mercredi 23 septembre 2009

Chroniques d'un été dans une petite urne

désolation: paysage dévasté qui prend généralement tous son sens dans un bureau entre sept heures trente du matin et neuf heures. Oublie Azincourt, Verdun et Waterloo, ô lecteur et contemple, oui, contemple les visages de ces hommes et de ces femmes: leurs yeux cernés, le pli amer au coin des lèvres, l'impression que de leurs sourcils à leurs lacets, tout est en train de tomber,vaincu par le poids de la terre.
Si l'enfer existe, il ne sera pas écarlate, paré de costumes baroques, de ricanements imbéciles et de sourires sardoniques sous des cornes d'opéra italien, non. Il sera blême, grisâtre et chacun de ses démons sera ton collègue qui souhaiterait tellement être au Bahamas.
Pour gagner cet enfer, nulle grotte, mais la porte de n'importe quel office.
Toi qui rentre en ce lieu, à ces heures grotesques, abandonne tout espoir.


apprendre: à première vue, acquérir des connaissances. En réalité, le plus souvent, il s'agit d'abandonner des idées reçues.

lointain: ce pays où nous irons quand nous aurons le temps, l'argent, l'envie.
Ce pays qui est tellement plus beau qu'ici. Ce pays où les gens son sympathiques, ouverts et compréhensifs. Ce pays dont l'eau est du nectar et le soleil, une caresse.
Ce pays qui n'existe pas en un seul morceau, mais que l'on arpente tout au long de son existence.

automne:la seule saison où on s'emploie à raconter celle qui l'a précédée. Que l'on peut représenter par un bonhomme paré de lierre et de pommes, fleurant bon le beaujolais nouveau ou comme un grand échalas qui nous tourne le dos, les poings serrés dans les poches, la tête courbée sous la pluie.
Encore et toujours une question de choix.

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