lundi 26 octobre 2009

chroniques d'un octobre à l'arraché

nuage: parfois lorsque les hommes ne sont que trop présents, leurs voix trop pesantes, leur ordres trop bêtes, leurs yeux trop fixes et leurs mouvements trop synchrones, il est bon, ô lecteur, de laisser glisser notre regard sur les nuages, les fabuleux nuages.
Indifférents, purs et lointains.

vendredi 9 octobre 2009

chroniques d'un octobre pied sur le caillou et main en visière‏

trottoir: lieu de transit, réservé au piétons, aux patins à roulettes, aux trottinettes, aux voitures parquées.
Lieu de travail, aussi, mais le léxicographe s'abstiendra de tout commentaire, concernant ces pratiques.

autochtone: adjectif barbare utilisé pour définir des peuples qui sont originaires d'un lieu. C'est là une absurdité. Tout peuple est originaire de quelque part.
En occident, terme généralement utilisé pour désigner ceux qui portent des os dans le nez et ignorent les merveilles de la civilisation, tels que l'atome, l'accès au réseau câblé et les formulaires administratifs.

mercredi 7 octobre 2009

chroniques d'un octobre de masques et de casques

fusil: il est des objets qui sont crées pour enrichir la vie, comme les violons et d'autres pour la simplifier, tels que les pelles.
Le fusil existe pour l'ôter.
De loin.

confort: ultime dictature et première concession que l'on accorde, par paresse et facilité.
Idole qui reçoit l'amour de chacun, idéalophage et irréfutable.
Son Vatican est dans le mobilier et ses cantiques jaillissent de chaque affiche, de chaque image et de chacun.
Il est intéressant de se pencher sur la proximité lexicale de confort et du verbe conforter.

Société secrète: tout ensemble qui adopte un nom et des costumes. Les pompiers, les scouts, l'armée du salut, l'ordre de la troisième aube, la très honorable société des tisseurs de rideaux, ainsi que les membres de la confrérie de la croix cruciforme sont des sociétés secrètes.
Cette dernière n'est plus en activité depuis la découverte du Graal par le professeur Henry Walton Jones, son fils Henry Walton Jones Junior, Marcus Brody et Sallah Mohammed Faisel el-Kahir.

mardi 6 octobre 2009

chroniques d'un octobre de vert de brun de gris‏

décontracté: attribut de ceux qui affirment qu'ils ne suivent les règles que par éducation. On croit souvent ( à tort) que les vêtements y jouent un rôle quelconque. C'est une erreur.
C'est parce que l'on joue un rôle dans ces habits-là que l'on s'en libère.
Combien de pauvres hères ne se révèlent-ils pas éblouissants et pleins d'esprit derrière un déguisement?
Voilà le secret, lecteur: il suffit de te répéter que tu es déguisé en permanence.
Tu ne seras pas toujours de bon goût, mais peut en chaut: tes habits n'auront plus la moindre importance. (n'oublie pas d'en porter tout de même, car la nonchalance étudiée est une chose, mais il est toujours difficile de rester décontracté en cellule de dégrisement).

alerte: sous forme d'adjectif, s'emploie pour décrire un être humain d'un âge vénérable qui n'a pas besoin d'aide pour se lever.
Il est possible d'utiliser ce terme pour d'autres personnes, mais on se sent pris alors d'un incompréhensible malaise.

Ex: - Quel alerte jeune homme!


Ou pire encore:

Ex: - jamais je n'ai vu d'écureuil plus alerte!


Laissons au grand âge ses spécificités.

beauté:qualité que partagent les couchers de soleil, les chrysanthèmes, la barrière de corail, certains hommes et certaines femmes.
Comme on peut le voir, à aucun moment il est question de cerveau.
C'est d'ailleurs un fait que beauté et bêtise vont souvent de pair.
C'est simplement une stratégie de pérennité. Le laid doit composer, comprendre, se construire, apprendre des autres et de lui-même.
La beauté se moque de tout cela. Elle se se contente d'être.
La notion de beauté varie de regard en regard, mais il est généralement admis qu'il existe La Beauté, à laquelle tous sont sensibles.
Une vieille légende suggère que lorsque l'on est quelqu'un de bon, cela transparait et nous sommes également beaux. Comme si les crapauds se transformaient vraiment en princes. Le lexicographe conseille de se pencher sur l'abbé Pierre, Thérèse de Calcutta et Gandhi.
A chacun de tirer ses conclusions.

talons: forme de masochisme qu'une très grande part de la gente féminine ( ainsi qu'un petit pourcentage de la gente masculine) s'inflige, pour des raisons d'élégance et de mode. De la mode, on se gardera d'en dire ne serait-ce qu'un mot. Quant à l'élégance, c'est une norme variable. On peut trouver de l'élégance aux hérons et aux poules.
Sinon pourquoi certaines s'ingénient à copier leurs démarches?

lundi 5 octobre 2009

chroniques d'un octobre qui avait oublié ses clés‏

clé: objet doté de vie, dont la fonction est d'ouvrir des portes. Il est certainement des clés honorables, qui s'acquittent de leur devoir avec noblesse et rectitude, mais hélas, les récentes études ( colloque de Châteauneuf-d'Oze, 2006) ont démontré, que si l'on pose des clés dans une pièce vide, que l'on s'absente entre 10 à 12 secondes ( le test le plus concluant ayant été réalisé à 11 secondes 43 centièmes par le groupe d'étude du professeur Enberne de l'université populaire de Melun) et que l'on revient, les clés sont introuvables.
Il est du devoir du lexicographe de dénoncer cette situation qui n'a que trop duré, quelques puissent être les conséquences.

chroniques d'un octobre au goût d'amontillado‏

problème: situation qui demande -souvent à grands cris- qu'on la résolve.
Il est des problèmes considérés comme mineurs ( où diantre ai-je fourré mes clés?) et d'autres d'une portée considérable ( c'est quoi ce champignon dans le ciel?).
L'esprit humain a toutefois besoin de problèmes, comme un chat d'une pelote de laine. S'il n'en a pas, il en crée: Mais alors si l'univers est infini, qu'y a-t-il derrière?
La poule ou l'oeuf? Entre positivisme et post-modernisme, la différence est-elle réelle? Pourquoi 95% des rousses ont les yeux verts et la voix grave?
Que suis-je?
Il existe une école, dite de My Lai, qui préconise que la meilleure solution pour régler un problème, c'est de le supprimer, ce qui revient métaphoriquement à nier l'existence du sol lorsque l'on chute d'un avion.
On ne saurait commettre plus grossière erreur, ô lecteur, ni plus définitive.

on-ne-parle-pas-de-corde-dans-l'hôtel-d'un-pendu
: Intrigant proverbe mais néanmoins des plus explicites.

wagon: partie d'un train qui n'est pas devant, donc à la traîne.
On est tous le wagon de quelqu'un.

chou de Bruxelles: aliment qui parvient, exploit des plus tristes! à combiner l'insipide, l'acide et l'amer.
Personne, en dehors d'un rationement pour cause de:
1. guerre nucléaire
2. méteorite déteriorant la croûte terrestre
3. invasion d'accordéonistes
ne devrait obligé de devoir en manger.
Consommer, en temps d'abondance, des choux de Bruxelles, s'apparente à une forme de masochisme alimentaire.

jeudi 1 octobre 2009

Chroniques d'un octobre de raisin et de feuilles mortes

délectable: écouter la pluie sur un toit en tôle, avoir du sable dans les chaussures, entendre des gens discuter tandis que l'on s'endort, boire du vin dans sa baignoire, fumer sous un arbre pendant qu'il pleut des cordes, marcher dans la rue alors que le soleil se lève, regarder une pendule au milieu des rires et réaliser qu'il n'est que dix heures, s'attarder à chuchoter lorsque d'autres dorment, se réveiller avec l'odeur du café ou de la terre humide, manger de la cannelle à la cuillère, du sel avec le doigt, des fraises avec du sucre, une pomme avec du chocolat, du poulpe au paprika, des olives avec des olives et du pain avec rien.
Tout cela est délectable, ô lecteur. Lorsque s'en viendra le moment de quitter la scène, que ces moment aient été nombreux, parce que ni les parques, ni la camarade ne pourront t'en détrousser.

chroniques: petits fragments d'absurde que le lexicographe soumet à un tolérant lectorat depuis un an déjà, pour adoucir le temps et franchement, parce qu'il vaut mieux en rire.

champagne:alcool de la famille du vin ( mais dans cette famille-là, si le beaujolais nouveau est l'oncle qui adore raconter des blagues salaces le dimanche au repas de famille, le champagne est le grand oncle très digne qui porte monocle, particule et soupoudre ses allégations de n'est-ce pas et autres voyez-vous) qui contient des bulles et de l'alcool, ce qui fait un drôle de mélange. Le côté le plus amusant du champagne est bien entendu l'ouverture de la bouteille: plus d'une soirée a pris fin après avoir dû pratiquer une bouchoctomie sur un/e malheureux/se.
Le champagne est la marque de la fête en phase terminale et de la célébration avinée. Lorsque l'on passe le cap de la troisième bouteille, il n'est pas rare que des chapeaux en carton, des cotillons et autres confettis se matérialisent.
Aucune théorie concluante n'a pu être avancée au jour d'aujourd'hui.