lundi 26 mars 2012

Chroniques d'un mars de toges et poignards

Envers: Qui pose problème quand c'est à l'endroit. L'envers n'est pas l'opposé, ô sagace lecteur, mais l'arrière-cour où se cachent les chaussettes dépareillées de l'existence, les caleçons sales et oui, les t-shirts risibles et délicieux de l'enfance.Peuplé de chimères, licornes, monstres sous le lit, étranges encapuchonnés, sosies d'Elvis et hélas, clowns, ses décors feraient pâlir d'envie George Lucas et Walter Elias Disney.
Sa porte est faite de pudeur pure et rares sont ceux à qui l'on autorise notre envers. D'autres, en revanche, ont l'huis béant et l'envers à tout vents, qui se déverse, collant comme de la vieille bière, sur tout et sur tous ceux qui n'en demandaient pas tant.
Il est des envers en antichambres successives, d'autres vastes comme des terrains de rugby, d'autres enfin construits avec soin, pour dissimuler aux yeux mêmes de leurs créateurs, les détails insidieux qui horripilent. Ce qui est certain, c'est que chacun, de l'accordéoniste au joueur de pipeau, possède un envers, petit monde enclos derrière les pont-levis de son âme.
Oui, lecteur, même le plus triste des êtres, le plus sommaire des huissiers, le plus abject des voleurs à l'arraché, possède un envers qui contre-tout, est une réserve d'illusions, de mensonges et de rêves fabuleux.