dans les homes, afin que nos barbes blanches et bavotantes  connaissent enfin la félicité acquise par la sagesse, car nous sommes tous des scaphandriers, dont le tube touche les cieux, tous nous portons des chaussures lestées de certitudes, tous évoluons nourris par nos rêves dans un milieu fascinant, souvent hostile et inquiétant.
Et c'est si rare de retirer son casque.

mercredi 18 août 2010

Chroniques d'un août de lamproies aux doutes‏

Moustache: Poils qui sont généralement placés entre le nez et la bouche. Il existe des divergences à ce schéma, mais elles incluent d'autres problèmes plus graves que nous n'évoquerons pas ici.
La moustache, de par sa situation privilégiée sur un visage, est au coeur de deux influences:

1. Celle du nez, et de ses sécrétions
2. Celle de la bouche et de ses restes.

Si d'un point de vue hygiénique, la moustache est discutable, elle en impose par ailleurs, suscitant admiration ou mépris. L'humanité dans son incroyable diversité n'est pas encleinte à être classée en catégories, mais grâce au groupe de recherche de la fondation Melun (Bumplitz) et au remarquable mémoire du professeur Berbe: Another One Bites the Dust: la moustache et ses secrets. ( éditions Découvrir, Apprendre, Partager et Dissequer, Röcken, 2002), nous sommes désormais en mesure de nous frayer une route à travers différentes pilosités:

1. La Zapata: dite aussi "du méchant mexicain à la machette", elle exprime la virilité en stade terminal, une violence contenue qui évoque un furet sous coktail d'anabolisants enfermé dans une maracas et une propension au ridicule. Il est déconseillé d'en faire part au porteur en public.

2. La Dali: La moustache de l'artiste, ou qui se prétend tel, de l'homme de goût ou qui s'en persuade et parfois du snobisme triomphant qui n'est pas en désaccord avec les caractéristiques exprimées précédament.

3. La vikingue: La moustache du Pater familias par excellence, fournie, abondante, elle vous pose un homme.

4. La nihiliste: Prouve que l'on peut avoir une moustache, qui est un signe de vanité, mais soit aucun goût ( certaines évoquent un buisson de ronces après le passage d'un blindé prussien) soit un desintêret au stade terminal qui entre en conflit avec la sus-nommée vanité.

5. La D'Artagnan: Moustache de chat et dents de loup. Celle des séducteurs qui ont oublié que l'on porte plus ni fleurets, ni jambières de cuir et que la pratique du maniement d'armes anciennes est un hobby dont marginal est le prénom.

6. La latine: Si chaque moustache exprime le goût de soi, celle-ci en est l'illustration en tryptique, sfumato et cieux renaissantistes. Tirée au cordeau, elle nécessite que son possesseur passe un temps certain face à un miroir.

7. La clairsemée: Elle est l'aube qui point, l'adolescence qui s'affirme, le combat ordinaire contre le ridicule. Si c'est une belle preuve de volonté, c'en est aussi une de mauvais goût.  

Lecteur, la moustache est un choix, qui en dit long sur celui ( ou celle) qui la porte, au contraire de la calvitie.
 N'oublie jamais les paroles du regretté Archibald Trotzdème: donne moi ta moustache, je te dirais qui tu es, qu'il prononça lors de son inoubliable allocution dans la salle de conférences du Tango à Paris, un soir tragique de novembre 2002 et avance sans crainte dans les profondes taïgas des pilosités faciales.

mardi 17 août 2010

Chroniques d'un août aux accortes escortes‏

Téléphone: Dernière brèche dans le dernier bastion de la tranquillité. Il peut parfois vous révéler des ennuis, un ami, une facture. Certains l'évitent, d'autres s'en nourrissent et chacun s'y soumet.
Parfois, il peut arriver qu'il ne sonne pas et que comble de l'ironie, on ne désire rien d'autre que de l'entendre nous dévoiler une voix qui ne viendra jamais. 

Chroniques d'un août qui revient de loin

Liste: mémoire éphémère et portative, le plus souvent de détails insignifiants de la vie, parfois de certains éléments plus importants, que l'on se sent obligé d'inscrire pour s'y tenir, comme si les mots écrits avaient une matraque.
Certaines listes, celles qui peuvent se targuer d'être plus que : oeuf, cresson, corde de quinze mètres, béton à prise rapide, pont , sont parfois nommées marche à suivre ou instructions. L'esprit humain est friand de listes et gourmand d'instructions.
Ainsi:

Ex: - Se munir d'une pelle, du scotch, une lampe torche, trois kilos de diazépam, trois gâteaux au miel, une radio et le guide du routard pour la Grèce (actualisé).
   
     1. À l'aide du guide du routard, identifier l'entrée des Enfers
     2. Creuser une excavation qui permette d'atteindre la dite porte, à minuit en s'aidant de la pelle et de la torche.
     3. Allumer la radio.
     4. Ecouter
Highway to Hell
     5. Si on commence à entendre des râles inhumains avec un nombre de décibels supérieur à celui de la voix de Bon Scott, cela signifie que l'on est sur la bonne piste.
     6. Enfourner un kilo de diazépam dans chacun des gâteaux au miel.
     7. Donner les gâteaux au chien à trois têtes à l'air féroce.
     8. Ne pas s'approcher du chien.
     9. Ne pas se permettre des assertions absurdes telles que:
gentil toutou, et autres il est mignon! Parce que ce chien-là n'a pas le sens de l'humour.
    10. Attendre qu'il ronfle.
    11. Rentrer en enfer.
    12. Faire une cale avec le rouleau de scotch.
    13. NE PAS prendre la barque avec le passeur.
    14. Trouver Eurydice, Hélène, Didon ou Tirésias. (tous les goûts sont dans la nature)
    15. Remonter sans se retourner.
    16. Ne pas oublier de retirer le scotch pour éviter les courants d'air.
    17. Partir en croisière avec l'élu/e de son coeur.


La catabase pour les Nuls, éditions des presses universitaires de Blois, Blois.

Il peut être important, bien souvent, de suivre toutes les étapes d'une liste, mais rien ne t'empêche, ô téméraire lecteur, d'en écrire une qui aie une âme.

lundi 16 août 2010

Chroniques d'un août de panoplies d'Ankou‏

Mot: Matière première de tout mensonge, moyen imparfait de communiquer, il reste toutefois le seul dont dispose l'humanité.
Si les mots restent optimaux pour certains types de situation:

Ex: - Attention! Derrière-toi! Le bonhomme hiver!

Ils sont en dessous de tout pour d'autres:

Ex: - Je pense qu'il doit y avoir un mot pour ce sentiment...Se réveiller le matin et regarder le ciel gris?
     - Le bourdon?
     - Non, cela fait penser à des petits animaux sympas.
     - Le cafard?
     -  Non, les cafards sont dégoûtants.
     - Le spleen?
     - Est-ce que j'ai l'air de porter une redingote et de fumer de l'opium?
    - Tu sais, peut-être que tu commences à me baver sur les rouleaux, là.


Lecteur, les mots sont bien trop souvent de tristes approximations de nos rêves, des simulacres en plastique taïwanais de nos désirs, des barbes de père noël dont on voit pendre la ficelle. Certains d'entre eux ne survivront que dans certains écosystèmes donnés, comme ces blanches salamandres et ces bloblotants mollusques des cavernes où jamais n'a brillé de soleil. Ainsi en est-il d'étancher, de gésir et autres battages, que l'on sort parfois pour qu'ils s'aèrent un peu. D'autres sont usés jusqu'à la trame, perdent des bouts, perdent du sens, à chaque fois qu'ils sont répétés et/ou entendus. Certains lassent et d'autres rassasient mais bien souvent on éprouve qu'indifférence à leur égard, alors que eux nous servent depuis que l'on est en état d'exprimer l'essentiel: J'ai mal, j'aime et j'aime pas.
Les mots peuvent être des armes, parfois contre les autres, souvent contre soi-même:

Ex: - Allez-y, tirez si vous êtes des hommes!

Flavien Bédu, revolutionnaire optimiste, derniers mots.


Tout de même, parce que la beauté se fait bien rare, certains mots valent la peine d'être supportés:

Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. - Ô Rumeurs et Visions ! 

Départ dans l'affection et les bruit neufs !

Arthur Rimbaud 

 
Il toutefois possible que l'on puisse se passer d'eux, que l'on puisse se comprendre sans y avoir recours, comme il est possible qu'au bout de l'arc-en-ciel se trouve vraiment un leprechaun aviné avec un chaudron de pièces d'or.
C'est possible.

vendredi 13 août 2010

Chroniques d'un août qui passe sous une échelle en intérieur avec un chat noir dans les bras, un parapluie ouvert, une salière renversée et le pied dans un miroir‏

Superstition: Croyance répandue qui peut avoir une origine réelle ( C'est une idée relativement bonne de passer sous une échelle, quand un costaud est en train d'essayer de fixer d'une main, un boîtier électrique à l'aide d'un masse d'une quinzaine de kilos) et parfois n'avoir aucune origine réelle. Si on peut considérer la superstition comme ce que presque tout le monde croit et qui n'est pas vrai, alors il doit aussi exister l'inverse, l'infrastition, être presque le seul à croire ce qui est vrai. Il en existe un certain nombre qui vont de ça ira mieux si tu arrêtes de te gratter, en passant par toute chose n'est pas bonne à entendre, vaut mieux en rire. et il faut y croire.
La vérité de ces assertions n'est pas plus vérifiable que des superstitions, mais pour une raison étrange, elles n'ont jamais rencontré un  grand succès auprès la psyché humaine.

Chroniques d'un août à la voûte d'étain oxydé‏

Crédule: état de celui qui accorde beaucoup trop de crédit aux affirmations des autres. C'est une tare génétique ou, si on veut se permettre de quitter la totale objectivité, qui est l'apanage du lexicographe, un retard de développement.
La crédulité peut emporter ceux qui en souffrent dans un maelstrom passionnant de moments inoubliables:

Ex:- Et t'as fait quoi?
   - Ben, j'ai attendu sur la colline, avec mon bouquet d'églantines, tout comme elle avait dit.
   - Et elle est jamais venue?
   - Elle n'est jamais venue.


La crédulité n'est pas réellement un défaut, il le devient à partir du moment ou le crédule connait un nombre de personnes allant de un jusqu'à l'infini.

Indignation: sentiment de celui qui se sent floué. La crédulité est souvent un prémisse à l'indignation. Le professeur Cristobal Kalua, du prestigieux institut Melun II, à Chaudun, s'est livré à différentes expérimentations afin de pouvoir déterminer la meilleure façon d'observer ce sentiment si répandu à notre époque de grands bouleversements.
La plus concluante ( Prix de l'originalité au festival De la science bien de chez nous au château de Coppet en 1998) incluait un trampoline, un Polaroid, des dindes et un battoir.
A la question du battoir, qui est, à n'en point douter, cause de perplexité, le digne scientifique avait eu cette réponse, preuve d'un esprit des plus pénétrants:

- Il faut toujours dégager le Meleagris gallopavo, si possible en un seul coup. Le principal problème? Les glougloutements.

L'indignation, ô lecteur, ne sert pas à grand chose. En lieu et place, vaut mieux toujours lui préférer l'indémodable haussement d'épaules, simple, concis et élégant.

Démence: Façon de percevoir le monde de façon plus divergente (et radicale) que la moyenne des individus,ce qui peu entraîner certains désagréments:

Ex:  - Ceci n'est pas une autoroute, ceci est mon lit.

Anastase Poutin, démarcheur d'encyclopédies, derniers mots.


Toutefois, si l'on se réfère à l'excellent ouvrage de Will Shell, Théorie quantitative de la démence, on peut observer qu'en réalité, il n'y a pas de démence individuelle, mais que celle-ci se distribue à travers diverses professions, fonctions, sexes et selon des critères bien plus particuliers encore ( le goût pour le beurre d'arachide en est un) et surtout que celle-ci est toujours constante. Ainsi si l'on soigne des réparateurs de photocopieuses biélorusses, population à risques si jamais il en fut, ce sera peut-être l'ensemble des rempailleurs de chaises finnois qui verront leur taux de démence augmenter.
Pour toutes ces raisons, il est inutile, ou même parfaitement vain de soigner la démence.
Cher lecteur, si tu te prends pour un coucher de soleil, un employé consciencieux ou une felouque, ne crains rien!
Aucun philatéliste aragonais, aucun ébéniste des îles Turques-et-Caïques ne pourra te voler ton illusion, tant que tu évites les messieurs avec leurs blouses blanches.

jeudi 12 août 2010

Chroniques d'un août farci de poupées vaudous‏

Cendrier: Fosse commune des mégots, cénotaphe des discussions décousues, mausolée des trois coups impromptus, nécropole des illusions, urne répugnante de jours évanouis en fumée.

Grosso modo: Qui ne rentre pas dans les détail, ou qui les évite, à choix:

Ex: - je suis grosso modo en train de tomber amoureux de vous.

Quidam malhabile.


Cette expression peut être toutefois employée de façon parfaitement précise:

Ex: - Nous sommes, grosso modo, faits comme des rats.

Général Custer, Little Big Horn, 25 juin 1876.


Grosso modo permet souvent d'éviter de devoir s'expliquer. Toutefois ô lecteur et habile rhétoricien, tu n'es pas un enfant de la dernière grêle: lorsque quelqu'un utilise grosso modo, c'est bien souvent pour dissimuler un embarras, avec la même discrétion qu'un groupe de métal hardcore à un mariage quaker.


Espoir: Lampe que l'on oublie bien souvent d'éteindre, dans les longues pièces vides de l'existence. En sachant que l'électricité n'est pas donnée, l'espoir peut parfois coûter assez cher. On peut certainement lui préférer la désillusion ( qui elle, ne coûte rien), qui est plus rassurante, mais l'espoir à un petit goût indéfinissable et bien souvent enquiquinant, qui donne envie de s'y abreuver. On peut espérer longtemps, mais parfois, il faut vraiment savoir économiser les ampoules pour des jours d'obscurité.
D'aucuns le considéreront comme un fléau et d'autres, comme une marque d'optimisme à la frontière de l'insanité, certains s'en nourrissent de façon assidue et il existe même des êtres qui y sont allergiques.
Fais usage de l'espoir comme du piment habanero, lecteur, sans abus et si possible avec de bons plats qui le méritent.

mercredi 11 août 2010

Chroniques d'un août au raout de fugu‏

Claustrophobie: crainte souvent exagérée des espaces considérés comme confinés. C'est avant tout une question de point de vue:

- On est un peu à l'étroit, ici.

Léon X au Vatican.


Il est intéressant de noter que si l'on peut souffrir d'être claustrophobe, cet handicap peut parfois être considéré comme une vertu, surtout au niveau des idées.
Si la pensée étriquée t'étouffe, toi qui me lis, alors défais-t-en! Rien ne sert de s'asphyxier lorsque l'on peut faire sauter tous les carcans et pourquoi pas? Marcher dans le ciel.
Si cela devait t'arriver, n'oublie tout de même pas de descendre, de temps à autre, pour acheter du lait et des biscottes, car si les nuages sont nourrissants, il subsiste quelques risques de carences.

mardi 10 août 2010

Chroniques d'un août de bayous en clef de voûte‏

Scotch: 1. Boisson dont la consommation conduit au tweed, à fumer la pipe et à se réunir entre hommes dans des tenues inconfortables.

             2. Objet paradoxal dont l'usage conduit bien souvent à la perplexité. Il incarne le temporaire, car on ne ne confie jamais très longtemps sur sa capacité adhésive et pourtant, l'usager fréquent de scotch peut être en butte à des questions d'ordre métaphysique: parfois, le scotch ne semble pas avoir de bout. Cette grave question, entre infini et transitoire, a fait l'objet  du colloque de Bumble Bee ( 1972), ou chacun, à n'en point douter, se rappelle l'immortelle réplique de Paul Melun, qui fit dès lors son entrée fracassante dans le monde de la philosophie contemporaine:

- Il n'est pas impossible que le scotch n'aie pas de fin ou alors je suis une otarie.


entraînant les dissensions que l'on sait, entre le courant dit de l'intermittence néo-épicurienne et les bigbanguistes de l'adhésif.

La conclusion tragique du colloque par la fameuse fusillade de O.K Aufhebung , menée respectivement par Herr Gustav " la gachette de Ruprecht" Von Britz du département de philosophie expérimentale d'Heidelberg et le docteur Ferdinand "essaie pour voir" Bigotin du département de philosophie de l'Ugent, qui périront des suites de leurs blessures, conduira à la charte  "plus jamais le scotch!" signée par trente-trois facultés de philosophie à travers le globe.
N'oublie jamais ô lecteur, patient parmi les patients! Que s'il peut valoir la peine de mourir pour des idées, c'est encore mieux de pouvoir vivre pour les défendre.

lundi 9 août 2010

Chroniques d'un août de luths Aléoutes‏

Absurde: qui va à l'encontre de ce qu'une majorité considère comme étant raisonnable.

Ex: - Et je l'annonce, la terre tourne autour du soleil.

Galileo Galilei, Ma rencontre avec un pape ou de l'importance de savoir se taire à l'apéritif, Santa-maria, 1633


Il est certain que plusieurs cerveaux qui réfléchissent au même problème risquent d'avoir des avis plus documentés qu'un seul, mais le principe de démocratie et celui de génie sont parfois en désaccord.
Plusieurs options sont alors envisageables:

1. Soit vous êtes un génie et aidé par un pape, un roi ou un calife  vous pouvez venir à bout de vos détracteurs et triompher de l'ignominie. Les chances sont faibles, mais l'espoir ténu est une des plus grandes farces de l'univers.

2. Soit vous êtes un génie mais la personne la plus importante que vous connaissez est le président de la ligue des accordéonistes de Troins, auquel cas vous serez confit dans la boue tandis que des foules en torches et quolibets scanderont votre nom en se permettant des jeux de mots faciles et anatomiques.

3. Soit vous n'êtes pas un génie et les absurdités que vous proférez en sont vraiment. Le remède consiste en quelques généreuses louchées d'humilité et des pleines plâtrées de silence.

Une fois encore, le choix est cornélien: si les génies ne courent pas les rues, les idées non plus, contrairement aux imbéciles. A chacun, le moment venu, la découverte ou les lazzis.

vendredi 6 août 2010

Chroniques d'un août inuktitut‏

Anormal: qui sort du lot ou bien souvent, est considéré sous le lot. Il existe un panel assez restreint d'attitudes face à l'anormalité ( le hiatus ici est assez amusant).
 La première, et le plus répandue, est de ne pas le considérer. L'indifférence est une arme puissante, ô lecteur, car elle ne laisse aucune chance à l'ennemi. Ce n'est ni du mépris, ni même de la passivité, c'est pire encore: un néant qui englobe la victime d'une gangue de néant. Si tu n'as pas encore acheté ton indifférence, ne crains rien, toi qui me lis, car elle est en libre service chez n'importe quel voisin et une fois installée, elle n'a même pas besoin d'être arrosée, elle se nourrira de tout ce que tu ne veux pas considérer.

La seconde attitude, plus active, est la violence:

- Le météorologue, là-bas! Il est roux! Pierrot t'amènes les torches, Auguste la broche à barbelures, Jacques les poucettes et Aristide les schémas anatomiques de l'oreille interne et de la main!

Henri "un tour de plus!"  Sprenger, team building, Romeldange


La troisième, répandue à travers chaque homme et chaque femme, hélas, est la pitié, parée des atours convenables de la compassion. C'est une méthode assez simple: décrivez un cercle, propre et net entre ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. Tout ce qui est dedans peut être considéré comme bien et ce qui est en dehors DOIT être ramené à l'intérieur du cercle. Les critères de normalité sont assez flous, mais les cercles sont souvent bien plus nets que ce que l'on voudrait bien s'avouer.
Si toi-même, lecteur, tu aimes à faire des choses anormales, ou jugées comme telles, un conseil: choisis des amis dont les cercles englobent l'humanité entière.
Ne désespère pas! Ces gens-là sont rares, mais ils existent.

brin: identité d'un fragment de gazon, le brin est une mesure variable, plus petite que le doigt et plus grande que le chouïa. Paradoxalement, elle peut vouloir dire exactement son opposé.

Ex: - Il me semble qu'on a été un brin trop loin, là, non?

Marcel " pied au plancher" Frésin, au milieu des Marais de la désolation, derniers mots. 


Épices: Substances que l'on utilise dont le but de rehausser la qualité d'une nourriture qui n'a d'ailleurs rien demandé à personne.
L'ouvrage Ouvrez vos chakras aux milles couleurs de l'arc-en ciel en écoutant Cat Stevens  du docteur Naganchuna Nāgārjuna ( anciennement Pierre Lafonte), paru aux éditions de l'aventure psychédélique pour les 8-11 ans, Gaur, 1972, ose un parallèle entre épices et gens.
Ainsi, il est établi que certaines personnes sont comme le sel, vital et omniprésent, en petites quantités. D'autres comme le safran, très peu disponibles mais de les fréquenter ne serait-ce qu'un tout petit peu est aussi onéreux que savoureux. D'autres encore sont comme le pili-pili: on ne sait pas très bien pourquoi on en redemande, parce qu'on pleure et on transpire chaque fois qu'on les fréquente. D'aucuns sont comme le poivre, bon marché et toujours utiles. Il est des gens comme la noix de muscade, au goût profond mais qui hélas provoque la somnolence ou quelquefois le délire. Ceux qui ressemblent au curry sont souvent disponibles mais ne se marient qu'avec un nombre restreint d'aliments. Le paprika à ses détracteurs et ses spécialistes et chacun peut se permettre de penser de la vanille qu'elle est mièvre et enfantine. La cannelle, elle, se marie avec tout, du sucré au salé, et sait toujours vous taper sur l'épaule en novembre.
Lecteur, je ne peux que te souhaiter d'être l'oignon de quelqu'un, plutôt que le petit pot anonyme, au fond de l'armoire, dont chacun a oublié le goût et la fonction.
Et n'oublie jamais, l'arsenic en doses homéopathiques.

jeudi 5 août 2010

Chroniques d'un août de pâtés d'ondées sauvages en croûte

Ostraciser: Pratiquer la solitude contre son gré. L'ostracisme se développe souvent dès lors qu'un des membres d'une société ( que celle-ci soit une population de nomades galopants ou d'adolescents attardés avec des t-shirts de starwars n'a aucune importance) commet une faute impardonnable, qui met en danger l'ensemble de la communauté.

Ex: - Pour avoir affirmé qu'Obi wan Kenobi était un imbécile et avoir renié les préceptes de notre confratrie, toi, Julien Dépit, trente-cinq ans, tu es condamné à être ostracisé.

Marcel Dutoit, grand maître Jedi de l'ordre des Chevaliers de la Torche de la Commune de Bernex et réparateur de photocopieuses de son état.

L'ostracisme est un excellent moyen de régler un problème, en adoptant la célèbre méthode dite de My Lai:

Ex: - Nous avons un problème! Il faut en discuter.
     - Un problème? On ne discute pas des problèmes.On les supprime.


 William Calley, près de My Lai.

Glabre: Qui n'a pas de poils, par choix ou par obligation.

Figure de style: Tenailles que l'on emploie pour tordre la langue à sa volonté.
L'ennui n'étant pas le but du lexicographe, pas plus que celui du lecteur assidu, voici une liste non-exhaustive établie par le département de langue et taxidermie de l'université populaire de Sourribes, connue pour la qualité de ses exemples, toujours sophistiqués:

- Métaphore: mensonge et association de mots malfaiteurs qui doivent se placer dans un véhicule nommé contexte, la métaphore permet de court-circuiter la réalité, afin de produire un effet de démesure:

Ex: - Et ainsi sonna le glas, sourd et entêtant : - Monsieur Melun est demandé au service clientèle, Monsieur Melun...

- Comparaison:  cadette en couettes de la métaphore, elle se glisse partout et ne craint pas le ridicule:

Ex: - Tu es belle comme un coucher de soleil à Santa Barbara.

- Allégorie: donner un costume de clown à l'homme invisible.

Ex: - Et ses pieds étaient crispés, l'un chevauchant l'autre, ses mains tordues par la nervosité, ses habits souillés et son visage reflétait une grande douleur.

in Oscar du Lard, une allégorie de la gastro-entérite, Presses du petit coucou sans nid, 1968, Le Poil.

Hypallage: à ne pas confondre avec anthropophage ou hippopotame, l'hypallage est la grande soeur de la métaphore, celle qui est impertinente, lit votre journal intime, l'imprime et le fait éditer:

Ex: -  Est-il arrivé, l'absurde savant?

José Ruiz, concierge à los Alamos, en parlant d'Albert "patte folle" Einstein.

-
Anaphore: répétition d'un même mot, souvent par manque d'imagination et parfois par talent:

Ex: - Pourquoi le ketchup? Pourquoi les fraises? pourquoi les moules et le caramel, pourquoi le vinaigre et le sel? Pourquoi inventer une recette qui provoque pareille douleur?

Viens manger à la maison, piécette en un acte de sire Batistide Burin, 1908

- Hyperbole: exagération bien souvent plus qu'abusive et d'un intêret épisodique:

- Ô vous! Terreur, terreur qui m'assaille! Voici encore les tacos et leurs masques grimaçants!

Paul Melun, derniers mots


Sur ces émouvantes paroles, je ne puis que me retirer, fidèle lecteur, tout silence et contrition et te laisser à tes réflexions.
Les grandes douleurs sont toujours muettes.

mercredi 4 août 2010

Chroniques d'un aôut au goût de gouttes‏


Carnaval
: fête tellement proche du paganisme qu'elle pourrait lui compter les points noirs sur le nez. Ô prude lecteur, ne t'offusque pas. Le carnaval est une soupape nécessaire en notre époque de sérieux et d'assiduité. Certaines villes se contentent de défilés par des températures frisant l'insulte, leurs joyeux citoyens au bord de l'hypothermie, tandis que d'autres bénéficient d'un petit trente degrés et de nymphes dont les vêtements sont des litotes.
Si le déterminisme n'est rien, toutefois l'inégalité des carnavals peut prouver la grande injustice du monde.
Parfois le mot carnaval est utilisé à des fins d'expression, pour suggérer de la façon la plus sophistiquée qu'il soit, le désordre d'une situation. Ainsi:

Ex: - Mais qu'est ce que ce carnaval?

Jean sans peur, sur le pont de Montereau, derniers mots.


L'élégant rhétoricien se permettra parfois des variations sur le thème, qu'ensemble Cicéron et Quintilien auraient applaudies des deux mains. Ainsi:

Ex: - C'est le carnaval du slip, ici?

Général, lors d'une inspection de la fanfare, avant la bataille dite des innombrables alcidés.

N'oublie jamais lecteur, celui qui innove prend souvent des risques et souvent à raison: l'échec nous menace bien plus que les succès.
Toutefois, ne désespère pas et confie toujours en ton goût sûr et surtout en ta grande éducation, porte sublime vers les honneurs et la gloire. 

mardi 3 août 2010

Chroniques de quelques instants de paradis‏

bière: boisson qui peut se consommer en grandes quantités. Cette antique breuvage est au centre d'un réseau de mythes et de légendes. Son effet désaltérant est un mensonge. Sa valeur énergétique est un mensonge. Aucune femme au courbes affriolantes n'apparaîtra si tu en consommes, ô lecteur assoiffé, pas plus que ne jailliront  cotillons et serpentins.
La seule rumeur irréfutable est la suivante: celui qui consomme de la bière en abondance ne doit pas s'installer trop loin des cabinets.

Voix: Il est des voix comme des lames de couteau, d'autres qui évoquent irrésistiblement le commentateur sportif au bord de l'apoplexie, d'autres encore qui semblent s'extirper avec peine des tréfonds de l'âme. Il est des voix que l'on entendrait à travers trois épaisseurs de béton et une d'acier et certaines qui ne sont que l'ombre d'elles mêmes. Toutefois, comme en cuisine, le plus amusant est de toutes les mélanger et goûter à la saveur d'une bonne cacophonie.

Hasard: injustice suprême.

Soleil: élément indispensable au bien-être. Consommé sans modération, il entraîne l'accoutumance ainsi qu'une peau ressemblant à la version originale de la Chanson de Roland.

Chroniques d'un août en soute

Pur: Qui n'est pas mélangé. Souvent, la pureté est considérée, de façon assez incompréhensible, comme un avantage. On parle, toujours à tort, de pureté de sang ou de pureté de sentiments.
Pour ce qui est du sang, les avantages sont discutables, lorsque l'on observe les derniers résultats de trente générations de cousinages parmi les grandes familles royales, dont les rejetons se résument essentiellement à des dents, des genoux, des coudes et une propension à la bêtise.
Pour ce qui est de la pureté de sentiments, rien ô lecteur innocent! Ne t'empêche d'y croire, mais les saints et les héros vont aussi aux cabinets.
Il existe encore, dans les contrées reculées de la pensée, des individus qui s'érigent en défenseurs de la pureté de race, ce qui est très difficilement une preuve d'intelligence: notre bouche comporte des incisives de lapin, des molaires de vache, des canines de loup. Nous passons neuf mois dans de l'eau salée, comme les crustacés bloblotants dont nous sommes tous issus. ( même Guillaume Canet ).
Notre sang est salé comme cette même mer et nos poils se hérissent toujours de peur ou de froid, héritage atavique des hurlements entendus autour d'un feu cromagnonien.
Non, ériger la pureté comme modèle n'est rien d'autre qu'exalter une ignorance égocentrique et nier nos origines: quelques acides aminés dans une grande mare de monoxyde de dihydrogène.