Merci: Mot qui couvre un large panel d'émotions, de la reconnaissance sincère à l'insulte voilée. L'éminent docteur Hughes Puisque, du prestigieux Institut Melun II ( dont la recherche incessante d'un loyer convenable a établi les locaux sur la côte péruvienne) assimile merci à ces mots, forts heureusement rares, qui appartiennent au langage automatique. Selon l'inépuisable théoricien, le langage automatique est:
- Le langage qui traverse le cerveau en grillant tous les feux rouges.
Malgré la limpidité de telle explication, permets-moi, lecteur assidu, d'exemplifier:
- Vous avez des hémorroïdes.
- Merci, docteur.
Il est certains mercis qui tiennent d'avantage du cyanure que de la gratitude. Ainsi:
- Voulez-vous dîner avec moi dans un restaurant exotique?
- Merci, mais non merci.
Ceci étant dit, qu'il soit permis au léxicographe diligent de quitter, une fois n'est pas coutume, son irréprochable objectivité.
Lecteur, toi dont j'ignore jusqu'au prénom exact, toi, qui possèdes davantage d'oestrogènes que de poils au menton ( et que le rédacteur s'entête à nommer lecteur) toi qui fais preuve de patience, de compréhension, d'envol, de silences bienvenus et de commentaires désobligeants, toi qui face à une absconse orthographe te fais violence, toi qui est ici, là-bas, un nom anonyme ou répété quelques centaines de fois, toi qui a assisté aux innombrables défaites d'Higgins, à l'agonie et la gloire posthume de Pierre Melun, aux myriades de derniers mots impromptus, aux irréfutables recherches entreprises par l'infatigable Archibald Trotzdème, toi qui a supporté à mes côtés la vie de bureau, la vie tout court et même le mois de novembre, qu'il me soit permis, en tant que porte-parole des Instituts Melun I (Bumplitz) , Melun II ( Pacasmayo) de te saluer pour ton assiduité envers les chroniques, qui prennent, pour l'instant ( recherches sur le terrain avec phoques, épuisettes et autres basanes obligent) un petit congé sabbatique.
Ainsi, sans autre forme de procès, ô lecteur, merci.