vendredi 23 septembre 2011

Chroniques d'un septembre aux port sans attaches ni fanfreluches

Scénario: Réalité en théorie.
La théorie a ceci d'amusant, ò sagace lecteur, qu'elle s'arrête bien souvent à la porte d'entrée sur un ferme:

- Bon, en principe, c'est comme ça que ça se passe.

Avant de prendre un air pénétré et s'éloigner avec une inquiétante célérité lorsqu'elle voit débarquer le hasard et sa clique d'escamoteurs. Le scénario, lui se contente bien souvent de regarder le monde d'un ait légèrement dégoûté avant de conclure qu'il est terriblement désordonné. Chacun se rappelle la tragique expérience entreprise par le valeureux docteur Bobette, chef de file du courant dit des nihilistes d'Hollywood, qui décida, avec quelques fidèles, de vivre selon les préceptes de la petite maison dans la prairie.
Après trois suicides et un accident aux origines jusqu'à ce jour demeurées mystérieuses, mais qui incluaient un chapeau de paille, un pommier et trente mètres de corde, l'excellent chercheur dut se retirer de la scène publique, prononçant les mots qui encore à ce jour sont murmurés avec respect d'Heidelberg jusqu'à Princeton:

- J'avais averti tout le monde. Le chapeau de paille était obligatoire.

Oui, les scénarios sont plaisants et chaque homme, chaque femme ( depuis le concile de Trente, tout du moins) reçoit, à la naissance un paquet surprise de scénarios à appliquer à des situations bien précises de la réalité. Hélas, trois fois hélas, il est plus aisé de passer un licou à un glouton sous stéroïdes que d'appliquer un scénario à l'existence.
Toutefois, ô lecteur en paillettes, n'oublie jamais que malgré un scénario cahotant, une distribution des plus bâclées, des costumes fantaisie, des décors élimés, le spectacle continue et le parterre en est friand, alors sous les feux de la rampe, brille tant que tu peux, car si les bis sont rares, les lauriers le sont plus encore.