mardi 31 mars 2009

Chroniques d'un mars sous code bleu

pantois: état de stupéfaction généré par un stimulus extérieur. Il faut tout de même remarquer qu'être pantois, est, encore une fois, une question de circonstances.

Ex: ( sur une banquise)
- Regardez professeur Schbeck. Un pingouin.
- C'est très intéressant, mon cher James. Notez.

Ex: ( dans un magasin de lingerie féminine)
- Regardez professeur Schbeck! Un pingouin!
- Me voilà pantois, mon cher James!


Il y a toutefois des gens au sang froid légendaire, que rien ne pourrait altérer.

Ex: - Général! Un régiment de pingouins!
- Allons, Higgins, du calme.


C'est également une question de culture:

Ex:-...Et ils faisaient quoi?
- Ils mangeaient des petits pois avec un une petite pelle et un petit couteau!
- Ces long nez sont vraiment brézingues. J'en suis pantois.


( dialogue aimablement traduit du hmong du nord par le professeur Schbeck, distingué ornithologue et élégant polyglotte spécialisé dans les langues miao-yao)


accordéon: instrument qui sert à vider des salles, à moins d'être:

1. Sourd
2. Rougeaud, porteur de salopette tyrolienne avec option sur plume au chapeau.
3.Masochiste ( ce qui inclut d'une certaine façon le porteur de salopette)
4.Une vieille dame digne.

Une théorie prétend que lorsque résonneront les trompettes de l'apocalypse, ce ne seront pas des trompettes.
Une école ( plus connue comme les post-modernistes de Saint-Yrieix -la-Perche) prétend qu'en réalité ce sera un petit moustachu avec un chapeau melon, à l'air réjoui, qui fredonnera à l'abri derrière un synthétiseur, sur un rythme de cloche éléctronique.
Une autre école, dite de Beckenried, quant à elle, prétend que ce sera l'Accordéoniste Céleste, une véritable vache clouée à Son oreille monumentale, qui l'air grave, prendra place sur Le Grand Tabouret De La Traite Cosmique et entonnera, à l'aide du Schwyzerörgeli De La Fin Des Temps, le Schlager Ultime.

lundi 30 mars 2009

Chroniques d'un mars dont l'électrocardiogramme fait tuuuuuuuuuuuuuuuuuuu

Envie: moteur premier des entreprises humaines, des découvertes scientifiques et des crimes de sang.

Rôle: contrat entre la société et l'individu. Ne pas tenir compte de ce contrat est quand même en tenir compte. En tenir compte vraiment est courir à sa perte.
Ignorer que l'on joue un rôle est toutefois bien pire: c'est risquer de lâcher à tout propos des phrases telles que: moi je me contente d'être naturel et autres il suffit d'être soi-même!
Non, ça ne suffit pas.

Excès: moyen le plus sûr de vérifier, de façon incontestable, que du sang coule dans les veines, que le souffle n'est pas vain, ni les rires creux, que l'existence enfin, n'est pas une inextricable jungle de conventions surannées, mais bien qu'elle recèle en son sein, un éclat inextinguible.
Si paris vaut bien une messe, cet éclat-là vaut bien une paire de cernes.

jeudi 19 mars 2009

chroniques d'un mars plein de lièvres

folie: caractéristique de ceux qui ne partagent pas la même vision de la réalité que les autres, ou qui n' ont aucun doute quant à ce qu'ils perçoivent. Ainsi, certains fous vivent dans la certitude d'être des caniches, des pieds de chaise, des percepteurs ou des couchers de soleil.
Il peut être intéressant de noter que la folie la plus profonde est celle qui se cache derrière un épais rideau d'apparente santé mentale, que d'autres nomment éducation:

Ex: Je sais que je suis une otarie, mais il faut que je sois bien éduqué alors je vais faire semblant d'être un homme au travail, avec les autres hommes au bistrot mais ce soir quand je rentrerai à la maison...Oink, oink, oink!

En effet, rien ne vaut une bonne dose d'éducation pour dissimuler la folie. Toutefois, ces deux notions marchent main dans la main comme le rhume et les mouchoirs, la faute et la culpabilité, le citron et le sel. L'une est une vision différente de la réalité, l'autre est une vision de ce que la réalité DOIT être.
A vous de choisir laquelle est quoi.

charrette: Ancêtre de toutes les voitures. Lorsque l'on contemple une décapotable, finalement, on ne fait que constater le manque criant d'inventivité humaine.

progrès: Fantaisie délicieuse,optimisme institutionnalisé. Une secte de penseurs ( les mêmes qui vouent une adoration sans borne au mauvais temps) se permet d'énoncer des phrases telles que: mais le progrès existe! regarde les fusées! En ce cas on peu rétorquer: un crétin reste un crétin et il y a toujours autant de crétins.
Il est conseillé de regarder fixement votre interlocuteur après avoir émis cette assertion.

mercredi 18 mars 2009

Chroniques d'un mars qui marche vers l'échafaud

Dancefloor (2): Lieu de promiscuité et d'errements. Toutefois, le lexicographe, dans sa recherche de la vérité vraie, doit parfois plonger dans la plus inextricable jungle qu'il soit et tenter d'en extraire la sublime sève. En réitérant les remerciements émis aux chercheurs de l'institut des danses contemporaines de Caen, il s'agit de poursuivre, avec bravoure, l'inventaire de la faune bigarrée qui hante les surfaces planes des salons dansants pour noctambules:

3. Elle: Elle, il n'y a qu'Elle. Ne pas lui parler, car Elle ne répondra pas. Ne pas essayer de lui faire remarquer qu'Elle vous marche sur le pied, Elle croit que vous essayez de la draguer. Ne pas essayer de communiquer avec Elle car Elle vit dans un monde qui exclut un autre mode de pensée que l'Adoration. Elle est la déesse sans nom dénudée de soupirants.
Doucement, lecteur, Elle est aussi pourvue d'un intestin grêle.
4. La copine d'Elle: Moins jolie qu'Elle, cela fait longtemps déjà qu'elle s'est résignée à n'être que la première prêtresse de l'autre qui est plus belle, plus grande, plus égocentrique. Elle meurt d'envie de communiquer avec d'autres êtres humains mais elle a juré voeu de fidélité et de silence. Elle boit.
5. La fille ouéé !: Elle est venue avec des copains et des copines, c'est super chouette, elle vous les présente tous, ensuite elle rigole, elle a bu, elle boira, son enthousiasme coulera subitement comme un paquebot dans les mers de l'ivresse puis elle sombrera dans un coin. Elle risque même de s'endormir.

Bruit: Musique que l'on ne comprend pas.

Haine:Sentiment le plus simple qu'il soit. Il suffit de n'être pas d'accord avec quelque chose et d'envier ceux qui possèdent cette même chose. Comme chaque être humain a l'impression qu'il était derrière la porte au moment de casser la pignata cosmique, la haine est le destin de l'homme comme celui de l'hermine est de finir en cache oreilles.

mardi 17 mars 2009

chroniques d'un mars un peu moins obscur

éternité: vision de l'enfer. Comme une glace au chocolat sans fin, un coucher de soleil immuable, un tam-tam sans fond. Certains sages vous diront que rien ne vaut l'acceptation de son état, mais le fait est que ces hommes à barbe blanche ont certainement connu un nombre certain de vicissitudes lors de leur folle jeunesse, donc leur philosophie d'acceptation ne vous concerne pas, ô lecteur! ou du moins pas encore.

dancefloor
(1) : Lieu de fonctions diverses, contrairement à ce que son nom laisse entendre. Un certain nombre de membres appartenant aux deux sexes s'y agitent. Le terme s'agiter concerne la plus grande part des participants à ces séances d'afriolantes activités tandis que d'autres, une minorité, une affolante minorité, dansent.
Il existe un nombre incalculable de catégories d'usagers du dance floor, mais de nombreuses années de recherches, ainsi qu'une véritable vocation a permis aux chercheurs de l'institut des danses contemporaines de Caen ( Rue du docteur Roux, derrière animauxmiam! au fond de la cour, de 15 à 21 heures les mercredis et les dimanches) d'émettre une classification:

1. Le séducteur: il n'est pas là pour la musique. D'ailleurs, il n'aime pas la musique. D'ailleurs il n'aime pas grand chose. Ce qu'il veut, c'est trouver quelqu'un à embrasser. C'est une catégorie un peu fatigante. Une seule pensée occupe son esprit: CE SOIR, IL NE RENTRERA PAS SEUL.
2.Celui-qui-tient-debout: Son sang charrie un nombre certain de substances qui indépendament les unes des autres sont considérées comme des médicaments. Mises ensemble, elles évoquent un groupe de métal sataniste à la kermesse d'une crèche: beaucoup d'incomprehension et la rapide intervention de la sécurité.
3. Le fêtard: Lui, il est là pour s'amuser, pour trinquer avec ses copains fêtards au-dessus des autres personnes présentes, qui n'ont rien contre l'esprit de fête, sauf si celui-ci s'incarne sous la forme de bière sur la tête et de blagues de mauvaus aloi. Ce sont généralement des rugbymen, des ingénieurs ou des touristes. La bière est une religion dont le credo est la blague paillarde et le cantique le rire gras. En nombre supérieur à cinq, le dancefloor est leur salon. En nombre inférieur à trois, ils s'évanouissent dans un coin obscur et ne tardent pas à dormir.

mercredi 11 mars 2009

chroniques d'un mars attendant au passage clouté

Chat: Maîtres de l'univers. Vous avez déjà vu un chat nourrir un homme?
Voilà.
Rue: Veines et artères d'une cité. Souvent encrassées de caillots d'humanité.
Charme: Revanche de l'esprit sur le corps. Il peut arriver que l'on vieillisse, que la beauté tant vantée se fane comme un emballage cadeau entre les mains d'un gamin impatient. Que les chevelures blanchissent, que les yeux se ternissent, que le temps enfin, prenne son dû.
Ô lecteur! Le charme, lui ne disparaît jamais, le temps glisse sur lui comme les gouttes de pluie sur la barbe d'un mineur écossais.
Choix: Illusion d'emprise sur la vie. Il y aura des gens pour vous dire que vous êtes les choix que vous faites ( sans même se présenter auparavant, ce qui est indélicat, pour ne pas dire grossier.) ou encore que choisir est le propre de l'homme entreprenant ou encore si vous ne choisissez pas d'autres le feront pour VOUS. (en pointant le majeur sur votre visage au moment du VOUS, ce qui est, ma foi, déconcertant).
Que dire? Que vos choix ne sont que le reflet d'autres choix qui influencent les vôtres et les miens? Qu'au final, nous avons autant d'influence sur nos vies qu'une amibe sur la Landsgemeinde Glaronaise? Que croire être au volant ne fonctionne pas, même si on ferme très fort les yeux et qu'on se répète j'y crois dix mille fois parce qu'il suffit d'une toux, d'un minuscule furoncle, d'un ridicule noyau de cerise au travers d'une trachée pour que tout choix soit caduc?
Que croire que tout choix est vain nous condamne à fixer les parois d'une chambre capitonnée pour le restant de nos jours?
De la camisole à la certitude en acier trempé, il n'y a qu'un pas.
C'est, après tout, une histoire de choix.

mercredi 4 mars 2009

chroniques d'un mars souffreteux

Thé: boisson séculaire consommée en orient par tout le monde et en occident soit par des vieilles dames très dignes, soit par des individus déguisés au quotidien en figurants de reconstitution médiévale japonaise et qui discutent, avec l'air pincé de véritables initiés, de la supériorité du Pai muy Tan sur d'autres thés blancs. (un véritable Initié se remarque toujours, peu importe son domaine d'application ( philatélie, bonzais...), parce qu'il a cette attitude de nonchalance affichée de celui qui a passé du temps à apprendre à apprécier et qu'il ressent une pitié mêlée de mépris envers ceux qui se contentent d'aimer tout court.)
Ils feront preuve d'une commisération glacée, oh lecteur, si tu avoues adorer le thé noir lipton tout bête, surtout s'il est assez épais pour être tartiné.
Mercredi: En Occident, mitan fade d'un septet de générales sans jamais de premières.
Goût: Il n'y a pas de mauvais goût. Il n'y a que des gens qui manquent d'aplomb.
Ennui: Occupation longtemps réservée aux aristocrates ( Le Roi Louis XIV terrifiait ses courtisans en leur disant: Messieurs, ennuyons-nous!), elle a gagné peu à peu toutes les classes sociales, avant de connaître un fléau qui a presque laissé exangue cette vivifiante activité: la télévision.
Toutefois, elle a su se trouver une niche écologique assez sûre dans le travail et peut compter avec un allié de taille, le mariage.