mercredi 4 février 2009

chroniques d'un février douteux

génie: Il est regrettable de noter que la dénomination génie s'applique généralement toujours aux mêmes domaines, à savoir: la musique, les mathématiques et parfois les arts plastiques. Le macramé, la confection de tenues bariolées et le vol à l'étalage sont hélas ignorées comme disciplines donnant droit à la dénomination de génie.
Il est intéressant de noter qu'un génie se rit de la notion de disciplines: ce n'est pas son absolue maîtrise d'un aspect unique qui fait d'un génie ce qu'il est, mais bien sa capacité de concevoir des connexions entre différents aspects d'un même objet.
C'est pour cela qu'il est regrettable que l'on s'intéresse pas plus au vol à l'étalage.
rage:La rage est généralement un besoin irrépressible de réduire à néant ce qui vous contrarie. La rage est de courte durée et cela est heureux, car dans le cas contraire, l'humanité ne serait plus.
Elle peut prendre différents aspects:
1. La rage rentrée: c'est celle qui vous serre la gorge et vous fait parler avec les dents de plus en plus serrées, ce qui vous rend de plus en plus incompréhensible, mais ce n'est pas en soi très grave car votre but premier n'est pas que l'on comprenne ce que vous dites, mais bien ce que vous voulez exprimer.
2. La rage fulgurante: celle qui jaillit pure, blanche et sans considération. Elle vous envahit lors qu'un objet inanimé vous résiste ( voiture/ porte automatique/ robot ménager/ photocopieuse et oh oui! ordinateur). Celle qui, si vous possédiez un bouton pour réduire la création en un tas de braises informes, vous ferait le pousser, affublé d'un un rictus sinistre et satisfait.
3. la petite rage du matin: Si l'omnipotence était de votre apanage, c'est la rage qui vous permettrait d'offrir la vie à votre réveil, afin de pouvoir entendre ses cris pendant une séance de torture comptant des aimants et une toute petite masse.
L'insatisfait: Votre journée s'annonce sous les meilleurs auspices, les oiseaux chantent, le soleil brille et vous êtes arrivé à la conclusion que le monde est ( pour l'instant) un lieu pas trop désagréable. C'est à ce moment là qu'un être humain ( qui peut se présenter sous des traits hélas! aussi divers en âge qu'en sexe ou couleur) percute votre existence, plein de bile et de ressentiment. Non pas un ressentiment envers un objet particulier, mais un ressentiment débonnaire, général et généreux, envers tout et tous. Vous pourrez sourire, cajoler, essayer de partager votre bonheur avec autrui, il n'en veut pas.
Pour commencer, il n'est pas d'accord avec vous. ( il l'a décidé avant même que vous ouvriez la bouche, il l'a décidé ce matin en se levant, il l'a décidé et c'est très triste, il y a quinze ou vingt ans déjà.)
Sa politesse est l'équivalent social d'un traité entre les nations indiennes et l'état américain: votre existence est reconnue, vous êtes une nuisance avec laquelle il faut composer mais n'allez tout de même pas croire quelque chose d'aussi extravaguant qu'un rapport d'égal à égal. Votre salut dans ces cas-là, lecteur, repose uniquement sur vos capacités de fuite ( ce que les nations indiennes ont essayé, avec le succès que l'on connaît), votre capacité d'acceptation ( ahh, les délicieuses réserves du Dakota avec 30% d'alcooliques) ou la violence forcenée ( Comme à Bad Axe River).
En un mot comme en cent, fuyez très loin et très vite.
Lorsque l'esprit des hommes est étroit, ô lecteur sagace! La terre, elle, est vaste.

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