mercredi 10 décembre 2008

Chroniques d'automne I

Petit vieux: n.m, inusité.
Un jour dans les années septante, il est rentré à l'onu pour sauver le monde contre les méchants impérialistes, quand soudain L'Opinion Publique lui a tappé sur l'épaule et lui a expliqué, avec cette douceur propre aux croque-morts, qu'en fait Mao et Staline n'étaient pas que des gens bien et que les idéaux, même très vrais, ne se mangent pas au petit déjeuner.
Surtout au petit déj.
Son problème est simple.
Il souffre d'une torsion spatio-temporelle, comune à beaucoup de gens ( pas de note de bas de page dans un mail, chier. Essayez d'imaginer ce qui suit en caractères 10 points). A savoir, ne pas être là ou il est quand il est. Cela correspond, grossièrement, à se retrouver déguisé en Monsieur-Patate-au-Far-west au milieu d'un enterrement de fondamentalistes séfarades.
Ce sentiment acide et prenant comme une mauvaise digestion est notre lot à tous, un jour ou l'autre.
C'est le fameux : qu'est-ce que je fous là?

Pour le petit vieux, c'est la même chose, sauf que cela dure depuis plus de trente ans.
Alors, on lui explique trois fois que c'est génial que l'homme soit allé sur la lune, que non, les beatles ne produisent plus rien et ne risquent pas de se réformer et après on plonge sous son bureau chaque fois que l'on entend le bruit abominable de ses semelles crêpe.

La vie est une vallée de larmes.

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