Rupture: Accouchement d'une solitude. Par péridurale ou césarienne, c'est selon. La période de gestation n'a pas d'importance. A la maternité des solitudes de Pripiat, il s'est vu des avortons naître après de dorés anniversaires de mariage et des demi-dieux spontanés, d'une seule nuit de baisers.
Brandy: on ne peut boire de brandy convenablement à moins d'avoir un pantalon en tweed et une douzaine d'invités( pourvus de boas, au moins un fume-cigarette, deux monocles et une canne-épée). Un cadavre dans le jardin d'hiver est le détail qui donnera à votre soirée une saveur vraiment inoubliable.
Toutes les autres façons de consommer ledit breuvage sont irrémédiablement out-of-fashion.
Qu'on se le tienne pour dit à l'heure de l'éclectisme à tous crins.
Gris de Lima
jeudi 4 octobre 2012
jeudi 16 août 2012
Chroniques d'un août de crachins soyeux
Prière: Espérance sans cran de sureté.
Froid: Le froid est, sublime lecteur, l'une des grandes certitudes en cette vallée de larmes. Il existe des lieux où il ne se glisse qu'en voleur, des terres où il est aussi déplacé qu'un forain hargneux dans une Bar Mitzvah, mais nulle part, Mr. Frimas doit fournir de carte de séjour.
Il est des froids francs du collier, secs et cassants, de fronts glacés et cieux lavés à l'eau de javel. D'autres, soudains orchestres de rafales en plein été, brisent le délicat farniente à renfort de timbales givrées. Beaucoup sont considérés avec appréhension, à travers la longue vue du calendrier, tandis qu'ils s'avancent, inexorables comme la marée, parés d'écume de moufles, caches-oreille et bouillottes aux motifs écossais. Certains, serpents flasques, détrempés de froides pluies, plantent leurs crocs grisâtres au plus profond des os. De tous, ceux-là sont les plus sournois et les plus difficiles à dérouter.
Affronter le froid est pour certains un plaisir qui se trouve à la frontière diffuse de la douleur: un face à face avec les éléments, et la certitude d'avoir du sang dans les veines. Pour d'autres, il s'agit simplement de douleur sans détours ni états d'âme romantiques.
Pour beaucoup, un combat monotone contre un ennemi inlassable.
Il existe deux solutions expérimentées par l'immortel Paul Melun, lors de sa retraite au Parc la Grange ( abruptement interrompue au bout de trente heures par des forces de police, sourds à l'appel de la nature lancé par ce grand esprit et fervent adepte de la nudité sous toutes latitudes.), qu'il relate dans son ouvrage académique: De l'entrecôte de yorkshire: une expérience. ( Apprendre en s'amusant, presses universitaires de Blois, Blois, 1982)
1. L'hibernation: idéal pour ceux qui considèrent le sommeil comme un plaisir absolu. Afin de se préparer à ce grand somme, envisager des réserves conséquentes de chocolat et un bouchon. Pourquoi un bouchon? Voilà, noble lecteur, le principal désavantage de ce merveilleux conte d'hiver.
2. La migration: fuir les froidures, jusqu'à en oublier le sens du mot mitaine. Hélas, les oies et les bernaches nonnette n'ont us de bagages et autres visas. L'humain, condamné par nature à ramper, devra fournir une garde-robe élégante et oui, un porte-feuille conséquent. Il n'est néanmoins pas question, ici, de bouchon.
Lecteur frileux, que tu soies l'hirondelle ou le grizzly, il n'est pas de paradis sans purgatoire, ni de pull de la nativité qui soit acceptable. Alors, à chacun, l'hiver venu, la découverte ou l'ignorance.
Froid: Le froid est, sublime lecteur, l'une des grandes certitudes en cette vallée de larmes. Il existe des lieux où il ne se glisse qu'en voleur, des terres où il est aussi déplacé qu'un forain hargneux dans une Bar Mitzvah, mais nulle part, Mr. Frimas doit fournir de carte de séjour.
Il est des froids francs du collier, secs et cassants, de fronts glacés et cieux lavés à l'eau de javel. D'autres, soudains orchestres de rafales en plein été, brisent le délicat farniente à renfort de timbales givrées. Beaucoup sont considérés avec appréhension, à travers la longue vue du calendrier, tandis qu'ils s'avancent, inexorables comme la marée, parés d'écume de moufles, caches-oreille et bouillottes aux motifs écossais. Certains, serpents flasques, détrempés de froides pluies, plantent leurs crocs grisâtres au plus profond des os. De tous, ceux-là sont les plus sournois et les plus difficiles à dérouter.
Affronter le froid est pour certains un plaisir qui se trouve à la frontière diffuse de la douleur: un face à face avec les éléments, et la certitude d'avoir du sang dans les veines. Pour d'autres, il s'agit simplement de douleur sans détours ni états d'âme romantiques.
Pour beaucoup, un combat monotone contre un ennemi inlassable.
Il existe deux solutions expérimentées par l'immortel Paul Melun, lors de sa retraite au Parc la Grange ( abruptement interrompue au bout de trente heures par des forces de police, sourds à l'appel de la nature lancé par ce grand esprit et fervent adepte de la nudité sous toutes latitudes.), qu'il relate dans son ouvrage académique: De l'entrecôte de yorkshire: une expérience. ( Apprendre en s'amusant, presses universitaires de Blois, Blois, 1982)
1. L'hibernation: idéal pour ceux qui considèrent le sommeil comme un plaisir absolu. Afin de se préparer à ce grand somme, envisager des réserves conséquentes de chocolat et un bouchon. Pourquoi un bouchon? Voilà, noble lecteur, le principal désavantage de ce merveilleux conte d'hiver.
2. La migration: fuir les froidures, jusqu'à en oublier le sens du mot mitaine. Hélas, les oies et les bernaches nonnette n'ont us de bagages et autres visas. L'humain, condamné par nature à ramper, devra fournir une garde-robe élégante et oui, un porte-feuille conséquent. Il n'est néanmoins pas question, ici, de bouchon.
Lecteur frileux, que tu soies l'hirondelle ou le grizzly, il n'est pas de paradis sans purgatoire, ni de pull de la nativité qui soit acceptable. Alors, à chacun, l'hiver venu, la découverte ou l'ignorance.
lundi 26 mars 2012
Chroniques d'un mars de toges et poignards
Envers: Qui pose problème quand c'est à l'endroit. L'envers n'est pas l'opposé, ô sagace lecteur, mais l'arrière-cour où se cachent les chaussettes dépareillées de l'existence, les caleçons sales et oui, les t-shirts risibles et délicieux de l'enfance.Peuplé de chimères, licornes, monstres sous le lit, étranges encapuchonnés, sosies d'Elvis et hélas, clowns, ses décors feraient pâlir d'envie George Lucas et Walter Elias Disney.
Sa porte est faite de pudeur pure et rares sont ceux à qui l'on autorise notre envers. D'autres, en revanche, ont l'huis béant et l'envers à tout vents, qui se déverse, collant comme de la vieille bière, sur tout et sur tous ceux qui n'en demandaient pas tant.
Il est des envers en antichambres successives, d'autres vastes comme des terrains de rugby, d'autres enfin construits avec soin, pour dissimuler aux yeux mêmes de leurs créateurs, les détails insidieux qui horripilent. Ce qui est certain, c'est que chacun, de l'accordéoniste au joueur de pipeau, possède un envers, petit monde enclos derrière les pont-levis de son âme.
Oui, lecteur, même le plus triste des êtres, le plus sommaire des huissiers, le plus abject des voleurs à l'arraché, possède un envers qui contre-tout, est une réserve d'illusions, de mensonges et de rêves fabuleux.
Sa porte est faite de pudeur pure et rares sont ceux à qui l'on autorise notre envers. D'autres, en revanche, ont l'huis béant et l'envers à tout vents, qui se déverse, collant comme de la vieille bière, sur tout et sur tous ceux qui n'en demandaient pas tant.
Il est des envers en antichambres successives, d'autres vastes comme des terrains de rugby, d'autres enfin construits avec soin, pour dissimuler aux yeux mêmes de leurs créateurs, les détails insidieux qui horripilent. Ce qui est certain, c'est que chacun, de l'accordéoniste au joueur de pipeau, possède un envers, petit monde enclos derrière les pont-levis de son âme.
Oui, lecteur, même le plus triste des êtres, le plus sommaire des huissiers, le plus abject des voleurs à l'arraché, possède un envers qui contre-tout, est une réserve d'illusions, de mensonges et de rêves fabuleux.
jeudi 26 janvier 2012
Chroniques d'un janvier de néons et d'embruns
Supérette: C'est à l'espace commercial ce que le trombone est à la bureautique: Un objet discrètement indispensable. On est tellement proche du vendeur qu'on pourrait lui compter les points noirs sur le nez. Il a tout ce que l'humanité peut désirer, à condition de vouloir le payer et parfois le trouver. Il est des jours où dégotter une mozzarella fraîche ferait passer la quête du Saint Graal pour une visite chez le teinturier. Le vendeur, les yeux fixés sur un avenir radieux de chaînes de supérettes, applique le principe économique le plus simple du monde: vendre n'importe quoi, à n'importe quel prix, à n'importe quelle heure, à n'importe qui, par tous les moyens, hors l'extorsion.
Il est des guerres que le commun des mortels ignore, menées dans la paisible obscurité des samedis soirs, entre surhommes vissés à des tabourets derrière leurs caisses béantes d'ennui, regardant avec dévotion un épisode de chasse au sanglier dans le Languedoc, tandis que leurs clients peinent à trouver leurs poches et a fortiori leur monnaie.
- S'aferrer à ses rêves, ne jamais quitter le client des yeux et ne jamais faire crédit.
La voie des 7/ 24 roues, anonyme, éditions apprendre en s'amusant,1999, Blois
Il n'existe qu'une seule issue à ce Ragnarök du 7/7: Le chiffre ou la reconversion en salon de thé.
Il est des guerres que le commun des mortels ignore, menées dans la paisible obscurité des samedis soirs, entre surhommes vissés à des tabourets derrière leurs caisses béantes d'ennui, regardant avec dévotion un épisode de chasse au sanglier dans le Languedoc, tandis que leurs clients peinent à trouver leurs poches et a fortiori leur monnaie.
- S'aferrer à ses rêves, ne jamais quitter le client des yeux et ne jamais faire crédit.
La voie des 7/ 24 roues, anonyme, éditions apprendre en s'amusant,1999, Blois
Il n'existe qu'une seule issue à ce Ragnarök du 7/7: Le chiffre ou la reconversion en salon de thé.
vendredi 13 janvier 2012
chroniques d'un janvier de toits brûlants
Vague: Saute d'humeur de l'océan. Il existe des vagues taquines, qui vous surprennent tête en bas, d'autres qui se dissimulent sous les apparences benoîtes d'un embrun, celles qui annoncent la couleur d'entrée, poitrail haut, écume en dents de scie. Toutes sont de celles que l'on respecte. Ô lecteur, ne t'attends à aucune mansuétude de leur part, elles en sont dépourvues. N'attends pas de répit, elles l'ignorent. Leur crier boucle est inutile. Elle viendront, inexorables. Les éviter est parfois une voie, mais alors surgit la grande question:
- Si vous êtes là pour les éviter, caletez. Que foutez-vous dans l'océan?
Bud Gentleman Stud, colloque de Pacasmayo, 1997
Non, croyez-moi, il vaut mieux leur sourire de toutes ses dents et se laisser emporter par le courant. Car si la prochaine n'est pas la bonne, qui sait? Ce sera peut-être la suivante, qui vous entraînera jusqu'aux confins de la plage, les oreilles pleines de roulements, la bouche de sable, les yeux de sel.
- Si vous êtes là pour les éviter, caletez. Que foutez-vous dans l'océan?
Bud Gentleman Stud, colloque de Pacasmayo, 1997
Non, croyez-moi, il vaut mieux leur sourire de toutes ses dents et se laisser emporter par le courant. Car si la prochaine n'est pas la bonne, qui sait? Ce sera peut-être la suivante, qui vous entraînera jusqu'aux confins de la plage, les oreilles pleines de roulements, la bouche de sable, les yeux de sel.
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