jeudi 26 janvier 2012

Chroniques d'un janvier de néons et d'embruns

Supérette: C'est à l'espace commercial ce que le trombone est à la bureautique: Un objet discrètement indispensable. On est tellement proche du vendeur qu'on pourrait lui compter les points noirs sur le nez. Il a tout ce que l'humanité peut désirer, à condition de vouloir le payer et parfois le trouver. Il est des jours où dégotter une mozzarella fraîche ferait passer la quête du Saint Graal pour une visite chez le teinturier. Le vendeur, les yeux fixés sur un avenir radieux de chaînes de supérettes, applique le principe économique le plus simple du monde: vendre n'importe quoi, à n'importe quel prix, à n'importe quelle heure, à n'importe qui, par tous les moyens, hors l'extorsion.
Il est des guerres que le commun des mortels ignore, menées dans la paisible obscurité des samedis soirs, entre surhommes vissés à des tabourets derrière leurs caisses béantes d'ennui, regardant avec dévotion un épisode de chasse au sanglier dans le Languedoc, tandis que leurs clients peinent à trouver leurs poches et a fortiori leur monnaie.

- S'aferrer à ses rêves, ne jamais quitter le client des yeux et ne jamais faire crédit.
La voie des 7/ 24 roues, anonyme, éditions apprendre en s'amusant,1999, Blois


Il n'existe qu'une seule issue à ce Ragnarök du 7/7: Le chiffre ou la reconversion en salon de thé.

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