jeudi 30 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui faisande gaiement‏

Amen: il est des coutumes dont on ne peut se départir aisément. Amen en est une que l'humanité pratique depuis tellement d'années qu'elle en a oublié le sens exact. Comme beaucoup de mots souvent utilisés, celui-ci s'est usé au fils des siècles. Parfois, amen peut simplement signifier l'acceptation d'un chance, positive ou négative:

Ex: - Bon. Vous êtes désormais l'heureux porteur d'une gonorrhée.
- Amen.

Il est toutefois des amen qui par désintérêt peuvent devenir dangereux. il en est ainsi des amen qui ne sont rien d'autre que des passe-droits pour que d'autres exercent leur pouvoir. Amen, à ce moment-là, devient alors le moyen de ne pas décider, ce qui est un bon moyen pour ne pas se sentir coupable:

Ex: - Bon, on est tous d'accord pour dire qu'il faut pendre les raëliens à vue?
- Amen.

Ô lecteur! S'il est des massacres qui se perpètrent au rythme de hurlements indignés , n'oublie pas ceux qui découlent de silences embarrassés et d'acquiessements effectués en regardant le bout de ses chaussures.

Abattoir: Antichambre du grand poulailler céleste, purgatoire du Paddock éternel, salle d'attente de l'étable sans fin.

Aquagym: Il est des disciplines dont on ne peut parler sans prendre un peu de distance.
Une centaine de kilomètres et une porte blindée sont peut-être suffisantes.
L'aquagym, hors les films des années cinquante, est déplacée.
Celles (et ceux, car oui, ce vaste monde est un cake aux raisins fourré d'innombrables grumeaux de hasard et même de quelques cheveux pas très propres) qui pratiquent cette discipline sont soit:
1. des jeunes filles sculpturales avec une légère tendance à lisser les nappes et redresser les tableaux.
2. des vieilles dames dignes dont les bonnets de bain sont disponibles sur le site de Musée de Madame Tussauds.

jeudi 23 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de midis à quatorze heures‏

Euh: Onomatopée signifiant l'ignorance et/ou l'embarras.

Ex: - Higgins, qui est le sagouin qui joue du fifre lors d'un raid nocturne et censément discret?
- Euh...

On peut aussi préférer répondre euh dans certaines circonstances, en lieu et place d'une autre assertion plus complexe mais souvent inutile:

Ex: - Penses-tu qu'il faudrait que l'on achète un lave-vaisselle?
- euh...

Ex: - Penses-tu qu'il faudrait que l'on achète un lave-vaisselle?
- Est-ce vraiment une question pertinente? cela fait trois ans que tu n'as pas lavé un plat, approximativement depuis le lendemain de notre mariage, en fait. De plus, je te soupçonne de vouloir dissimuler une infidélité par l'achat de matériel éléctro-ménager de pointe, mais quoi qu'il en soit, je préférerais une nouvelle télévision.

Réfléchis, ô toi qui me lis, au nombre incalculable de euh entendus lors de ton existence et pense aux vertigineux abîmes embusqués à l'ombre de ce mot anodin.
Si le diable se cache dans les détails, euh reste toutefois sa maison de vacances, où il se dore les cornes, un Long Island Ice Tea à la main, en contemplant les hommes patauger dans les affres de l'incompréhension.
Il sourit beaucoup.

mercredi 22 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de kitsunes cachés dans des fourrés d'ibogas‏

Indépendance: Capacité à choisir par soi-même. Illusion entretenue par une grande majorité de l'humanité. Lecteur sceptique, tu as autant de chance de croiser l'indépendance qu'une licorne ou une marraine fée.
Moins de chances peu-être.

mardi 21 septembre 2010

Chroniques d'un septembre d'ors et de cendres‏

Rideau: Objet qui permet de ne pas être vu, avec le léger désavantage de ne pas voir non plus.
Il signifie souvent la fin d'une pièce de théâtre, ou pour les plus grandioses ( velours rouge ou satin) d'un opéra.
Dans cette vaste comédie tragique qu'est la vie, on croise un nombre incalculable de rideaux: certains seront d'un vert criard ( à pois violets ecchymose), d'autres du pourpre profond des victoires et un certain nombre, hélas, du noir irréfutable de la mortalité .
La seule certitude qu'il faut conserver, c'est le salut face au parterre, sous les feux de la rampe.
N'oublie pas, ô lecteur! Genou fléchi et main qui balaie l'assistance.

lundi 20 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en décompte d'heures bleues

Joie: Instant d'incrédulité face à une conspiration positive de l'univers.

Ex: - Mais c'est du cookies&cream!

Aficionado impénitent

Il faut chérir ces instants, lecteur, car les conspirations sont souvent démasquées; les conserver, comme autant de perles extraterrestres, pour les savourer lorsque l'amer brouet de la grisaille devient trop fade et pourquoi pas?
Se faire trafiquant de ces quelques instants.

Carte de visite
: extension de son être, souvent professionnel, que l'on est fier de montrer. Rien ne t'empêche, ô lecteur, de t'affranchir de certaines normes et te permettre un peu de fantaisie:

Albert Ferte
Génie et esthète


ou encore:

Gustave Tucci
Amant émérite
volage agrégé


la réalité est bien souvent en-dessous de nos aspirations.

Convaincre
: Tenter de persuader un tiers mais le plus souvent, se rassurer sur la validité de ses propres idées, par l'entremise d'autres.

Toast
: 1. morceau de pain qui n'est rien sans sa garniture. Le saumon est conseillé.

2. Le fait de lever son verre en l'honneur de quelqu'un ou quelque chose. Un des meilleurs exemples fournis par l'histoire est sans doute le toast du jeudi sur les navires de l'armée britannique:

- Aux aimées et aux épouses...Puissent-elles ne jamais se rencontrer.

vendredi 17 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui commence à faisander‏

Galerie: Parfois chambre noire du talent et parfois triste asile d'oeuvres qu'aucun fard ne rajeunira. Ni aucune notice explicative.

Béatitude: Bonheur qui se partage entre une consonance suspectement religieuse et un abandon certain de l'esprit critique.
Le lecteur curieux se penchera sur la filiation entre béatitude et ce mot délicieux qui suggère les yeux vitreux et le filet de salive, qui n'est autre que béat.

jeudi 16 septembre 2010

Chroniques d'un septembre sur l'index‏

Bonheur: état transitoire qui ne dure jamais plus de quelques souffles. On ne l'obtient pas, malgré tout ce que l'on pense, après la souffrance et la douleur, pas plus qu'il est nôtre lorsque l'on a inhalé/ ingéré/ assimilé des substances qui font faire waou et contempler ses orteils d'un air béat.
En réalité, il nous tombe dessus de temps à autre, sans qu'aucune martingale nous permette de prévoir l'imminence de la manne. N'essaie pas de le construire, ami lecteur, car il est plus simple de faire du pogo stick en jouant le Grand Galop Chromatique de Lizt à l'harmonica, tout en essayant d'épiler un chat avec du scotch de carrossier que de construire le bonheur.
Il suffit d'attendre, même si parfois le temps peut sembler un peu long.

mercredi 15 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui en remet une couche‏

Gin: alcool utilisée comme solvant pour tapis et que l'on ne peut consommer sans être saisi d'incoercibles sanglots, à moins d'être:

1. Une vieille dame digne.
2. Britannique ( le patriotisme pousse bien souvent au mauvais goût.)
3. Un individu souffrant d'agueusie.

Le gin s'apparente à ces couples charmants lorsqu'ils sont ensemble, mais dont un des membres est un individu désagréable et sans conversation lorsqu'il est seul.
La femme de Monsieur Gin est Madame Tonic.

Chroniques d'un septembre à l'isobarycentre à bascule‏

bouée de sauvetage: un nombre incalculable de conventions graphiques définissent la bouée de sauvetage comme circulaire, insubmersible et le plus souvent rouge et blanche.
On ne saurait commettre, par influence du cliché, plus lourde méprise.
L'institut Melun II ( qui possède désormais ses locaux sur les bords charmants de la Pripet à proximité de Kopatchi) s'est livré à d'intéressantes recherches sur le sujet, au moyen d'un protocole précis incluant des mimes, un cargo japonais, l'océan pacifique, un requin blanc ( surnommé affectueusement cacahuète par l'équipe) quelques centaines de bovidés (437, pour être exact) ainsi qu'une bouée de sauvetage modèle standard.
Les conclusions de leur recherche ont été censurées dans quatorze pays et le professeur Darty, directeur de recherche, a été excommunié par l'église catholique romaine.
Toutefois, les audacieux résultats sont parvenus jusqu'à nous par l'entremise de feu Paul Melun, qui déguisé en nudiste scandinave, a réussi à percer la défiance, bien compréhensible, du hardi professeur.
Ainsi, sans plus attendre, voici, trépidant lecteur, certaines des conclusions de cette funeste recherche:

1. La bouée de sauvetage est quelqu'un ou vice-versa.
2. Les mimes sont submersibles.
3. La bouée de sauvetage est un Long Island Ice Tea. Auquel cas, malgré les apparences, elle est en plomb.
4. Les mimes nagent plus vite que les bos taurus, mais Cacahuète est plus attiré par les mimes. Ergo, les vaches ne sont pas des mimes.
5. Les bouées de sauvetage sont partout mais elles sont déguisées: en personnes, en livres, en foi, en sourires, en alcool (à l'exclusion du gin), en silences contenus. Même en mimes.

Vois ô lecteur! Que de sueur et de sang pour la science! Si les bouées sont déguisées, alors tout peut se révéler une bouée. Le seul moyen de le savoir?
Se jeter à l'eau.

mardi 14 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui a l'air d'attendre‏

Maquillage: peinture que l'on place sur le visage plutôt que sur un tableau. Ses deux fonctions sont paradoxales: soit le maquillage dissimule, soit il révèle. Utilisé par les clowns, les mimes et les femmes. ( et certains hommes, dans des circonstances vraiment particulières.)

Rythme: Pulsation que chacun ressent. Hélas, certains corps souffrent de système démocratique: un membre, un rythme. Ce syndrome dit du grand ballet d'Istanbul, a fait l'objet de la thèse soutenue par le juvénile Archibald Trotzdème, à l'université populaire de Virginia City en 1953. En voici un extrait des plus édifiants:

" Souffre du syndrome toute personne qui assiste impuissante à ses propres dehanchements incontrôlés sur un tempo de menuet, tandis que de ses chevilles osent un fox-trot, au détriment des poignets qui se plaisent plutôt à jouer des maracas de bossa-nova. D'autres pistes peuvent être explorées, comme l'immobilité, verre et yeux tout à la fois vides et juste un pied qui fait entendre sa voix..."

Et sa conclusion, si exaltante:

" Quoiqu'il arrive, je l'affirme devant vous, professeurs dévoyés et vous, jury impénitent, le rythme n'est qu'une mascarade. Il suffit de toujours suivre la cloche."


Lecteur, écoute l'homme aux mille pistes de danse, connu du Paradise Garage au Kitkatclub comme l'amiral, et fais de ton corps un despotisme éclairé.

lundi 13 septembre 2010

Chroniques d'un septembre au bouton d'envoi bien alerte‏


Grillade
: repas inventé en -790 000 av. J-C et que l'homme continue de pratiquer par nostalgie. La grillade comporte certaines constantes:

1. Celui ou ceux ( et rarement celles, ce qui est assez amusant tout de même) qui préparent le feu doivent copieusement insulter le charbon, le grill et éventuellement les gens qui ont amené les allume-feu en quantité insuffisante.
2. Il existe toujours un quidam qui observe et commente chaque étape du désastre, en se permettant des assertions douteuses et potentiellement suicidaires tels que:
moi je n'aurais pas fait comme ça et autres c'est un feu ça? Il a généralement une bière à la main et se prend pour le dernier coca du désert. Il faut l'ignorer, afin de garder une attitude cordiale, même si les phalanges en blanchissent sur les cervelas.
3. Il existe deux types de grillades: celle dont on est fier ( regarde chérie, j'ai rapporté un bison) et d'autres que l'on dissimule habilement sous le tas de viande. (merguez, cervelas bariolés demi-prix et autres moineaux)
4. La viande commencera à cuire vraiment quand il fera nuit noire.Toute lutte est inutile. La seule façon d'échapper à cette malédiction et de pouvoir voir ce que l'on mange ( le bison est souhaité) est de commencer le feu à l'aube.
5. Pour une raison qui reste mystérieuse, devant laquelle s'incline la logique ( jusqu'au lumbago) et les instituts Melun I et Melun II, (malgré des recherches répétées et des budgets incendiaires), chacun repartira avec plus de viande que celle qu'il a prise.

Le plus simple, ô lecteur prudent, pour ceux qui ont le bonheur d'avoir dépassé le chasseur-cueilleur qui sommeille en chacun de nous, est de manger une fondue, chez quelqu'un d'autre, si possible.
Les caquelons sont vraiment pénibles à nettoyer.

Chroniques d'un septembre d'ors hors-saison

Lumière: Il est des objets, lecteur, dont on ne peut parler sans frémir.
La lumière en est.
Certaines sont souhaitées, comme celle qui perce les feuilles d'un crépuscule d'été, d'autres inattendues comme le jaune éclatant d'un automne qui ne se rend pas et d'autres subies, telles que celles qui dégoulinent des lampadaires par les nuits obscures lorsque demain est vraiment loin. Les néons parent souvent les gens de bronzages mensongers, tandis que l'aube, elle, est sans concessions. Rares sont ceux et celles qui peuvent se permettre de briller à sept heures du matin, sous les spots blafards d'un novembre impitoyable.
Toutefois, ô lecteur, si il arrive qu'elle nous quitte ou que l'obscurité la devance ( comme l'affirme Archibald Trotzdème dans son essai: Des hamsters, des tubes et de la chasse en Amazonie) elle revient immanquablement.
Trois certitudes irréfutables: la mort, les impôts et la lumière.

vendredi 10 septembre 2010

Chroniques d'un septembre de chasses et de festins‏

Clou: humble socle d'innombrables civilisations, vestiges indifférents de certains martyrs et certaines bicoques, assistant inestimable des plus grands tableaux de l'humanité.

éphémère: Dont l'existence est soumise à des impondérables, tels que le temps. L'éphémère est subjectif, ainsi:

Ex: - Je me rappelle de temps bien meilleurs, les petits gars. Je vous parle d'un âge d'or... Dix heures du matin, ça c'était quelque chose!

                                               Vieil éphémère rhumatisant

Ce que l'on considère comme éphémère peut avoir soit aucune importance, soit justement une importance démesurée du fait de sa mortalité prochaine.Accorder une place de choix à chaque mouvement soudain ( et se lamenter de sa disparition subite) conduit à la démence et en accorder aucune à rien, conduit à l'indifférence crasse du minéral pour le reste de la création.
En toute chose, il n'est que question de choix, une fois encore.
Avant le rideau, si possible, parce qu'après, ô lecteur! Si coulisses il y a, ce sera trop tard pour les gerbes de fleurs et les applaudissements.

mercredi 8 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en majesté et mouches‏


Cruauté
: capacité donnée à l'homme afin de pallier la frustration et éviter la psychothérapie.Chacun, même le plus inviolable des pacifistes convaincus, possède un fond de cruauté. Celle-ci peut s'exercer sur des petits animaux innocents ( qu'ils soient poilus ou chitineux), des individus et oui, des objets inanimés.
Cette dernière n'est certainement pas la plus satisfaisante, mais c'est la seule que la société ne punit pas, si ce n'est par l'incompréhension horrifiée.
Peu t'en chaut, lecteur! Si ton réveil fait preuve d'impatience, ton clavier d'outrecuidance et ta machine à laver de bêtise crasse, venge-toi!
A chacun, le choix des armes et des victimes.

lundi 6 septembre 2010

Chroniques d'un septembre vierge de tout soupçon

Perforatrice: Avorton dégénéré d'une société bureaucratique friande de papier imprimé. Il est difficile d'imaginer un objet dont l'utilité est plus limitée.
Si ce n'est comme objet contondant.
La société secrète ( plutôt ignorée, pour rester franc) du service compta des infinités étoilées a édité un excellent ouvrage nommé sobrement la voie du 10h-15h: les guerriers en cravate, où sont décrites en détail ( avec des schémas et une cassette VHS disponibles) plus de quarante façons d'utiliser divers outils de bureau afin d'infliger des dégâts souvent fatals à un tiers. Il existe d'ailleurs diverses écoles, qui s'affrontent dans le secret des espaces détente et des coins café. Lecteur, si tu n'es affilié à aucun courant d'arts martiaux de bureautique, je ne peux que te conseiller d'être prudent et de ne jamais rencontrer les fils de la perforatrice ailée de la cinquième aube iridescente.

vendredi 3 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui voit du rouge du noir du blanc‏

Coca-cola: Boisson fabriquée dans le septième cercle de l'enfer par une bande de petits vieux en blouse blanche, qui rient tout seuls et prononcent des mots comme acide lysergique diéthylamide sans sourciller.
La formule de fabrication du Coca-cola est tenue strictement secrète. Il est regrettable d'entraver ainsi la curiosité humaine mais malgré les essais répétés de l'institut Melun I ( Bumplitz) et la perte de trente-sept étudiants de première année, dans diverses circonstances tragiques, les seuls documents à la portée du public consistent en une vague circulaire interne dont le texte, aujourd'hui encore, intrigue plus d'un chercheur:

Mémo: Appellez Roger Dumoins et dites lui de descendre dans mon bureau avec le hamster.

Plusieurs rumeurs courent sur la composition exacte de la boisson couleur caramel, mais il est toutefois certain que les meurtres rituels de benjamins de ressortissants de la Barbade sont une exagération. Le Coca-cola a la particularité, selon Archibald Trotzdème ( qui lui a consacré un essai: Plus de rhum, merci: du coca et de ses applications) d'être imputrecible et par-là même d'essence divine. C'est dans ce but que lui-même, depuis sa fatale indigestion, a été placé dans une cuve emplie de ce nectar délicieux, en attente du jugement dernier.
Quoiqu'il en soit , il est peu de choses aussi délicieusement bêtes qu'un coca-cola assez glacé pour raper la gorge, avec une rondelle parfaitement inutile de citron.
Toujours.

jeudi 2 septembre 2010

Chroniques d'un septembre en orchestre philarmonique

Vouloir: Poser une possible conciliation entre ses désirs et la réalité.

Pouvoir: possibilité d'imposer sa volonté à d'autres. La monnaie au plus haut cours au sein de l'humanité. Il est des êtres prêts à tout pour l'obtenir et d'autres capables de n'importe quoi pour le garder. Chacun s'emploie à sa façon à maintenir cet ascendant exercé sur ses semblables. On peut le faire sien de bien des façons. La force brute a eu ses heures de gloire, avec son cortège d'épées, catapultes, bombes H et autres preuves d'ingéniosité humaine et encore maintenant, dans certaines situations, elle est garante d'un certain pouvoir:

Ex: - Monsieur, je ne vous permets pas!
     - Ecrase et file-moi ton tabouret, mikado.


On peut lui préférer la persuasion, qui passe pour de la force brute qui a acquis des formes de politesse.En réalité, il s'agit d'une menace qui sourit. Elle peut être basée sur du bluff et comme tout bluff, elle comporte certains risques:

Ex: - Général, les pingouins ne nous croient pas.
     - J'avoue bien volontiers, mon cher Higgins, m'être laissé emporter par un lyrisme au demeurant des plus délicats, en prétendant à l'apparition d'une légion angélique placée sous les ordres de Saint Georges.
     - Courage, fuyons!


On peut exercer le pouvoir en en appellant au sens moral et éthique des individus, mais cela équivaut à donner à un singe toxicomane kes clés de la platation de bananes: les résultats ne sont guère probants.

mercredi 1 septembre 2010

Chroniques d'un septembre qui point‏

Applaudissement: Manifestation d'enthousiasme ou indifférence érigée en réflexe, c'est selon. Il existe divers types d'applaudissements,( classés par les soins diligents, une fois encore, de l'institut Melun II) qui n'ont ni le même sens, ni la même origine. Ainsi:

1. L'applaudissement de clôture: N'importe qui se livre à une prestation rhétorique, dont la valeur et la cohérence ne sont pas des facteurs déterminants. Peu importe! L'applaudissement viendra, aussi inéluctable que la rentrée automnale ou la noyade des lemmings:

Ex: -... Et c'est ainsi que je conclurai cet exposé en affirmant que les chats et les campagnols sont, à n'en point douter une sous-classe d'ovidés particulièrement malfaisants.
      - Clap! Clap!


2. L'applaudissement de dépit: C'est celui que l'on emploie pour essayer de signifier poliment à l'intervenant que c'est métaphoriquement le moment de mettre les housses sur les meubles:

Ex: - ...Et oui, je l'affirme, la situation dans l'Uri oriental est captivante, dans cette deuxième moitié du XIIe siècle, pour quiconque porte un intérêt à la culture de l'endive ou, puisque nous sommes entre initiés...
     - Clap! Clap! Clap!
     - ...De la variété
Cichorium intybus convar, qui comme chacun le sait...
     - Clap! Clap! Clap!
     - Comme chacun le sait...


3. L'applaudissement forcé: Il se pratique les coudes serrés le long du corps et les paumes battant le plus vite possible. Le plus aigu des applaudissements. Il est du domaine des possibles que le destinataire n'en mérite aucun. C'est un applaudissement incitatif et une forme de menace assez efficace. Il est utilisé par les institutrices névrosées et les secrétaires d'associations réduites en esclavage par des mécènes. Il peut être agrémenté d'un regard qui oscille entre anxiété et détermination:

Ex: - Allez les enfants! On applaudit Monsieur le Directeur!
     - Clip! Clip! Clip! Clip!

4.L'applaudissement réflectif: que l'on pratique à l'usage de soi-même, soit par égocentrisme délirant, soit par dépit:
Ex: - Et voilà. les clés dans le caniveau. Encore une fois.
     - Clap.Clap.


Cher lecteur, si désormais il t'arrive d'être victime d'applaudissements, tu es paré pour séparer le bon grain de l'ivraie, le seigle de l'orge, le maïs de la quinoa. Il n'est pas impossible que l'on t'applaudisses parce que tu le mérites et dans le doute, souris, car les applaudissements sincères sont trop rares pour les déprécier.