lundi 26 décembre 2011

chroniques d'un décembre à l'ombre du totem de l'oie

Rancoeur: La vengeance du pauvre. En effet, si cette dernière est un glaive vicieux, à la lame dentelée, la rancoeur est sa copie en plastique taiwanais, dont la dangerosité (selon l'échelle du péril Melun-Trotzdème) se situe à 8,9 entre l'ours en peluche borgne (8,8) et la tasse de dinette standard Matel (9.0).
Son seul véritable intérêt, ô sagace lecteur, réside en le volume impressionnant de pathétique qu'elle exsude.


Dinde:
Lors des recherches qui devaient le mener à la ruine et à l'excommunication, le professeur Burette dédaignait bien souvent les rats comme cobayes, lui préférant les dindes:

- Je puis démontrer, à l'aide d'un trampoline, que la dinde est le vertébré souffrant du plus grand handicap cérébral de toute la création.

Meleagris gallopavo, une monographie, presses universitaires de Blois, Blois, 1963.

Il est certain, qu'à l'aide d'un protocole des plus pavloviens, il avait réussi à faire glouglouter good save the queen à plus de trente volatiles.
Toutefois, vorace lecteur, en cette période festive, il est des meilleures façons d'employer un dinde. Adoptant, une fois n'est pas coutume, l'argot de la guilde royale des rôtisseurs de Celles, je te souhaite une bonne bourre et, cela va sans dire, de bonnes fêtes.

jeudi 10 novembre 2011

Chroniques d'un octobre qui s'oublie dans son pantalon

Passionné: Qui connaît et parfois exprime son amour pour un sujet. Il est vain de préciser que dans ce mirifique brouet qu'est la vie, il existe autant de genres de passionnés que de maladies vénériennes dans une maison close tropicale.
D'une façon étrange, certaines lubies semblent mériter le respect, voire la distinction, alors que d'autres ne susciteront qu'un vague dégoût mêlé de hochements de tête et autres reniflements de dédain.
Il est certain que la société, pour une raison incompréhensible, accepte mieux ceux qui confessent être fous des orchidées plutôt que ceux qui avouent avoir pour marotte les collections de champignons. Oui, le monde est injuste avec les collectionneurs de cordes de pendus et autres notaphiles.
Grâce à l'axiome Gurguel-Trotzdème fruit du travail inlassable du groupe de recherche Pendez les philatélistes, il a été possible d'établir trois classes principales de passionnés, classés par ordres de dangerosité:

1. Ceux qui en parlent avec détachement, qui font part au monde de leur amour des mollusques dans la paix et peut-être, pour les spécimens les plus extraordinaires, un soupçon léger d'auto-dérision du meilleur ton en société.

2. Ceux qui en parlent trop et ne cessent de rapporter le monde entier à leur collection d'étiquettes de melon et qu'il convient de traiter avec précaution, en les aiguillant lentement vers le silence.

3. Ceux qui n'en parlent pas. Depuis des années, dans le silence d'une pièce obscure, ils alignent des soldats de plomb, croisent des poissons rouges, polissent des fèves de galette des rois. Si jamais tu viens à croiser la route d'un de ces individus, ô lecteur imprudent, rien ne te permettra de le différencier du commun des mortels si ce n'est un ton un peu pâle et un regard un peu trop fixe. Ce collectionneur-là, malgré sa ressemblance avec tout être bipède, appartient à une sous-espèce de murènes: enfoui sous un silence rocailleux, il attend. Répondant par monosyllabes, il économise ses forces. Jusqu'à l'instant précis où un triste malheureux commettra une erreur fatale:

- C'est drôle toutes ces épingles/timbres fiscaux/dés à coudre/poupées. Vous les collectionnez?

Non, lecteur, le lexicographe te conseille la plus grande des prudences. Il est des gouffres insondables dans l'âme humaine et ceux qui sont tapissés de cuillères, de couvercles de pots de crème ou même d'oursons en peluche sont les plus terribles d'entre eux.

vendredi 23 septembre 2011

Chroniques d'un septembre aux port sans attaches ni fanfreluches

Scénario: Réalité en théorie.
La théorie a ceci d'amusant, ò sagace lecteur, qu'elle s'arrête bien souvent à la porte d'entrée sur un ferme:

- Bon, en principe, c'est comme ça que ça se passe.

Avant de prendre un air pénétré et s'éloigner avec une inquiétante célérité lorsqu'elle voit débarquer le hasard et sa clique d'escamoteurs. Le scénario, lui se contente bien souvent de regarder le monde d'un ait légèrement dégoûté avant de conclure qu'il est terriblement désordonné. Chacun se rappelle la tragique expérience entreprise par le valeureux docteur Bobette, chef de file du courant dit des nihilistes d'Hollywood, qui décida, avec quelques fidèles, de vivre selon les préceptes de la petite maison dans la prairie.
Après trois suicides et un accident aux origines jusqu'à ce jour demeurées mystérieuses, mais qui incluaient un chapeau de paille, un pommier et trente mètres de corde, l'excellent chercheur dut se retirer de la scène publique, prononçant les mots qui encore à ce jour sont murmurés avec respect d'Heidelberg jusqu'à Princeton:

- J'avais averti tout le monde. Le chapeau de paille était obligatoire.

Oui, les scénarios sont plaisants et chaque homme, chaque femme ( depuis le concile de Trente, tout du moins) reçoit, à la naissance un paquet surprise de scénarios à appliquer à des situations bien précises de la réalité. Hélas, trois fois hélas, il est plus aisé de passer un licou à un glouton sous stéroïdes que d'appliquer un scénario à l'existence.
Toutefois, ô lecteur en paillettes, n'oublie jamais que malgré un scénario cahotant, une distribution des plus bâclées, des costumes fantaisie, des décors élimés, le spectacle continue et le parterre en est friand, alors sous les feux de la rampe, brille tant que tu peux, car si les bis sont rares, les lauriers le sont plus encore.

lundi 8 août 2011

Chroniques d'un août d'embruns mousseux

Dépourvu: Qui souffre d'une carence.

Ex: - Nous pouvons donc affirmer, d'une façon aussi certaine qu'irrévocable, que vous êtes dépourvu du plus petit soupçon d'esprit.

Gustave Tarin,  au colloque de philosophie équivoque de Old Goa, derniers mots intelligibles.

Il peut être intéressant de noter que dépourvu est un mot aux ressources insoupçonnées. Ainsi, associé au verbe prendre et à son comparse au, dans un numéro de claquettes qui ne lasse pas les foules, il prend un sens tout à fait amusant, qui rentre dans le registre inégalable du comique de situation. En effet, être pris au dépourvu est une des expériences humaines les plus riches en enseignements:

Ex: - Vite, Higgins! Les pingouins sont à nos trousses! Passez-moi votre sac de munitions!
      - Voilà, Général!
      - Allons, bon. Nous avons trois raves, une chaussette esseulée, un fromage corse, une reproduction de la naissance de Vénus, un hamster et trois tomes de l'Encyclopedia Britannica. Et les munitions?
     - J'ai été pris au dépourvu.
     - Courage, fuyons!

Cher lecteur, il est parfaitement inutile d'essayer de pallier cette situation. L'être humain ne peut rien contre le sens de l'humour du hasard. Essayer de s'en abriter est une excellente façon de donner à ce dernier les coudées franches afin de se montrer imaginatif en termes de représailles. Vous avez prévu un parapluie? Ce jour-là, il va grêler. De vous marier en août? Attention à l'oncle Oscar le nudiste. De partir en voyage aux Açores? Méfiez-vous des pluies de grenouilles.
Oui, ami sagace, le mieux encore, c'est de se préparer à tout moment passionnant d'un simple sourire aux lèvres et d'une épaule prête à être haussée, car c'est là deux choses dont on peu toujours être pourvu.

samedi 16 juillet 2011

Chroniques d'un juillet déguisé en novembre

absence: Forme distordue ( à la forme vaguement patatoïde, selon les bonzes du 1226 Nétho-régiment) de solitude. Bien évidemment, certaines absences sont plus que bienvenues:

- Malgré tous vos symptômes, on peut déclarer que vous êtes dépourvu de toute forme de gonorrhée. Félicitations.

D'autres, sont inexplicables:

- Papa, où est monsieur lapin?
- Monsieur lapin est parti au pays des sucreries.
- Il va revenir?
- Pas sous forme de lapin, non.

 Le colloque de Hyder ( Arizona) a statué de façon définitive sur l'absence. Chacun se souviendra, avec émotion, de l'intervention aussi inopinée que fracassante, de Bud Gentleman Stud:

- Bien que je trouve plaisant cette réunion de cerveaux, messieurs, je dois toutefois déclarer que ceci est un saloon et non pas une acropole. L'absence de femmes est un élément  que Saint Augustin lui-même n'aurait pas renié. Comment pouvez-vous réfléchir sans putains?

Qui fonda aussitôt le courant dit de la jambe légère, reconnu suite à son duel à l'agrafeuse contre Attila Von Schibenz, chef de file du courant bien connu des réfractaires au concile de Trente et surnommé quelque peu abusivement, l'invincible.

L'absence peut donc prendre des détours plaisants, mais parfois, elle se résume simplement à une inadéquation entre l'espace et le temps.

samedi 4 juin 2011

Chroniques d'un juin entre fromage et dessert

Vide: ce qui demeure lorsque l'on retire les fleurs du vase, l'eau des fleurs et le vase. Comme le faisait remarquer l'ingambe Archibald Trotzdème, lors de son allocution au Green Valley, à Camboriu:

- Le vide est triste, le vide est simple, le vide n'apporte rien. Je vous le demande, mademoiselle, fait-on des coktails au vide? Non. Quod erat demonstrandum: passez-moi le rhum. Et les glaçons.

Le vide fascine parce son aspect séduisant, certaines personnes l'habillent de divers oripeaux, le coiffent de plaisants chapeaux, le nomment, le caressent.
On est prié de lui préférer n'importe quoi.
Même un accordéon.

Chroniques d'un juin en mitan saumâtre

miroir: le moins charitable des ennemis. Certains lui vouent un culte, d'autres ne cessent jamais de chercher une masse.
Chacun profite du passage du bus/ vitrine/ pour se jeter un coup d'oeil aussi bref qu'inutile.

samedi 23 avril 2011

Chroniques d'un avril qui a libéré le Kraken

Sermon: Monologue que l'on tient dans n'importe quel temple de certitudes.

Exotique:  état de ce qui par une emplacement géographique incongru, excite l'intérêt, aiguise la curiosité, aveugle les préjugés. Il est souvent excusé à l'exotique d'être légèrement simplet. Ce qui est inexcusable c'est qu'il se révèle être moins exotique qu'il n'est au premier abord.
Avant de basculer dans les subtiles nuances de la pitié, du besoin de protection et de l'affection qui en est le produit fini et désiré, une remarque, tirée des fabuleux travaux du docteur Gérard Tangible (Allez Christine, on lève les genoux! : rites d'accouplement et roues maritales dans les camps de vacances. 1997 Editions universitaires de Blois, Blois)  Lecteur, dans ton intérêt et celui de ta descendance, ne t'exerce jamais à perdre ton accent du terroir lorsque tu es loin de tes terres natales: il s'agit là d'un effort inutile, qui entraîne l'admiration, qui ne dure qu'un quinzaines de secondes mais pas la curiosité, qui, comme chacun le sait, peut durer une vie entière. Reconnu pour ses mérites intellectuels ou pris en affection comme un hamster boiteux et cacochyme?
Le choix, une fois encore, est difficile et se résoud par une lutte à mort entre dignité et désirs.
N'oublie pas ô lecteur! Ce dernier monte sur le ring avec des fers à cheval dans ses gants.