Vérité: En argumentation, utiliser la vérité équivaut à utiliser une bombe atomique en conflit armé: Tout le monde l'a et rêve d'appuyer sur le bouton avec la colère du juste. En user conduit à la dévastation totale de l'ennemi, qui ripostera et conduira à la ruine de votre discours en usant lui aussi de la vérité. La sienne est fausse, bien entendu.
En bref, un moyen absurde et grossier de débattre.
Cravate: objet de torture dont la composante extraordinaire est la suivante: le supplicié procède lui même au moyen de noeuds, au supplice.
Contre certaines formes de barbarie il n'existe qu'une voie: la fuite.
Espoir: Evasion dans un futur qui n'est qu'une infime part des probables et généralement la seule à notre convenance.
Temps: la plus petite mesure de temps calculée à ce jour est l'intervalle entre un feu de circulation virant au vert et le coup de klaxon qui suit ce subtil mais crucial changement de coloration. Le temps n'est pas un ensemble de petits grains de sable qui s'écoulent dans un sablier; le temps est une mélasse informe et poisseuse à la couleur vert-violet ( paraît-il) qui ne comporte pas d'unité bien définie. En effet, un baiser est toujours trop court et une file d'attente, quelque soit sa longueur, toujours trop longue. Une secte récente a comme mantra divine, l'assertion suivante: le temps c'est de l'argent! Il s'agit là d'une façon particulièrement absurde de comparer une denrée dont le volume nous est à la fois inconnu et tragiquement fini avec une somme de papier qui s'échange contre des choses. Dit-on le goût d'une glace au chocolat c'est de l'argent? Dit-on le moment ou ma femme m'a dit oui sur l'autel c'est de l'argent? Dit-on mon dernier râle c'est de l'argent? Dit-on d'une nuit passée en un éclair que c'est de l'argent?
Non, lecteur, tiens-toi loin de cette secte, elle est contagieuse.
Le temps ne revient jamais, l'argent si.
Imbécile heureux: Il sourit lorsque vous êtes triste, il embrasse sa copine à pleine bouche ( dans la rue, qui plus est!) lorsque vous êtes esseulé, il éclate d'un gros rire losque vous écoutez un solo de blues, il raconte des blagues tandis que toute votre éducation vous empêche de réaliser votre désir secret ( qui comporte une hache, un gros avec une cagoule, des contrepoids, 25 kilos de braises, un ourson en peluche, une dose de douleur, une génereuse louchée de violence et lui, tandis que résonnent dans votre esprit des mots tels que: - Un tour de plus! et autres -Tenez-lui les jambes!), il mange, il boit, il sourit bêtement, son rire est gras, ses mots d'esprit sont des oxymores et il n'est pas stérile. Il prolifère, se répand, envahit tout avec sa bohomie et ses blagues sur les belges et les blondes et surtout ( le clou du spectacle ) sa certitude en titane trempé d'être dans son droit. Une seul remède face à cette prolifération, la fuite, encore une fois.
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