jeudi 16 août 2012

Chroniques d'un août de crachins soyeux

Prière: Espérance sans cran de sureté.  

Froid: Le froid est, sublime lecteur, l'une des grandes certitudes en cette vallée de larmes. Il existe des lieux où il ne se glisse qu'en voleur, des terres où il est aussi déplacé qu'un forain hargneux dans une Bar Mitzvah, mais nulle part, Mr. Frimas doit fournir de carte de séjour.
 Il est des froids francs du collier, secs et cassants, de fronts glacés et cieux lavés à l'eau de javel. D'autres, soudains orchestres de rafales en plein été, brisent le délicat farniente à renfort de timbales givrées. Beaucoup sont considérés avec appréhension, à travers la longue vue du calendrier, tandis qu'ils s'avancent, inexorables comme la marée, parés d'écume de moufles, caches-oreille et bouillottes aux motifs écossais. Certains, serpents flasques, détrempés de froides pluies, plantent leurs crocs grisâtres au plus profond des os. De tous, ceux-là sont les plus sournois et les plus difficiles à dérouter.
Affronter le froid est pour certains un plaisir qui se trouve à la frontière diffuse de la douleur: un face à face avec les éléments, et la certitude d'avoir du sang dans les veines. Pour d'autres, il s'agit simplement de douleur sans détours ni états d'âme romantiques.
Pour beaucoup, un combat monotone contre un ennemi inlassable.
Il existe deux solutions expérimentées par l'immortel Paul Melun, lors de sa retraite au Parc la Grange ( abruptement interrompue au bout de trente heures par des forces de police, sourds à l'appel de la nature lancé par ce grand esprit et fervent adepte de la nudité sous toutes latitudes.), qu'il relate dans son ouvrage académique: De l'entrecôte de yorkshire: une expérience. ( Apprendre en s'amusant, presses universitaires de Blois, Blois, 1982)

1. L'hibernation: idéal pour ceux qui considèrent le sommeil comme un plaisir absolu. Afin de se préparer à ce grand somme, envisager des réserves conséquentes de chocolat et un bouchon. Pourquoi un bouchon? Voilà, noble lecteur, le principal désavantage de ce merveilleux conte d'hiver.

 2. La migration: fuir les froidures, jusqu'à en oublier le sens du mot mitaine. Hélas, les oies et les bernaches nonnette n'ont us de bagages et autres visas. L'humain, condamné par nature à ramper, devra fournir une garde-robe élégante et oui, un porte-feuille conséquent. Il n'est néanmoins pas question, ici, de bouchon.

Lecteur frileux, que tu soies l'hirondelle ou le grizzly, il n'est pas de paradis sans purgatoire, ni de pull de la nativité qui soit acceptable. Alors, à chacun, l'hiver venu, la découverte ou l'ignorance.

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