mercredi 17 décembre 2008

chroniques du renne sociopathe V

Solitude: le moyen le plus simple de s'ennuyer avec une personne de bon goût.
Il existe une catégorie de personnes qui aime la solitude ( prophètes, informaticiens, campeurs en stade terminal, ermites, adolescents habillés en noir) .
En tout cas, ils le prétendent avec beaucoup de conviction lorsque leur chemin vient à croiser celui d'autres êtres vivants à la pompe/ au ciel lors d'une illumination/ près de la machine à café/ dans l'oasis du coin. Et ils le répètent, pour être sûr que vous avez bien compris que la solitude c'est leur véritable jouissance.
Il peut également arriver de se sentir très seul alors que l'on est entouré de gens, surtout lorsque l'on est entouré par des gens, en fait.

Ex: - C'est génial cette soirée, non?
- oui, je suis contente.
- Vous savez qui fête son anniversaire, parce que je me suis incrusté pour les petits fours et...
- oui, c'est moi.


Ex: - Pipi! pipi pipi! pipi! PIPIIIIIII....

Païen: imbécile qui exprime avec véhémence que vous en êtes un.
vacances: grumeau d'inactivité lancé à l'esclave pour créer un effet d'accoutumance, qui atteindra son apothéose avec la dose létale, connue sous nom de retraite.
égoïsme: caractéristique principale de l'espèce humaine. Les plus hypocrites ( ou les plus naïfs, toujours laisser de la chance à l'espèce) croient ou prétendent agir par désintérêt, les autres ignorent l'existence même d'une action qui ne soit pas dirigée vers leur bonheur personnel et tous se bercent de l'agréable sentiment d'être le centre du monde.
fuite: Le syndrome de fuite est inscrit dans le patrimoine génétique humain. Du petit rongeur couinant à la soirée en smoking, il y a toutefois eu des variations qu'il serait bon d'énumérer.
1. la fuite physique: un ennemi gros et/ou intimidant et réputé pour considérer la pitié comme un patronyme étranger VS une proie qui ne croit pas que l'instinct de survie est une réalité dépassée:
Ex: - Centurion! Il y a 250 vikings avec des haches barbelées, des bras tatoués et des sourires très particuliers qui s'apprêtent à débarquer à un jet de lance du forum!
- Vite, fuyons, Higginicus!

2. la fuite relationnelle: une des composantes d'un couple veut éclaircir un point du contrat tacite que l'autre composante ne veut absolument pas aborder:
Ex: - Oui, je trouve que l'on ne passe pas assez de temps ensemble et...
- Tu t'es achetée de nouvelles boucles d'oreilles?
3. la fuite sociale: Un individu désire communiquer des informations à un autre individu, qui pour des raisons aussi diverses que passionnantes, a diverses réticences à cet acquis d'information. Une des formes les plus élégantes et définitives de fuite face à ce genre de danger est le feint intérêt, en espérant pouvoir bientôt s'éloigner de la source de vos problèmes. cela peut comporter une part de fuite physique, si vous êtes capable de distinguer votre prédateur d'assez loin:
Ex: - Vite! C'est Armand du service compta! Il va encore parler de sa passion pour les oursins tropicaux!
- Higgins, remplissez vos poches de petits fours, on va se mettre à l'abri derrière Gustave des ressources humaines, il est myope, il ne le verra pas arriver!
Lorsque la fuite est impossible, ( vous êtes Gustave des ressources humaines, votre prédateur était lâchement embusqué derrière la tapioca du buffet, il a surgi dans votre angle mort depuis derrière Sylvain le cousin de votre ami Grégoire) il vous reste la fuite différée (F.D). C'est là un véritable art, impitoyable ( combien de novices terrassés pour avoir feint l'intérêt de façon insuffisante? Combien de malheureux morts d'ennui, une olive verte à la main? Combien d'amateurs ont-ils fini en prison pour avoir exigé le silence à coups de cure-dent, la bave aux lèvres?). Non, lecteur, la F.D ne doit pas être prise à la légère et pour cela, quelques points essentiels: Observation ( puis-je m'infiltrer entre le buffet et la plante verte?, quels sont mes couloirs de fuite depuis la table du gâteau?) Patience ( je ne dois pas craquer et lui briser les dents avec cet anchois/tomate cerise/guacamole/ serpentin d'orange) et last but not least, le fameux A propos ( est-ce le moment de feindre une petite syncope? est-ce le moment de me révéler sec et cassant? est-ce le moment de me montrer paternel et bonhomme?).
Va, lecteur, tu es désormais armé pour ce que notre société trépidante peut offrir de pire, tu peux affronter, le sourire suffisant aux lèvres, le dîner de boîte, la réunion des parents, le premier repas avec la famille de ton conjoint/e.
N'oublie jamais: ceux qui ne fuient pas sont des héros et les héros meurent.

mercredi 10 décembre 2008

chroniques du renne sociopathe IV

Ridicule:Il peut arriver que l'on entende, d'un ton léger, l'expression suivante: " le ridicule ne tue pas!".
Effectivement, il ne tue pas. Par contre, il poursuit sans relâche sa victime, habillé de canard ou en Monsieur Patate. Il persécute sa proie, lové comme un serpentin dans les sourires et le coin des yeux. Il attendra de longues années avant de donner le coup de grâce: ce sera un ami, un parent, une petite fille avec des couettes peut-être, qui lâchera, d'un ton léger: C'est vrai Henri/Tonton/Papi/ qu'une fois t'étais déguisé en accordéoniste bavarois?
Cher lecteur, votre ridicule vous attend certainement au coin d'une ruelle du temps, la massue qui fait pouic pouic à la main et le masque de poulet bien vissé sur la tête.
Il a beaucoup de patience.
Certitude:Erreur grossière.
Ex: - Mais général, vous êtes sûr que cela va marcher? On est deux et ils sont quinze mille!
- Certain, mon bon Higgins. L'ennemi n'éventera jamais notre ruse diabolique!
ivresse:But ultime de tout buveur. Parfois, il la regarde dans la tempête et d'un air joyeux déclare: hardi, gais compagnons, j'entrevois la fin de notre quête! ou alors trébuche dessus, tandis qu'il cueillait des pâquerettes au pays du sourire. Il peut arriver qu'elle lui touche l'épaule par-derrière avant de lui asséner un gros coup de poing comique quand il se retourne, ou alors qu'elle lui fasse des sourires aguicheurs depuis la pièce d'à côté.
On peut même être ivre de l'odeur des fleurs ou du parfum des cheveux de quelqu'un, mais ça à l'air moins drôle que l'alcool, vu d'ici.
insulte:Preuve matérielle de notre supériorité sur un imbécile. Il ne suffit pas d'insulter, encore faut-il être élégant. Ainsi, il s'agit de considérer certaines insultes comme banales et donc de mauvais goût, hélas! même les journaux gratuits s'en servent. Il est clair que dans certaines conditions, il peut être difficile de garder le sang froid nécessaire pour éviter la faute de goût, mais c'est à cela que l'on reconnaît un gentleman d'un terne crétin. En insultant comme il se doit, on affirme deux fois que l'autre n'est rien d'autre qu'un pauvre gaspillage de matière: la première simplement en l'affirmant et la seconde par la saveur particulière et singulière que l'on sait donner à une insulte vraiment originale. En cette période de fêtes, dites non à la mécanisation, au taylorisme, au fordisme, affirmez votre qualité d'homme (ou de femme, est-il besoin de le préciser) du monde, au travers d'insultes originales et faites sur mesure pour tous vos ennemis et parents.

Chroniques du lutin neurasthénique III

Frigo:cimetière d'aliments. L'axiome de Grock-Jacobson ( Colloque d'Olten 1995) a prouvé qu'un frigo préalablement vidé dans son intégralité, recèle toujours un demi-légume légèrement faisandé ( dans 40% des cas il s'agit d'une pomme de terre), une tomate flétrie, un demi citron séché ( dans le compartiment oeufs) une bouteille de sauce quellequonque (12% des cas font état d'un tube de mayonnaise en phase terminale) et du lait, passé de date, bien entendu.
Idée reçue: rigidité mentale à certains concepts. S'en libérer peut-être un bienfait, paraît-il. Ainsi, un homme avec une succession de mentons, qui ne semble pas seulement marcher d'un bon pas vers l'obésité mais plutôt s'y précipiter dans une course éffrénnée, avec des petits yeux porcins, qui aboie plus qu'il ne parle et mange comme une moissoneuse-batteuse dopée au kérozène, peut peutêtre être un excellent père de famille et adorer les petits animaux ailleurs que dans ses plats. De même, cette femme aux yeux de braise, au corps sculptural, à la voix de déesse, pourrait, sous une apparence passible d'embraser des cités, dissimuler une phillatéliste dévorée par une insatiable voracité pour les timbres nippons.
Le monde, cher lecteur, est un théâtre sans rideau.
Chocolat: Certain béotiens considèrent le chocolat comme de la nourriture, les mêmes, sans que le doute soit permis, qui considèrent que la grisaille fait pousser les plantes. Le chocolat( et le noir est celui qui représente cette quintessence) n'est pas de la nourriture, de la même façon qu'un ange n'est pas un mortel, que le champagne n'est pas du vin avec des bulles, que le bleu du ciel n'est pas celui d'un tableau. Les marches conduisant aux paradis sont ( selon St Honoré de Brie, dans ses commentaires de voyage chez les tribus des lointaines Indes, et les mils recettes afin d'aspreter les restes afin qu'ils soient digestes : "faistes de chocolat pure que le benoît fousle de ses pieds malhabiles et contrits, mais repentants et agiles").
Mangez du chocolat, mangez du chocolat, mangez du chocolat.
Brigand de grand chemin: Hélas, on ne peut que déplorer que le monde dans lequel nous vivons n'ait pas laissé la moindre niche écologique au pittoresque Rus Raptor, qui se complaisait à vivre de rapines et de brigandage forestier, reconnaissable entre mille par le véritable aficionado, à ses cris caractéristiques: Haro gais compagnons, ah vous voilà gredin! et autres la bourse ou la vie! Il y a vingt ans encore, on a rescensé une petite communauté dans les bois de Vernamiège ( Valais, Suisse), qui s'était nottament fait remarquer par un dernier baroud d'honneur, ayant détourné un car de respectables touristes scandinaves dont on a retrouvé nulle trace, si ce n'est une table Ikea de modèle Gründa, errant tristement dans une clairière. Hélas, depuis, ce superbe prédateur s'est tu à jamais. Nulle mention par Greenpeace, pas plus que par le WWf.
Son cousin, le Urbs Raptor, lui se porte bien et a su se tailler une niche écologique dans un certain nombre de grandes entreprises financières.
Merci Darwin.

Chroniques du gros barbu en rouge au fond à gauche II‏

lounge: sous ce vocable étrange et quelque peu sirupeux, se cachent par ordre d'apparition : des fauteuils dessinés par une cellule dormante de petits vieux habillées en blanc, au regard fixe, qui passent leur temps à se frotter les mains et rire de façon inexplicable, des néons volés dans un centre de sevrage intensif ou dans une morgue d'Allemagne de l'est, de la musique jouée par des hommes qui ont fait voeu de ne jamais associer plus de deux sons différents pendant moins d'une heure et, généralement, un objet de décoration, qui se détache, seul, sur l'aridité d'un mur aux tons froids, avec autant de pertinence qu'un condamné au peloton d'execution déguisé en danseur traditionnel de farandole. Le personnel ( à l'espérance de vie laborieuse d'un éphèmère) possède la fabuleuse capacité à pouvoir, sans contradiction, déambuler, ignorer et regarder les usagers par les troux de nez. La meilleure façon d'être servi en ce haut lieu de culture contemporaine est le dédain, de bon aloi pour ceux qui possèdent fortune et rang; cela peut inciter un serveur à l'obséquité la plus vile. Si le dédain n'est pas dans tes habitudes, lecteur, il te reste toujours le chantage émotionnel, au moyen d'une ceinture d'explosifs et de cris ininterrompus, mais cela risque de prendre un peu plus de temps.
délai:limite imaginaire qui n'existe que pour soumettre la créativité aux affres du temps.
étiquette: 1. petit morceau de papier qui permet de déterminer, avec une certitude s'apparentant à la foi, que le liquide verdâtre dans le petit pot en verre est bien de la moutarde aux airelles et non de l'urine de chat.
2. Petit idée que nous collons avec aisance sur tout ce qui nous entoure, pour ne pas considérer la possibilité que tout change. En effet, le monde est ainsi plus simple. ce n'est pas le vrai monde mais c'est le nôtre. Cela évite à certaines personnes de s'écrouler en bavant.
D'autres boivent.
propriété: illusion de posséder n'importe quoi, du chat à un terrain de golf, en passant par les gens, les fusées ou les chips paprika. Illusion mettant en jeu un certain nombre de moyens également dicutables, tels que: la force brute, la légitimité, le mérite, l'hérédité ou le pouvoir d'achat.
Le temps se charge de mettre bon ordre dans tout cela.
Tôt ou tard.
Destin: Première et meilleure excuse de tous les échecs. On l'invoque rarement lors de nos succès.
Ex: - Général! Le dernier membre de la fanfare vient de lâcher son ultime trille!
- C'était le destin, mon bon Higgins.

Chroniques du gros barbu en rouge au fond à gauche I‏

Télévision: petit objet, apparenté à la loupe, qui, à un détail près, vous emmène partout autour du monde et même parfois autour du monde que vous ne voulez pas voir, ni entendre, ni même entendre parler.
Le détail, c'est d'accepter, qu'en fait, vous n'irez nulle part.
Crépuscule:heure variable à laquelle l'astre solaire s'en va darder ses rayons dans un autre ici. Etant donné le manque de conviction avec lequel il arrive parfois, on lui prescrirait volontiers quelques jours de repos ferme, s'il promet d'être un peu plus conséquent avec ses horaires. A titre 'exemple de ses manquements, il a été relevé, sur le tableau des présences et absences des objets célestes du mois de novembre 2009, que Monsieur Soleil Soleil ( Nom prénom) est arrivé, le 17 novembre à 11h45 et, s'étant plaint d'une légère indisposition, s'est fait dispenser, certificat médical à l'appui,à 13h30. On ne peut que déplorer ce manque de profésionnalisme de la part d'un individu qui est sensé donner l'exemple, faire pousser les carottes et inspirer les poètes.
Sourire: contraction de certains muscles faciaux, peut avoir autant de sens que de visages et de cirsconstances. Toutefois, il y a certains vieux classiques qu'il faut savoir reconnaître afin d'éviter les chausses-trappes des rapports humains dans cette jungle trépidante qu'est la vie sociale à l'aube du XXI e siècle. Procédons:
1. Le sourire bête. Il est plus comun que ce que l'on pense, hélas! Il est moins l'affirmation d'un fait comique que son effrayante constatation, à nos dépens, mais baste! Une image vaut mille mots:
- Oui, Mademoiselle, si vous m'en croyez, je suis un véritable expert en ornithorinques et celui-ci en est un.
- Mais Monsieur, ce n'est pas un épagneul?
- Pour le profane, la confusion est facile, mademoiselle...
- Professeur, s'il vous plaît. Professeur Sprink, experte en Ornithorincologie,à l'université de Melun. C'est amusant, je me rappelle pas de vôtre nom...Vous avez publié dernièrement?
- Euh..Ah?
Sourire bête.

2.Le sourire suffisant. Il est utile de le connaître et de le reconnaître. Je ne peux que te conseiller le plus grande circonspection lorsque tu le dispenseras à ton prochain, oh sagace lecteur! car en cas d'une mauvaise évaluation des cirsconstances, il peut très vite tourner au sourire bête.
- Général, vous ne croyez pas que l'on devrait se rendre? Il nous reste plus qu'un trompettiste!
- Allons, mon bon Higgins, la victoire est proche!
Sourire suffisant

3. Le sourire-qui-cache-l'imminence-d'une-perte-totale-de-contrôle. C'est moins un sourire qu'une contraction musculaire réflexe involontaire. A sa suite, certaines personnes cassent des objets ( ou des gens avec ), d'autre pratiquent le macramé, certains même se convertissent ou inventent une religion.
Il est vital de pouvoir l'identifier, afin de s'en éloigner loin et vite:
- Et toi, ça va?
- ça, va, ça va. Ma femme est partie avec une valise,
le chien et le facteur, après avoir vidé le compte épargne. Ah, et en fait j'ai découvert que le facteur, c'était mon meilleur ami, simplement ma femme adorait qu'il se déguise en employé des postes. Alors voilà.
Sourire-qui-cache-l'imminence-d'une-perte-totale-de-contrôle.
épaule: partie du corps qui permet d'avoir des bras ne flottant pas dans le vide. Sa plus noble fonction est d'être haussée. Hausser les épaules est un art qui ne se partage pas. Ce n'est pas une bête acceptation du destin et moins encore un déni. C'est peut-être le perpétuel étonement face à un monde dont la première fonction est de déconcerter. C'est admettre son incompréhension face aux gens, face aux faits, face au terrible silence de la raison dans certaines situations. Il peut être doublé d'un sourire.
En réalité, il ferait mieux de l'être.

Chroniques de novembre IV

Déni: capacité rare, offerte par le ciel à un petit nombre d'élus, qui peuvent selon leur bon vouloir, nier la réalité. C'est une élite malgré tout quelque peu périssable;les cimetières sont pleins d'hommes et de femmes doués pour le déni.

Ex:- Margaret! Je vous aurai aimée qu'une seule nuit et vous voilà emportée par des chancres bourgeonnants!
- Non, Henri! Ne perdons pas espoir, je survivrai et nous aurons cette ferme en Géorgie!

- Faites avancer le troisième escadron de grognards, Ordonnance Higgins.
- Général, il n'en reste plus!
- Cela ne se peut, Higgins.

- La tribu entière nous poursuit! Nous n'avons plus d'armes et O'Donhue plus de jambes!
- Cette aventure dans la jungle ne peut s'achever ainsi!


Optimisme: Encore une capacité rare, dont le déni est un symptôme aigu. Des études récentes parlent du symptôme du patient anglais ( Dr.Svendrogg, Pourquoi tirer sur les optimistes à vue p.322-459). On pourrait être tenté d'user du mot doctrine pour le décrire, mais ce serait là louper une bonne occasion de placer le vocable pathologie.
Cette affection généralisée se définit par un certain nombre d'abérrations: Tout est beau y compris le laid et tout est bien y compris le mal.
Il est conseillé d'isoler le patient, si possible loin sous terre, ou alors de le placer sur une banquise, déguisé en clown, avec une gourde et un mars (optionnel). Généralement la méthode sus-nommée a des effets extrêmement efficaces. Les patients ayant survécu étaient soit guéris, ce qui est bien, soit part d'un écosystème en pleine évolution ( il a été prouvé que la plupart ( 97% selon les études de Fried-Kasser) des optimistes sont entièrement biodégradables) ce qui est mieux, un véritable rayon d'optimisme pour le phyto-plancton et les manchots.
Débat: On pourrait penser qu'un débat est une forme de discussion, poctués de certes, ce que mon confrère suggère, on ne peut vraiment considérer et autres c'est selon. Un environement serein ou des hommes vétûs de pantalons en tweed,( et des femmes en tailleur strict ou en pantalon, ce qui est un débat en soi), aux lunettes carrées, aux rires discrets, à l'humour délicat, s'entretiennent, entre membres d'une société civilisée, de sujets qui concernent l'avenir de l'humanité. Que leurs toges de tribuns immaculées n'on jamais connu la violence ou la colère, que leurs regards profonds ne conaissent que la compréhension et la sagesse.
Ce serait là une regrettable confusion.
Sous couvert de plaisanteries anodines,des lames courbes,à l'abri des remerciements, des déclarations de guerre, glissés entre les sourires, des coups de poignard dans le dos.
Sache, ô lecteur que jamais arène de gladiateur ne fût plus sanglante que celle ou des hommes peuvent faire d'un merci beaucoup une insulte mortelle.
Vent: éspérance des graines, piste de danse des oiseaux, lointaines nouvelles pour l'apatride, défribilateur des feuilles mortes, oreille oublieuse de tous les serments des hommes.

Chroniques de novembre III

Grisaille: Manque d'humour caractérisé du ciel.
La grande avaleuse de lumière.Le crépuscule dès l'aube. La néurasthénie de Dieu.

Les membres d'une certaine secte avérée comme l'une des plus délètères qu'il soit ( et dont je tairai le nom, oh lecteur, car j'ai charge d'âmes) a comme crédo les phrases suivantes, qu'ils répètent avec la ferveur dogmatique de l'illuminé en phase terminale :

-Mais...S'il fait gris, c'est pour faire pousser les plantes! ou encore, s'il ne faisait pas gris, on ne remarquerait pas lorsqu'il fait beau! ou hélas! Il faut de tout pour faire un monde!

Procédons avec méthode:
1. (petit 1.) Les plantes peuvent se débrouiller toutes seules.
2. (petit 2) Lorsqu'il fait beau, on le remarque.
3. (petit 3) S'il faut de tout pour faire un monde, pourquoi n'existe-t-il pas de recette pour des moules au caramel?

Tu remarqueras , lecteur, que ces angoissants sectaires, ont lorsqu'ils profèrent leurs actes de foi impies et révoltants, ont sur le visage ce qui pourrait passer, avec une lumière aussi charitable que complice, un rictus.
Regarde-le attentivement.
Tu le verras s'écailler sur les bords.
Briquet: Le briquet appartient à une catégorie particulière d'objets ( tels que les parapluies, les stylos, la petite monnaie et la vertu) qui mènent une vie propre en marge de la civilisation humaine. Ils n'ont que mépris pour les contrats de vente et n'appartiennent à personne. Souvent d'ailleurs, il existe de longs débats ou le rhétoricien à toutes ses chances de briller, à seule fin de déterminer la chronologie de la possession d'un de ces objets. Ne l'oublie pas, lecteur, ce n'est pas nous qui sommes responsables lorsque nous les perdons, c'est un complot mondial.
Quidam: être légendaire que l'on croise partout, nous déplaît toujours tandis que lui se complaît dans des attitudes de NDS (Nonchalance Déambulatoire et Suicidaire). Il se tient en embuscade dans tous les bistrots du monde. C'est l'agent secret de la rumeur, l'amant de "On", le garant de la justice et toutes sortes de valeurs toutes aussi déplaisantes.
Il faut lui tirer dessus à vue.
Si jamais tu as des doutes, lecteur, tire quand même, les honnêtes gens ne sont pas si nombreux, comparés au quidams.

Chroniques de novembre II

héros: personnage qui se comporte de façon incongrue et déraisonnable au bon moment et compte parmi ses suivants un poète ou un journaliste.
raison: divinité discutable invoquée à chaque fois que l'on doit justifier une conduite dictée par nos désirs.
aridité: 1. qualité d'une terre impropre à la culture
2. qualité d'une âme impropre à la culture.
courage: 1.vertu discutable qui s'apparente à un manque de clairvoyance quant au futur très proche ou un déni des probabilités frisant l'imbécilité.

Ex: - Sire! L'ennemi aligne plus de 50'000 adversaires!
- Du calme, Higgins.
- Sire, ils ont des éléphants!
- Sabre au clair, Higgins.
- Mais nous sommes que 10 avec la fanfare, sire!
- Pour la gloire, Higgins. Chargez!



Il est à noter que cette vertu, comme tout en ce bas monde comporte plusieurs facettes: ainsi on nomme courage l'aspect attrayant décrit ci-dessus, alors que l'on nomme rarement courage celui dont doit faire preuve un couvreur travaillant dans le crachin de novembre sur un toit ingrat pour une paye risible.
L'homme, pour une raison qui échappe à toute raison, s'exalte sur l'horizon et pas sur le chemin qui y conduit.

racisme: Capacité exceptionnelle réservée à une élite de l'humanité qui se targue d'obtenir, d'après la couleur de la peau, un nombre incalculable d'informations, telles que: l'intelligence, l'honnêté, l'intégrité, l'assiduité ou plutôt l'absence de celles-ci. Il est à noter que cette méthode scientifique fascine par son apparente clarté en tant que théorie. Son argumentation est indiscutable et rarement discutée. Son argument principal est le célèbre parce-que-c'est comme-ça.Les racistes sont des génies incompris. Ce que le reste de l'humanité cherche à comprendre par tatonements divers, invoquant la communication, la mixité de toute culture, la complexité des rapports humains, eux l'expliquent par la pigmentation de l'épiderme. On s'évertue à chercher le creuset de l'âme humaine depuis des générations: les grecs le plaçaient dans le foie, parce que c'était un gros organe extrêmement irrigué, les civilisations polynésiennes dans les glandes de la gorge, certaines femmes sont persuadées que celles des hommes sont dans leurs organes génitaux alors que jusqu'au concile de Trente elles n'en avaient pas, tout simplement et la communauté des Cuivres et Tambours de Prague le placent dans l'orteil droit. Les racistes, eux, ont la réponse: l'âme humaine se cache dans les mélanomes. Evitez de bronzer, sans quoi vous deviendrez sournois et profiteur, avec une propension à faire cuire de la viande d'agneau à la broche et d'ouvrir des commerces jusqu'à des heures indécentes pour des honnêtes gens.
Librairie: Il existe un certain nombre de librairies différentes, mais deux écoles ont pu être constituées ( après de longues heures de débat, quelques points de suture et un encycléptomie éffectuée sans analgésiques).
1. Des lumières brillantes, des sourires effrennés ( ou des vendeurs qui vous regardent par leurs trous de nez) des papiers glacés, coquettement décorés de rubans cramoisis qui comportent: a. ( petit a) la distinction gagnée par l'ouvrage ( prix du singe hurleur à Beijing, prix de monsieur Anatole dans le Poitou-Charentes, prix de la médaille en chocolat du Goncourt)
b. (petit b) un résumé succint de l'auteur et/ou de l'intrigue ( l'émouvant témoignage d'un voleur de grand chemin, le saisissant portrait du magicien de Wall-street, l'incroyable histoire du pakistani qui devint plus pauvre qu'il l'était déjà, le combat d'une femme pour son hamster)
On vous vend du rêve avec cette école-là, à grands renforts de: comment? Vous ne connaissez pas Trucmuche? Mais c'est le chef de file du courant néo-nihiliste! ou encore C'est un best-seller, meilleures ventes au Bangladesh et prix de Funafuti du meilleur auteur! Vous êtes ignorant, le vendeur vous instruit, vous mène à travers la sombre jungle des ouvrages-à-ne-pas-lire, jusqu'au Graal, avec illustrations en couleurs et photo de l'auteur.
2. Pas de lumière, pas de vendeur. Un petit vieux émerge d'un coin de sa bibliothèque en grommelant un commentaire indistinct sur les-maudits-acheteurs-de-livres, vous regarde avec ce qui varie entre l'indifférence totale ou le mépris-librement-exprimé tandis que vous choisissez un livre au hasard en espérant ne pas avoir l'air bête et vous vous précipitez à sa suite dans un couloir sombre qui mène à un tiroir caisse( dont la vente à été stoppée pour cause de faillite suite au crash de Wall-street en 1929), le prix est dérisoire mais vous vous apercevez, en rentrant chez vous, que c'est un mode d'emploi pour une friteuse datant de 1970.
N'achetez pas de livres, lecteur, volez-les.

Chroniques de novembre I

Patience: Qualité que d'autres doivent avoir.
Taire: 1.Calmer toutes sortes d'inquiétudes et d'iniquitudes internes.
2. (Se) Faire preuve de discrétion.
3. (Faire) récupérer un dû légitime, à savoir la parole, des mains d'un inconscient qui en abuse de façon injustifiée et triviale.
Il est à noter que s'il faut à l'homme seulement cinq ans pour apprendre à parler, il lui faut au moins le double pour apprendre à se taire.
Quant à certains,ils sont hélas! irrécupérables.
C'-est-très-intéressant: Il est de bon ton d'user de ce joker social de temps à autre.

EX: - J'ai récupéré un certain nombre de stock options et je les ai convertis...
- C'est très intéressant!
- N'est ce pas? Oui, et Monsieur Durand..
- C'est très intéressant!
- Euh..oui, et donc Monsieur Durand...

Attention de ne pas en abuser. On peut vous tendre des pièges.

Ex: -J'ai récupéré un certain nombre de stock options et je les ai convertis...
-C'est très intéressant!
-N'est ce pas? Oui... et ma femme est un flan au caramel et moi je crie hippopotame...
- C'est très intéressant!

Sachez garder un oeil sur votre consommation. Ce joker n'est pas infaillible.

Chroniques de l'automne tardif

Nuit: 1. période pendant laquelle on s'endort puis on rêve.
2. période pendant laquelle on rêve puis on s'endort.
3. période pendant laquelle on rêve que l'on s'endort.
Ceraines activités sont proposées de par le monde et les mil lieux qu'il abrite, pendant cette période pourtant prétendument dévolue au repos de l'être humain. Il est légitime de se questionner sur la pertinence de ces activités. Le léxicographe, prudent, s'abstiendra en se permettant toutefois la remarque suivante. Si la nuit est laissée en partage pour le repos de l'homme, pourquoi lesdites activités rencontrent-elles autant de succès?
Aventure: expérience considérée comme un passage obligé par le 95% de la population, qui se morfond en attendant de voir la poussière des chemins, le vent dans les cheveux, les femmes exotiques et les richesses empilées. Le 5% de la population a vécu des aventures et, elle, se morfond en priant pour apercevoir des bains moussants, des cheminées, des pantoufles, des toilettes avec loquet et papier double couche. Une aventure n'est qu'un façon de connaître des moments passionants: sauver la princesse barbare des adorateurs du Déambulateur Cosmique, faire du thé avec la Vieille Tante, Retrouver le Royaume perdu d'Ee, passer une demi-journée au Marché aux Puces, jouer au Scrabble dans le noir.

Chroniques d'automne VII

Vérité: En argumentation, utiliser la vérité équivaut à utiliser une bombe atomique en conflit armé: Tout le monde l'a et rêve d'appuyer sur le bouton avec la colère du juste. En user conduit à la dévastation totale de l'ennemi, qui ripostera et conduira à la ruine de votre discours en usant lui aussi de la vérité. La sienne est fausse, bien entendu.
En bref, un moyen absurde et grossier de débattre.
Cravate: objet de torture dont la composante extraordinaire est la suivante: le supplicié procède lui même au moyen de noeuds, au supplice.
Contre certaines formes de barbarie il n'existe qu'une voie: la fuite.
Espoir: Evasion dans un futur qui n'est qu'une infime part des probables et généralement la seule à notre convenance.
Temps: la plus petite mesure de temps calculée à ce jour est l'intervalle entre un feu de circulation virant au vert et le coup de klaxon qui suit ce subtil mais crucial changement de coloration. Le temps n'est pas un ensemble de petits grains de sable qui s'écoulent dans un sablier; le temps est une mélasse informe et poisseuse à la couleur vert-violet ( paraît-il) qui ne comporte pas d'unité bien définie. En effet, un baiser est toujours trop court et une file d'attente, quelque soit sa longueur, toujours trop longue. Une secte récente a comme mantra divine, l'assertion suivante: le temps c'est de l'argent! Il s'agit là d'une façon particulièrement absurde de comparer une denrée dont le volume nous est à la fois inconnu et tragiquement fini avec une somme de papier qui s'échange contre des choses. Dit-on le goût d'une glace au chocolat c'est de l'argent? Dit-on le moment ou ma femme m'a dit oui sur l'autel c'est de l'argent? Dit-on mon dernier râle c'est de l'argent? Dit-on d'une nuit passée en un éclair que c'est de l'argent?
Non, lecteur, tiens-toi loin de cette secte, elle est contagieuse.
Le temps ne revient jamais, l'argent si.
Imbécile heureux: Il sourit lorsque vous êtes triste, il embrasse sa copine à pleine bouche ( dans la rue, qui plus est!) lorsque vous êtes esseulé, il éclate d'un gros rire losque vous écoutez un solo de blues, il raconte des blagues tandis que toute votre éducation vous empêche de réaliser votre désir secret ( qui comporte une hache, un gros avec une cagoule, des contrepoids, 25 kilos de braises, un ourson en peluche, une dose de douleur, une génereuse louchée de violence et lui, tandis que résonnent dans votre esprit des mots tels que: - Un tour de plus! et autres -Tenez-lui les jambes!), il mange, il boit, il sourit bêtement, son rire est gras, ses mots d'esprit sont des oxymores et il n'est pas stérile. Il prolifère, se répand, envahit tout avec sa bohomie et ses blagues sur les belges et les blondes et surtout ( le clou du spectacle ) sa certitude en titane trempé d'être dans son droit. Une seul remède face à cette prolifération, la fuite, encore une fois.

Chroniques d'automne VI

Portrait: n.c 1. Procédé selon lequel un être périssable reproduit vaguement un autre être périssable, au moyen d'outils grossiers et de produits périssables, en tenant compte de la vanité du sujet.Cela peut valoir beaucoup d'argent.
2. Procédé utilisé en littérature pour décrire un aspect particulier d'un personnage par ailleurs quelquonque.

Ex: Portrait de M. Raduz en taxidermiste, Portrait de Lénine en roulipanchiste ( les gens connus ont eux aussi droit à leurs portraits.) Portrait du biographe en antipodiste, portrait du jeune homme en plongeur de bar glauque, portrait du barmen aux camélias, portrait de David Connolly en Eugéniste, portrait de Niels Spielmann en trompettiste victime de démembrement.
Maladie: n.c Revanche des monocéllulaires et affiliés, sur tous les pluricéllulaires en général et sur une espèce de grand primate en particulier. Tentative de la part de ces mêmes organismes primitifs, bloblotants et mous, de prouver que l'intelligence n'était qu'une forme d'évolution.
Epitaphe: dernière forme de vanité ou de justification personelle, dernière forme de publicité, dernière erreur de goût, derniers mots d'amour, dernière preuve que l'homme est plus périssable que la pierre.

Ex: Fuit est erat, Ni Dieu ni Maître, Parce que, C'était pas si mal que ça, Le dernier qui sort éteint la lumière.

Chroniques d'automne V

Pluie: n.c Certitude que le ciel a un sens de l'humour des plus particuliers.

Ignorance: n.c 1.état de celui qui ne possède pas certains savoirs propres à une culture. Ainsi, un homme qui peut tirer avec une sarbacane de quinze centimètres sur un singe arboricole agile comme un chat sous coktail d'amphétamines et de glandes pinnéales, mais ne sait pas écrire correctement le mot échymose est un ignorant. Il en est de même de celui qui ignore la démostration du théorème de Pythagore même s'il se révèle capable de construire un igloo sur une banquise avec un vent frisant les 120 kilomètres heure.

2. état que l'on voudrait connaître, dans certaines cirsconstances.

Ex: - Durand! Je sais que vous détournez les fonds de la société depuis bientôt trois ans!
- Oui, j'avoue c'est moi! Cela n'a plus d'importance à présent! Je suis le plus grand collectionneur de Barbies au monde! Ha ha!

Imbécile: N.c Qui ne partage pas nos idées reçues et l'explicite avec véhémence.
Il est à noter qu'imbécile n'a pas besoin d'accord au féminin, ce qui prouve l'égalité des sexes au moins sur ce point précis.

Perdre: v. 1. égarer par bêtise
2. égarer par dessein.
Ex:
- La jeune Manon s'en allant au bois, perdit l'innocence dans les bras de Nicolas...
( chanson traditionelle)

Ex: Lorsque M.Brody rentra de sa promenade véspérale, tout en chacun s'étonna de l'absence de sa femme.
- Monsieur Brody, ou est Madame Brody? Demanda la bonne.
Monsieur Brody regarda avec étonement son bras, auquel n'était pendue aucune femme visible, puis
haussa les épaules.
- Je crois bien que je l'ai perdue.

Chroniques d'automne IV

Lundi: N. oh combien comun!
Le lundi est la petite goutte qui vous frappe sur la tête à intervalles réguliers, avec une conviction en kevlar qu'elle finira par atteindre votre cerveau ( ce qui sera le cas, tôt ou tard.)
C'est une passe d'armes avec La Routine, un hochement de tête sagace de l'Irrévocable destinée.
Ne l'oublie pas lecteur. Il est trois choses en ce bas monde que l'on ne peut éviter: La mort, les taxes et les lundis. La première est notre dû de mortels, la seconde, notre irrévocable condition d'êtres civilisés et la troisième notre tragique état d'esclaves.

Il est à noter que notre chercheur, Monsieur Y, plongeant dans les curieux bas-fonds de cité, a retrouvé des créatures à l'apparence humaine et QUI AIMAIENT LES LUNDIS! Il va sans dire que c'est notre devoir d'informant que nous remplissons ici, malgré le frisson d'horreur qui habite quiquonque étant confronté à pareille abomination.
Oubli: divergence de priorités avec un ensemble d'individus qui ont tort.
Esprit: 1. Ver étrange, qui selon certaines cultures se loge dans la tête et rentre en conflit avec un autre parasite, logé lui au niveau du myocarde.
2.Capacité résiduelle de survie. Il est à noter qu'un certain nombre d'être pensants en sont dépourvus et l'ignorent, ce qui permet d'émettre un italique. L'esprit est ce qu'il reste lorsque le reste n'est plus. On peut être sous un pont et en avoir, on peut être unijambiste et en posséder, on peut même être scandinave et avoir de l'esprit.
Lorsque l'homme fût crée, l'esprit fût distribué par un vieil ange affligé d'une tremblote digne des meilleurs sucreurs de fraises. Les hommes, hélas! Ne sont pas égaux et parmi les Monsieurs Loyals qui dirigent ce petit cirque de banlieue qu'est l'humanité, hélas, trois fois hélas! rares sont ceux qui ont de l'esprit.
Interruption: Hoquet de la réalité, arrêt sur image du temps qui fuit.
Il existe divers types d'interruptions, que l'on peut sommairement classer en deux types: Bonnes et mauvaises interruptions.

Ex 1 : -...C'est alors que je lui ai dit, mais pour qui tu te prends et..
- Jacques! ta femme a appellé, elle a gagné à la loterie!
- Ciel! Des vacances, enfin!

Ex 2: -...C'est alors que je lui ai dit, mais pour qui tu te prends et..
- Jacques! ta femme a appellé, elle a gagné à la loterie!
- Ciel, enfin des vacances.

Comme toujours, cher lecteur, tout n'est qu'une question de point de vue.

Chroniques d'automne III

Internet: N.plur. Meilleur moyen de trouver ce que l'on ne cherche pas.
Ex: - Cherche voir le nom du chanteur!
- J'ai pas trouvé le nom, mais j'ai trouvé des photos de son chat!
- En parlant de chat, j'ai vu un truc super marrant sur un type qui boit du pastis...
Ombre au tableau: Expression. Façon de signaler un détail gênant dans une situation par ailleurs brillante. Il est bon de noter que toute est une question de graduation.
Ex: -Patron, le bateau coule!
- Bien, Henkins.
- Seule ombre au tableau Patron, votre femme et le second se sont tirés sur le canot!
- Bien, Henkins, faites sonner le quart.
Espoir: Manque de lucidité ou sens de l'humour très particulier, mensonge des civilisations et fond de commerce de certaines institutions.

Chroniques d'automne II

Comique d'ascenseur: Le comique d'ascenseur, selon nos confrères éminents du Littré de poche ( seulement douze tomes au lieu de 48) est celui qui: " se lisvre à la pratique dangereuse du comique de situation à contretemps en lieus et temps les plus disvers".
Pour, non pas améliorer cette définition,( une telle suggestion ne serait qu'hérésie) mais peutêtre la nourrir d'expériences plus récentes, il faut faire preuve au souverain de tout et de tous, nous avons nommé: l'imagination humaine. Conçois, lecteur, un lundi de travail sans rémission. Conçois la grisaille qui, tu le sais! T'attend au bureau et l'épreuve de l'ascenseur de 8h00, pleins d'éffluves matinales de chairs malmenées par l'impitoyable aurore, une pléthore de visages marmoréens, odes à l'ultime application du stoïcisme. Tu vois alors apparaître un être de carnaval, vétus de tant de coloris distincts que le regarder est s'enfoncer des ouvre-boîte dans le cerveau. Tu le vois avec effroi s'élancer, le sourire aux lèvres et se faufiler dans l'ascenseur, à tes côtés lecteur! Les portes, guillotines sans âme, se referment sur les pauvres pêcheurs qui cohabiteront un instant, dans un silence plein de pompe et de recueillement.
Tu vois alors l'infâme brigand regarder autour de lui, essayer de capter un regard. Lassé, il ne se laisse pas démonter, il sourit, vous gratifie d'un coup de coude complice et vous dit:
- J'en connaîs une bien bonne.
Vous regardez désespérement les portes, qui semblent closes pour l'éternité.
Il sourit plus largement et faisant fi de tout instinct de survie, il commence à raconter sa blague.
Il est question d'une femme et du mari d'un autre, mais vous ne pouvez vous concentrer. Les masques pleins de noblesse et d'abnégation, qui vous entourent de toute part se lézardent, menacent de tomber, tombent enfin, tandis que ce pauvre inconscient pouffe.
A ce moment-là, la survie du comique d'ascenseur dépend de la hauteur de l'édifice et de la poulie de l'ascenseur. Il existe aussi des comiques de tramway, qui désirent absolument vous raconter leur vie, tandis que vous n'avez qu'une ambition, la leur ôter.

Chroniques d'automne I

Petit vieux: n.m, inusité.
Un jour dans les années septante, il est rentré à l'onu pour sauver le monde contre les méchants impérialistes, quand soudain L'Opinion Publique lui a tappé sur l'épaule et lui a expliqué, avec cette douceur propre aux croque-morts, qu'en fait Mao et Staline n'étaient pas que des gens bien et que les idéaux, même très vrais, ne se mangent pas au petit déjeuner.
Surtout au petit déj.
Son problème est simple.
Il souffre d'une torsion spatio-temporelle, comune à beaucoup de gens ( pas de note de bas de page dans un mail, chier. Essayez d'imaginer ce qui suit en caractères 10 points). A savoir, ne pas être là ou il est quand il est. Cela correspond, grossièrement, à se retrouver déguisé en Monsieur-Patate-au-Far-west au milieu d'un enterrement de fondamentalistes séfarades.
Ce sentiment acide et prenant comme une mauvaise digestion est notre lot à tous, un jour ou l'autre.
C'est le fameux : qu'est-ce que je fous là?

Pour le petit vieux, c'est la même chose, sauf que cela dure depuis plus de trente ans.
Alors, on lui explique trois fois que c'est génial que l'homme soit allé sur la lune, que non, les beatles ne produisent plus rien et ne risquent pas de se réformer et après on plonge sous son bureau chaque fois que l'on entend le bruit abominable de ses semelles crêpe.

La vie est une vallée de larmes.